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mission de Louis XVIII; les autres en faisaient honneur à l'éditeur même, Vanderbourg. Les recherches faites récemment (1863), par M. le professeur A Macé, dans les papiers de la famille de Surville ne permettent plus de suspecter Vanderbourg et établissent que le manuscrit qu'il a publié est bien celui qu'avait préparé le marquis de Surville. Ce manuscrit renfermait incontestablement des poésies de Clotilde, mais la plupart avaient été retouchées et interpolées par la marquis. Les Poésies de Clotilde, publiées pour la première fois en 1803, ont été depuis réimprimées bien des fois, notamment en 1825.

SURVILLE (J. Franç. Marie de), marin distingué, né en 1717 au Port-Louis en Bretagne, se signala dans les campagnes de l'Inde, parcourut en 1769 les mers du Sud, y découvrit ou reconnut plusieurs îles, notamment l'île Salomon (V. ce nom) et la Nouv.-Zélande, et périt en mer près de Lima en 1770.

SURVILLIERS, vge du dép. de Seine-et-Oise, à 40 kil. E. N. E. de Pontoise, près du domaine de Morfontaine; 600 hab. Joseph Bonaparte prit le nom de Comte de Survilliers après la chute de Napoléon.

SUS ou SOUS (Roy. de), partie de l'empire de Maroc, jadis roy. indépendant, ainsi nommée de la riv. de Sus, affluent de l'Atlantique, qui l'arrose, est situé sur les deux versants de l'Atlas et est borné au N. par le Maroc proprement dit, à l'O. par l'Océan, au S. par la pays des Mosselmines, et à l'E. par la prov. de Darah ; env. 200 kil. sur 279 ; 600 000 hab. ; capit. Tarodant; autres villes, Agadir, Talent. Climat chaud et agréable, sol fertile (canne à sucre, coton, indigo, olives, dattes, etc.), mais en grande partie inculte. Une partie du pays de Sus est depuis 1810 comprise dans l'État de Sidi-Hescham.

SUSANNE, femme célèbre par sa chasteté, fille d'Helcias et épouse de Joakim, de la tribu de Juda, avait suivi son époux à Babylone lors de la captivité. Deux vieillards impudiques, juges d'Israël, voulant la séduire, la surprirent au bain, et la menacèrent, si elle ne cédait à leurs coupables désirs, de l'accuser d'adultère ; sur son refus, ils l'accusèrent en effet, et la chaste Susanne fut condamnée à mort. Mais Daniel, encore jeune, obtint la révision du jugement et, en mettant les accusateurs de Susanne en contradiction entre eux, fit reconnaître son innocence. On place cet événement vers 600 av. J.-C.

SUSANNE (Ste), vierge et martyre, fut, à ce qu'on croit, mise à mort à Rome en 295. On la fête le 11 août.

SUSE, anc. v. de Perse, résidence d'hiver des rois Achéménides, était en Susiane, au N., sur l'Eulæus. On en attribuait la fondation à Memnon. Les grands rois y avaient un palais magnifique et y gardaient une partie de leurs trésors. Il n'en reste que des ruines, avec des inscriptions cunéiformes, près de Chouster.

SUSE, Susa en italien, Segusio en latin, v. du Piémont, ch.-l. de prov., à 53 kil. O. de Turin; 3200 h. Évêché, collége, séminaire. Station du chemin de fer; arc de triomphe de marbre blanc en l'honneur d'Auguste. Aux env. marbre vert dit Marbre de Suse. Située à la réunion des deux grandes routes du mont Cenis et du mont Genèvre, Suse est de ce côté la clef de l'Italie. Souvent prise et reprise; brûlée par l'emp. Frédéric Barberousse; prise par les Français en 1690, 1704, 1796, démantelée en 1798, et comprise dans le dép. du Pô comme ch.-l. d'arr. Suse forma au moyen âge un marquisat, longtemps important; vers 1060, ce marquisat fut réuni au duché de Savoie par Amédée II, fils d'Adélaïde, héritière de la maison de Suse. — On appelle Pas de Suse le passage des Alpes à l'entrée duquel se trouve Suse. Ce passage fut plusieurs fois forcé par les Français, notamment en 1629, par le duc de La Meilleraie. — La prov. de Suse, contiguë au dép. français des Htes-Alpes, a 82 000 h.

