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STIRLING ou STRIVELING, v. d’Écosse, ch.-l. du comté de ce nom, sur le Forth, à 55 kil. N. O. d’Édimbourg; 10 000 h. Site magnifique. Château royal, qui était la résidence favorite de Jacques V et qui est auj. une caserne; chemin de fer pour Édimbourg. Stirling remonte au moins au IXe s. Wallace y défit les Anglais en 1297. Jacques II y poignarda de sa main le comte de Douglas, son parent. Stirling a souvent été prise et reprise dans les guerres civiles d’Écosse. — Le comté, entre ceux de Perth au N., de Clackmannan au N. E., de Linlithgow à l'E., de Lanark au S. et de Dumbarton à l'O., a env. 56 kil. de l'E. à l'O., sur 25 du N. au S. et 83 000 hab. Sol médiocre, mais assez bien cultivé; houille.

STIRLING (W. Alexandre, comte de), Écossais, 1580-1640, fut en grande faveur près de Jacques I et de Charles I, alla fonder dans l'Amérique septentr. la colonie de la Nouv.-Écosse(1621), puis fut nommé secrétaire d'État pour l’Écosse (1626) et pair (1630). Il écrivit, sous le titre de Tragédies monarchiques, des pièces qui furent goûtées de son temps, mais qui sont peu lues aujourd'hui.

STOA, poëte latin moderne. V. QUINZANO.

STOBÉE, Joannes Stobæus, compilateur grec du Ve s. de J.-C., qui sans doute était de Stobi, v. de Macédoine, a laissé un précieux recueil en deux parties, qui sont vulgairement intitulées, la 1re, Eclogæ physicæ et ethicæ; la 2e, Sermones ou Anthologicon (en lat. Florilegium) : c'est une espèce d'encyclopédie ou l'auteur a rassemblé une foule de passages d'écrivains anciens sur la philosophie naturelle et sur la morale. La 1re édition complète de ce recueil a paru à Lyon sous ce titre (Sententiæ ex thesauris græcorum delectæ), 1608, in-fol. Les Eclogæ ont été publiées séparément par Heeren, Gœttingue, 1792-1801, 4 vol. in-8, et le Florilegium, par Gaisford, Oxford, 1822; ce dernier y a ajouté les Eglogæ en 1850. Il en a été donné une édition populaire dans la collection Teubner, par Meinecke, 1855-59. Hug. Grotius a mis en vers latins les vers grecs qui se trouvent dans Stobée, 1623, in-4.

STOBES, Stobi, auj. Istib, v. de Macédoine, capit. de la Péonie, chez les Agrianes, devint sous les Romains la métropole de la Macédoine Salutaire.

STOCKACH, vge du grand-duché de Bade, à 25 k. N. N. O. de Constance; 1500 hab. L'archiduc Charles y obtint un avantage sur Jourdan le 25 mars 1799, et Moreau y battit le général Kray le 3 mai 1800.

STOCKHOLM, Holmia, capit. de la Suède et ch.-l. de la prov. de Stockholm, entre le lac Mælar et la Baltique, par 15° 43' long. E. et 59° 20' lat. N., à 1922 k. N. E. de Paris; env. 100 000 hab. Cette ville est bâtie sur huit îles et deux presqu'îles; sa situation au milieu des eaux l'a fait surnommer la Venise du Nord. Port vaste et sûr, mais de difficile accès ; 10 quartiers, 14 ponts, superbe palais royal, qui domine toute la ville, superbe église St-Nicolas, opéra, monnaie, banque, hôtel de ville, beaux quais. Du reste, la ville est irrégulière, escarpée et médiocrement bâtie (beaucoup de maisons sont en briques ou en bois, et bâties sur pilotis); sites pittoresques. Académie des sciences, avec observatoire, cabinet d'histoire naturelle, bibliothèque, académie des belles-lettres, histoire et antiquités, académie suédoise des Dix-Huit, et autres sociétés savantes; collége des mines (avec un beau cabinet), institut carolinien de médecine, écoles d'arpentage, de navigation, de dessin, de sourds-muets, etc. ; riche galerie de tableaux, bibliothèque royale, collection Hermelin, musée des antiques, cabinet de modèles. Industrie active : horlogerie, instruments de mathématiques et de physique, orfèvrerie, armes; fonderies, raffineries de sucre; chantiers de construction navale. Commerce immense : tous les produits de la Suède s'y rendent pour être exportés. Aux env., magnifiques promenades : le Parc (Thiergarten), le Djurgaerd, les châteaux de Rosendal et de Haga. — Fondée dès le XIIIe s. par le comte Birger, dans des îles boisées (son nom est dérivé de stock, bois, morceau de bois, et de holm, île), elle ne devint capitale qu'au XVIIe s. (c'est Upsal qui l'était auparavant). En cette ville eut lieu en 1520 le fameux Massacre de Stockholm, par lequel Christiern II crut consolider la domination du Danemark sur la Suède, et qui n'eut pour effet que la chute de ce prince, la rupture définitive de l'union de Calmar et l'avénement des Vasa (1523). Il a été conclu à Stockholm plusieurs traités de paix sous la médiation de la France, notamment en 1719 entre la Suède et l'Angleterre, et en 1720 entre la Suède, la Prusse et le Danemark. — La prov. de Stockholm se compose de parties des anc. provinces d'Upland et Sudermanie; elle a pour villes principales (outre Stockholm) Carlberg, Marieberg, Nortelge, Drottningholm, et compte 216 000 hab.

