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en 1764 professeur de philosophie à l'Académie des nobles de Berlin. On lui doit des travaux estimés sur la psychologie, mais il est surtout célèbre comme auteur d'une Théorie universelle des beaux-arts, en allemand, 1772, qu'on regarda longtemps comme le plus bel ouvrage de ce genre. On a aussi de lui des Considérations morales sur les œuvres de Dieu, 1741.

SUMATRA, grande île de l’Océanie, dans la Malaisie, la plus occidentale des grandes îles de cette partie du monde, au S. O. de la péninsule de Malacca, dont elle est séparée par le détroit de Malacca, est située entre 5° lat. N.-5° lat. S. et 92°-103° long. E. ; elle a env. 700 kil. sur 390 dans sa plus grande largeur: 6 000 000 d'hab. On y distingue la partie indépendante (où se trouvent les roy. d'Achem, de Siak et le pays des Battas), et la partie hollandaise, au S. O., ou Gouvt de Padang (avec le ci-devant empire de Menangkabau, le roy. de Palembang, le pays des Lampongs). Longue chaîne de montagnes (Gounong-Api ou Ophir, 4500m); quatre volcans. Climat varié, très-chaud sur les côtes, mais tempéré par les vents de mer, pluies continues six mois de l'année; vastes marécages pestilentiels sur la côte O., qui ont valu à cette contrée le nom de Côte de la peste. On y trouve les productions et les animaux de l'Inde, de l'Indo-Chine et de l’Océanie. Or, cuivre, fer, étain, en abondance. Commerce très-actif. Les indigènes sont de race malaise et presque tous Musulmans; ils sont remarquables par leur férocité. — La prospérité de Sumatra est très-ancienne ; les empires d'Achem et de Menangkabau ont été longtemps florissants, surtout aux XVIe et XVIIe s. Cette île fut découverte en 1508 par le portugais Figueira. Les Hollandais s'y établirent vers 1625, mais ils n'y ont eu longtemps que peu de puissance; ils en ont même été presque expulsés en 1823.

SUMBA, une des îles de la Sonde. V. SAMBA.

SUMBAVA (île), une des îles de la Sonde, la plus occidentale de l'archipel Sumbava-Timor, par 114° 22'-116° 50' long. E., 8° 10'-9° 7' lat. S.; 280 kil. sur 100; env. 60 000 hab. : villes principales, Sumbava, sur la côte N., et Bima. L'île est coupée en trois péninsules; dans celle du centre est le terrible volcan de Tomboro, dont une éruption fit périr 12 000 personnes en 1816. Sol très-fertile; poudre d'or; nids d'oiseaux, huîtres à perles. Habitants : Malais, Macassars, Ouadjous. L'île est divisée entre plusieurs radjahs; le plus puissant est celui de Bima.

SUMBAVA-TIMOR (Archipel de), suite d'îles de la Malaisie, à l'E. de Java et sur une ligne qui va de l'ouest à l'est; la principale à l'O. est Sumbava, la principale à l'E. est Timor; entre elles deux sont Florès, Solor, Sabrao.

SUMÈNE, ch.-l. de c. (Gard), à 13 kil. E. du Vigan; 2920 hab. Bonneterie, filatures de soie.

SUNAMITE, c.-à-d. habitant de Sunam (v. de la Palestine, tribu d'Issachar). On connaît spécialement sous cette dénomination : 1° Abisag, qui fut unie à David dans la vieillesse de ce roi ; 2° l'épouse mystérieuse de Salomon dans le Cantique des cantiques; 3° la femme chez laquelle logeait le prophète Élisée et dont il ressuscita le fils (Rois II, ch. IV).

SUND (le), c.-à-d. le Détroit, se dit spécialement d'un détroit du Danemark situé entre l'île Seeland et la côte suédoise de Malmœhus, et qui joint la mer Baltique au Cattégat. Il a 100 kil. de long; sa largeur varie de 4 à 25 kil. On y trouve, à plusieurs brasses de profondeur, un courant contraire à celui qui règne à la surface. — Les vaisseaux qui traversaient le Sund ont longtemps payé au Danemark un droit qui se percevait à Elseneur et qui figurait pour des sommes importantes dans les revenus de l'État. Ce droit a été racheté en 1857 par les nations maritimes.

SUNDERLAND, v. d'Angleterre (Durham), à l'embouch. de la Wear, à 20 kil. N. E. de Durham; 70 000 hab. Port excellent, chemin de fer, beau pont de fer d'une seule arche (qui a 76m d'ouverture et 33 de hauteur) ; chantiers de construction, cristaux, bouteilles, goudron, etc. Immense commerce (bois, eau-de-vie, fer, planches, houille). Cette ville donne le titre de comte au duc de Marlborough.