SUSIANE, auj. Khouzistan, contrée de l'empire médo-persan, entre la Perside à l'E., l'Assyrie et la Babylonie à l'O., le golfe Persique au S., avait pour ch.-l. Suse. Elle renfermait, entre autres provinces, l'Elymaïde, la Characène et la Mélitène. — On y fait régner dans les temps les plus anciens Teutame et Memnon. Après la mort d'Alexandre, elle fit partie du royaume de Syrie; elle fut enlevée aux rois Syriens par les Parthes, puis comprise dans le 2e empire des Perses, enfin conquise par les Arabes. Elle reçut d'eux le nom qu'elle porte aujourd'hui ; c'est une des provinces du royaume moderne de Perse.

SUSO ou SUSON (H.), dit Frère Henri Amand, mystique allemand, né à Constance vers 1300, d'une famille noble, m. à Ulm en 1366, était dominicain et disciple de maître Eckart. Au panthéisme de son maître il mêle des sentiments romanesques, des images poétiques ; souvent il emprunte le langage de l'amour humain pour exprimer les extases de l'âme unie à Dieu. Il a laissé des Méditations sur la Passion, des Sermons, et l’Horloge de la sagesse, en latin. Ses Œuvres ont été publiées à Cologne, 1555, 1588, 1615, et traduites par Lecerf, 1586 et 1614. Chavin de Malan a donné sa Vie, 1842.

SUSQUEHANNAH, riv. des États-Unis, se forme dans l’État de Pensylvanie de la réunion de deux branches, l'une venant de l'E. et de l'État de New-York (cours 500 kil.), l'autre descendant des Alleghany (300 kil.); elle coule ensuite au S. E., entre dans l'État de Maryland et tombe dans la baie de Chesapeak, après un cours de 200 k. depuis la jonction. Un canal l'unit au Schuylkill.

SUSPECTS, LOI DES SUSPECTS. V. ces articles dans notre Dict. univ. des Sciences.

SUSSEX (Comté de), comté de l'Angleterre, au S., sur la Manche, entre ceux de Surrey au N., de Kent à l'E., de Southampton à l'O. : 130 k. sur 45; 300 000 h.; ch.-l., Chichester. Fer, marbre, ocre rouge, marne, etc. — Ce comté, habité jadis par plusieurs peuplades belges, forma avec le comté de Surrey un des sept royaumes de l'Heptarchie ; il devint ensuite comté ; les comtes s'étant éteints en 1801, il fut érigé en duché en faveur du 6e fils du roi George III.

SUSSEX (Roy. de), South-Seaxna-rice, un des États saxons de l'Heptarchie, fut formé, de 477 à 491, par Ælla qui débarqua dans l'île de Wight. Situé au bord de la Manche, entre ceux de Wessex à l'O. et d'Essex à l'E., ce royaume comprenait les comtés actuels de Surrey, Sussex et Southampton. Chichester en était la capitale. Il ne subsista guère qu'un siècle et se fondit dans le roy. de Wessex.

SUTHERLAND (Comté de), comté d’Écosse, borné au S. par celui de Ross, à l'E. par celui de Caithness, partout ailleurs par la mer : 110 kil. sur 100 ; 26 000 h., ch.-l., Dornoch. Montagnes arides, cotes échancrées; sol stérile ou peu fertile; houille, marbre, pierre calcaire, cristal de roche, très-beau grenat; pêche de harengs et cabillauds. Douze propriétaires seulement possèdent tout le pays; la famille Gower, qui en possède la plus grande partie, porte le titre de duc de Sutherland.

SUTLEDJE, fleuve de l'Inde. V. SETLEDJE.

SUTRI, Sutrium, ville de l'Italie centrale (Viterbe), à 25 kil. E. S. E. de Viterbe; 1500 hab. Évêché (érigé en 487). Un concile y fut tenu en 1046. Amphithéâtre antique, creusé dans le roc.

SUTTIES, nom donné dans l'Inde aux cérémonies dans lesquelles les femmes se brûlent sur le corps de leurs époux. Les Anglais ont fait, mais en vain, tous leurs efforts pour extirper cette pratique barbare.

SUTTON (Thomas), riche marchand anglais, né en 1532, m. en 1611, fit une grande fortune sous le règne d’Élisabeth, en employa une grande partie au service de son pays, et consacra en mourant tous ses biens à la fondation d'un magnifique hospice avec école : cet établissement, situé à Knaith, dans le comté de Cork, est connu sous le nom de Charterhouse (maison des Chartreux, parce qu'il était bâti sur l'emplacement d'un ancien couvent de Chartreux).

SUVALKI, v. de Russie (Pologne), ch.-l. de la voïvodie d'Augustowo, sur le Hancza, à 320 kil. N. E. de Varsovie; 3000 hab.

SUZANNE, SUZE, SUZO. V. SUSANNE, SUSE, SUSO.