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SVANTOVIT, dieu des Vénèdes, avait un temple dans l'île de Rugen à Arkona, où l'on venait en pélerinage lui offrir des dons. On entretenait en son honneur un beau cheval blanc, que le grand prêtre seul montait une fois l'an. Sa fête avait lieu vers le temps de la moisson. Stantovit était représenté sous la forme d'un colosse à quatre têtes, sans barbe, ayant les cheveux frisés, revêtu d'un habit court, tenant un arc de la main gauche et une corne de métal de la main droite. On le consultait sur la guerre et sur la récolte. On brûlait souvent des captifs en son honneur. — Le culte de cette idole fut aboli en 1168 par Valdemar, roi de Danemark.

SVEABORG, place forte et port militaire de la Russie (Finlande), bâtie sur 7 îles du golfe de Finlande, à 6 kil. S. E. de la v. d'Helsingfors, à laquelle elle est reliée par une digue armée de batteries ; 6000 h. Fortifications redoutables, qui ont fait appeler ce port le Gibraltar de la Baltique; arsenaux, magasins creusés dans le roc; grandes casernes. — Sveaborg, construit en 1749 par le roi de Suède Frédéric, était le boulevard de la Suède. Il fut livré à la Russie en 1808 et bombardé par la flotte anglo-française en 1855.

SVEDENBORG (Emmanuel), théosophe, né en 1688 à Stockholm, m. en 1772, était fils d'un évêque luthérien. Il se distingua d'abord dans les lettres et les sciences, fut assesseur des mines (1716), acquit sur toutes les branches des sciences naturelles, particulièrement sur la métallurgie, des connaissances profondes, qu'il consigna dans plusieurs écrits (Opera philosophica et metallurgica, 1734; OEconomia regni animalis, 1738), et devint membre de la Société des Sciences de Stockholm. Tout à coup, il prétendit avoir des révélations et converser avec les âmes des morts; bientôt on le vit résigner ses fonctions pour se livrer tout entier à la mission qu'il croyait avoir reçue de régénérer le Christianisme. C'est en 1743, à 55 ans, qu'il eut sa première vision, et depuis il ne s'occupa plus que de propager sa doctrine, soit par ses discours, soit par ses écrits. Ses principaux ouvrages mystiques sont : Arcana cœlestia, Lond., 8 vol. in-4, 1749-57 ; De cœlo et inferno ex auditis et visis (1758) : il y raconte ses entretiens avec les anges et les démons; De nova Hierosolyma (1758) ; Vera christiana religio, seu Theologia novæ ecclesiæ (1771). Svédenborg distingue un monde matériel et un monde spirituel : dans celui-ci se trouve, mais sous une autre forme, tout ce qui existe dans le premier. Il admet dans les Écritures 3 sens : le 1er, naturel ; le 2e spirituel; le 3e, céleste; le sens spirituel était resté inconnu jusqu'à lui : il est venu le révéler aux hommes. Il trouva de nombreux partisans et fonda une Église qu'il appela la Nouvelle Jérusalem. Les Svédenborgistes, fort nombreux en Suède et en Angleterre, ne sont répandus jusque dans les États-Unis, aux Indes et dans l'Afrique méridionale. Les Œuvres mystiques de Svédenborg ont été trad. par J. P Moët, Par. 1819-24, et par Le Boys des Guays, 1842-55. Dallant de Latouche en a donné un abrégé, Stockholm, 1788. Sa Vie a été écrite par Tafel, Tubingue, 1843, et par Matter, Paris, 1863.

SVENKSUND, partie orient. du golfe de Finlande, resserrée entre Viborg et Frédérickshamn, a sur ses bords une ville de même nom qui compte 2000 hab. Le roi de Suède Gustave III y fut battu par le prince de Nassau-Siegen en 1789, et l'y battit à son tour l'année suivante.

SVERKER I, roi de Suède, régna de 1129 à 1155, et fut la tige d'une nouvelle dynastie qui remplaça celle de Lodbrog et occupa le trône de la Suède 117 ans (1133-1250). — SVERKER II, régna de 1199 à 1210, et eut pour successeur Éric X Canutson.