SUNDERLAND (H. SPENCER, 1er comte de), né en 1620, se montra fort dévoué à Charles I dans la guerre civile, fut créé comte de Sunderland en 1643, et périt la même année à la bataille de Newbury. — Robert SPENCER, 2e comte de S., son fils, né en 1641, fut sous Charles II ambassadeur en Espagne, en France, au congrès de Cologne, ministre (1678), vota en 1679 contre le bill d'exclusion du duc d'York, mais se prononça en 1680 dans un sens contraire, ce qui le fit sortir du conseil, y rentra en 1682, et devint chef du cabinet, se maintint dans ce poste sous Jacques II, embrassa le Catholicisme en 1688, flotta longtemps entre Jacques et son gendre Guillaume d'Orange, les trompant tous deux, finit pourtant par agir en faveur de Guillaume, mais en simulant toujours du zèle pour Jacques, et n'en jouit pas moins de toute la confiance de Guillaume, qui, à son avènement, le nomma lord-chambellan, membre du conseil privé, lord-justicier. Las enfin des intrigues politiques, il se démit de ses emplois et alla mourir à sa résidence d'Althorp, en 1702. — Son fils, Ch. Spencer, 3e comte de S., fut aussi ambassadeur et ministre, d'abord sous la reine Anne, qui le renvoya, ainsi que tout le cabinet whig, après l'affaire de Sacheverell, et ensuite sous George I (1714-1722). Il montra une grande intégrité.

SUNDGAU, petite contrée annexée à la Hte-Alsace, avait pour ch.-l. Béfort, et pour autres villes Ferrette, Thann et Huningue. — Elle forme auj. la partie S. du dép. du Ht-Rhin. Ce pays appartenait anciennement aux archiducs d'Autriche, et relevait de l'évêque de Bâle. Louis XIII s'en empara.

SUNIUM (Cap), auj. cap Colonne, cap qui forme l'extrémité S. de l'Attique. Minerve y avait un beau temple, dont la mer baignait le pied et dont il reste 15 superbes colonnes. Platon discourait souvent avec ses disciples sur le cap Sunium.

SUNNITES, secte musulmane, ainsi appelée du mot arabe sunnah (tradition), parce que ses adhérents prétendent conserver la vraie tradition. Ils reconnaissent comme véritables successeurs de Mahomet les califes Aboubekr, Omar, Othman, qui régnèrent après lui, et ils défèrent à leurs explications théologiques; ils sont opposés aux Chyites, qui, contestant la légitimité des trois premiers califes, n'accordent d'autorité qu'à Ali, 4e calife, et aux descendants directs de Mahomet. Les Sunnites dominent aujourd'hui dans l'empire ottoman, en Arabie, en Égypte, dans les États barbaresques, tandis que les Chyites dominent en Perse. Ils se sont subdivisés en quatre rites, les Hanbalites, les Chaféites, les Malékites et les Hanéfites, ainsi appelés du nom de leurs fondateurs. Ces sectes n'ont entre elles que de légères différences, et sont également regardées comme orthodoxes.

SUPERGA (la), montagne et abbaye du Piémont, à 7 kil. N. E. de Turin. L'abbaye fut fondée par Victor-Amédée XII en souvenir de la levée du siège de Turin par les Français, en 1706. L'Église de l'abbaye sert de sépulture aux princes de Sardaigne.

SUPÉRIEUR (Lac), le plus occidental et le plus vaste des cinq grands lacs de l'Amérique du Nord, par 87° 5'-94° 50' long. O., 46° 20'-42° 10' lat. N., est situé partie dans les États-Unis, partie dans le Bas-Canada, qu'il sépare l'un de l'autre : 580 k. sur 250. Ses eaux sont douces et très-poissonneuses. Il communique avec le lac Huron par le Canal Ste-Marie. Il s'élève parfois sur ce lac des tempêtes aussi violentes que sur l'Océan. On y trouve plusieurs îles.

SUPÉRIEURE (Mer), Superum mare, auj. mer Adriatique, mer qui s'étend entre la côte E. de l'Italie et l'Illyrie, est ainsi nommée par opposition à la mer Inférieure ou Tyrrhénienne, située à l'O. de l'Italie.

SUPERSAX (George auf der FLUHE, plus connu sous le nom de), personnage influent du Valais, s'opposa aux intrigues du cardinal de Sion (Schinner) qui voulait détacher les Suisses de l'alliance de