STOCKPORT, v. d'Angleterre (Chester), sur la Mersey, à 55 kil. E. N. E. de Chester et à 12 kil. S. E. de Manchester; 52 000 hab. Grand commerce: draps, chapeaux, tissus de coton, mousselines, lainages, soieries. Canal par lequel la ville communique avec Manchester ; chemin de fer. Jadis ville forte et baronnie (appartenant aux comtes de Chester).

STOCKTON, v. d'Angleterre (Durham), sur la Tees, à 17 kil. de son embouch. dans la mer du Nord, à 32 kil. S. E. de Durham; 55 000 h. Bel hôtel de ville. Toile à voile, damas, drap, linge damassé, corderies, chantiers de construction maritimes, fonderies de fer, etc. Grand commerce.

STŒCHADES INSULÆ, auj. les îles d’Hyères, nom donné par les anciens à un groupe d'îles de la Méditerranée, sur les côtes de la Narbonaise. On distinguait les Petites Stœchades, sur la côte du département des Bouches-du-Rh6ne, en face de Marseille : c'étaient Proté ou Themista (auj. Ratoneau), Mese ou Pompeiana (Pomègue), et Hypea (If); et les Grandes Stœchades, c.-à-d. Sturium, Phenice, Phila (auj. Porquerolles, Portcros et l'île du Levant ou du Titan), qui sont les trois principales du groupe des îles d'Hyères sur les côtes du dép. du Var.

STOFFLET (Nic.), général vendéen, né à Lunéville en 1751, m. en 1796, était fils d'un meunier et avait servi 15 ans comme simple soldat, puis était entré comme garde-chasse chez le comte de Colbert-Maulevrier. En 1793, il se joignit aux insurgés de la Vendée, se signala à la prise de Chollet, de Fontenay, de Saumur, et finit par être nommé major général de l'armée royale. A la mort de La Rochejacquelein (1794), il s'empara du commandement. Il eut d'abord quelque succès et s'unit à Charette ; mais, s'étant bientôt brouillé avec celui-ci, il fit sa paix avec la Convention (1795). Cependant, peu de mois après, il reprit les armes à l'instigation des agents du comte d'Artois, avec le titre de lieutenant général. Cette fois, il fut pris et fusillé à Angers (1796).

STOÏCIENS, Stoici, secte de philosophes fondée à Athènes vers l'an 300 av. J.-C., avait pour chef Zénon de Citium et tirait son nom d'un portique (en grec stoa), où se réunissaient les disciples de Zénon, pour recevoir les leçons de leur maître. Les Stoïciens divisaient la philosophie en 3 parties: Logique, Physique ou Physiologie et Morale : ils la comparaient à un jardin : la logique en était l'enclos, la physiologie la terre et les plantes, la morale le fruit. En Morale, ils professaient une doctrine austère, regardaient la vertu comme le souverain, bien, niaient que la douleur fût un mal, croyaient à la Providence et insistaient sur les causes finales. Ils résumaient toute leur morale dans ces deux préceptes : Abstine, sustine. Ils soutenaient sur le bonheur du sage des paradoxes qui ont prêté au ridicule. Les Stoïciens les plus célèbres, après Zénon, furent, chez les Grecs, Chrysippe, Cléanthe, Panétius, Posidonius, Athénodore de Tarse, Épictète, Arrien; à Rome, Caton, Sénèque, Thraséas, Musonius Rufus, Cornutus, Perse et l'emp. Marc-Aurèle. Juste-Lipse et Scioppius, chez les modernes, ont cherché à faire revivre le Stoïcisme. On doit à M. Ravaisson un profond Mé-