SVERRER, roi de Norvége de 1185 à 1202, frère de Sigurd III, fut élevé en secret après le massacre de sa famille. Ayant connu sa naissance en 1176, il vint disputer le trône à l'usurpateur Magnus VI, le battit à Drontheim (1177), lui proposa, mais en vain, un partage du royaume, et, après 8 ans de guerre, remporta, en 1185, une victoire décisive où Magnus perdit la vie. Cependant il ne jouit pas sans troubles du trône; il se brouilla avec le clergé, et le pape Innocent III lança l'interdit sur ses États (1198). On a de ce prince le Miroir des rois (publié en norvégien et latin, Soroe, 1768), et un Traité de droit public, en islandais (publié en islandais et latin par Werlauf, Copenhague, 1815).

SVIATOPOLK I, le Scélérat, grand-prince de Kiev, fils d'Iaropolk I et neveu de Vladimir I, usurpa la couronne à la mort de son oncle sur ses 12 cousins (1015), en fit tuer 3, fut attaqué par leur frère Iaroslav, se fit battre à Lioubitch (1017), s'enfuit en Pologne, près de Boleslas I, son beau-père, et fut ramené par lui en triomphe (1018) ; mais il ne le récompensa qu'en tentant d'égorger tous les Polonais qui étaient dans ses États, sans excepter Boleslas lui-même; heureusement, il ne put y réussir. Attaqué de nouveau par Iaroslav, il fut vaincu à la bataille de l'Alta (1019), et alla mourir en Bohême. — II, grand-prince de Russie de 1093 à 1112, fils d'Isiaslav I, tenta d'établir un congrès périodique entre les nombreux princes de la maison de Rurik (deux seulement eurent lieu : en 1097 et 1116). Son règne ne fut signalé que par l'invasion des Polovstes, peuple nomade, et par les revers des Russes.

SVIATOSLAV I, grand-prince de Russie de 945 à 973, fils et successeur d'Igor, fut jusqu'en 964 placé sous la tutelle de sa mère Olga, soumit les pays entre les embouchures du Danube et du Don, fit, à l'invitation de Nicéphore Phocas, deux expéditions contre les Bulgares (967 et 968), s'empara de leur capitale, menaça ensuite l'empire d'Orient, et ravagea la Thrace jusqu'à Andrinople (970); mais fut vaincu l'année suivante par Jean I Zimiscès, à Durostol (ou Silistri), perdit bientôt toute la Bulgarie (972), et périt dans un combat contre les Petchénègues, en revenant à Kiev. — II, grand-prince de Russie, fils d'Iaroslav I, fut d'abord prince de Tchernigov, chassa du trône son frère Isioslav en 1073, et régna jusqu'en 1076, époque à laquelle son frère remonta sur le trône. — III, grand-prince de Kiev, fils de Vsévolod II, régna de 1179 à 1193.

SWAMMERDAM (Jean), anatomiste hollandais, né en 1637 à Amsterdam, m. en 1680. Son principal ouvrage est l’Hist. génér. des insectes (1669), trad. en français (1682).

SWAN-RIVER, c.-à-d. Rivière des Cygnes, riv. de l'Australie occid., sort des monts Darling, coule au S. O., et tombe dans la mer des Indes après un cours de 108 kil. Elle donne son nom à la colonie anglaise de Swan-River, formée en 1829 dans l'ancienne terre de Leeuwin.

SWANSEA, v. et port d'Angleterre dans le pays de Galles (Glamorgan), près du canal de Bristol, à 65 kil. O. de Cardiff; 47 000 hab. Aspect pittoresque, bains de mer, chantiers de construction, poterie, usines à fer, houille.

SWEDENBORG. V. SVEDENBORG.

SWÉDIAUR (Franç. Xavier), médecin, né en 1748 à Steyer en Autriche, m. en 1824 à Paris, où il était venu se fixer en 1789; a laissé un Traité des maladies syphilitiques (Paris, 1798).

SWENKSUND, SWERKER, SWIATOPOLK, etc. V. SV....

SWETCHINE (Sophie Soymonof, dame), née à Moscou en 1782, m. à Paris en 1857; épousa à 17 ans le gén. Swetchine et occupa longtemps un des premiers rangs dans la haute société de St-Pétersbourg. Attirée à la foi catholique par les conversations de J. de Maistre et la lecture de l’Histoire ecclésiastique de Fleury, elle vint en 1818 se fixer à Paris, et, pendant près de 40 ans, y tint un salon où se réunissaient des hommes de lettres, des artistes, des hommes politiques et surtout les notabilités du parti catholique. Ses Œuvres, composées de Pensées chrétiennes et de Lettres, ont été après sa mort publiées par M. de Falloux, avec une Vie de Mme Swetchine (7 vol. in-8, 1858-64). Son talent a été appré-