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les spectacles, on a de lui un grand nombre d’écrits : Contre les Juifs, Proscriptions contre les hérétiques, De l’Âme, Cinq Livres contre Marcion : bien que composés depuis sa chute, ces livres sont précieux pour l’étude de la théologie ancienne. Les meilleures éditions de ses Œuvres complètes sont celles de Rigault, Paris, 1628 ; de Venise, 1746, in-fol. Elles ont été réimprimées dans la collect. Migne. L’Apologétique a été traduit plusieurs fois : par Giry, 1636 ; Vassoult, 1715 ; de Gourcy, 1780 ; Meunier, 1822 ; Péricaud, 1823 ; Allard, 1827 ; les Prescriptions contre les hérétiques, par le P. Bouhours, 1729, et par Collombet, 1845 ; les Traités sur l’Ornement des femmes, les Spectacles, le Baptême, par Chaubert, 1733. On trouve dans la collect. Nisard ses Œuvres choisies, avec une trad. franç., 1845.

TÉRUEL, Turbula, v. d’Espagne (Aragon), ch.-l. de la prov. de son nom, sur le Guadalaviar, à 160 k. de Saragosse et 220 de Madrid ; 8000 hab. Évêché. Restes d’un aqueduc romain. Reprise sur les Maures par Alphonse II (1171) ; prise et pillée par Pierre le Cruel (1365). — La prov. de Téruel, entre celles de Huesca au N., de Saragosse au N. O., de Valence à l’O., et la Catalogne à l’E., a 250 000 hab. Elle est traversée par la Sierra de Albaracin, et arrosée par le Guadalaviar et le Guadalupe.

TESCATLIBOCHTLI, dieu mexicain, le plus grand de tous après Téotl, présidait à la punition des crimes ; trois fois par an on lui immolait des victimes humaines. Sa statue, d’un granit luisant et poli, le représentait avec un gros lingot d’or sur la poitrine, des chaînes d’or aux bras, quatre flèches dans la main droite, un miroir d’or à la main gauche.

TESCHEN, v. des États autrichiens (Silésie autrich.), ch.-l. de cercle, à 29 kil. S. E. de Mœhrisch-Ostrau ; 7000 h. Établissements catholiques et luthériens, écoles. Cuirs, draps, toiles, armes. Teschen était jadis le ch.-l. d’un des duchés de la Silésie. Il fut signé dans cette ville en 1779, entre Marie-Thérèse et Frédéric II, un traité qui mit fin à la guerre de la succession de Bavière en reconnaissant les droits de la branche palatine. — Le cercle de Teschen, entre la Prusse au N., la Galicie à l’E., la Hongrie au S., et la Moravie à l’O., a 2414 hect. et 200 000 h. Il est arrosé par l’Oder et ses affluents.

TÉSIN ou TESSIN. V. TESSIN.

TESSÉ (René DE FROULAI, comte de), né en 1650, m. en 1725, était un protégé de Louvois, qui s’éleva rapidement aux plus hauts grades. Il servit en Italie sous Catinat, débloqua Pignerol, battit Trautmansdorf entre Castiglione et Mantoue, 1703, puis les Portugais à Badajoz, mais assiégea inutilement Barcelone, 1704 ; il fit lever en 1707 le siège de Toulon. Il avait reçu dès 1703 le bâton de maréchal. Il fut depuis ambassadeur à Rome, à Madrid, et se retira dans sa vieillesse chez les Camaldules. Il a laissé des Mémoires, publ. par Grimoard, 1806.

TESSÈRE, espèce de tablette dont les anciens se servaient pour divers usages. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

TESSIER (H. Alex.), agronome, né en 1740, mort en 1837, professeur d’agriculture et de commerce aux Écoles centrales, puis inspecteur des bergeries, a publié un grand nombre d’écrits utiles (Des maladies des grains ; Des maladies des bestiaux, etc.), a fourni une foule d’articles à l’Encyclopédie méthodique, au Dictionnaire des Sciences naturelles, et a rédigé les Annales de l’Agriculture, de 1798 à 1817. Il était de l’Académie des sciences depuis 1782.

TESSIN, Ticinus en latin, Ticino en italien, riv. qui naît en Suisse, au mont St-Gothard, coule au S., traverse le lac Majeur, et s’unit au Pô à 5 k. au-dessous de Pavie (Ticinum), après un cours de 160 kil. (non compris le lac Majeur). Annibal battit sur ses bords le consul P. Scipion en 218 av. J.-C.

TESSIN (Canton du), le 18e cant. de la Confédération suisse, borné à l’O. et au S. O. par les prov. de Novare et de Come, au S. et au S. E. par la Lombardie, au N. par les cant. du Valais et d’Uri, et au N. E. par les Grisons, a 95 kil. sur 55 et 120 000 hab. (presque tous Italiens et catholiques) ; ch.-l., Lugano. Le gouvernement siége tour à tour à Lugano, à Locarno et à Bellinzona. Ce canton est sillonné au N. par les Alpes helvétiques et arrosé par le fleuve qui lui donne son nom ; il renferme le lac de Lugano et partie du lac Majeur. Marbre, cristal, grenats, pierre ollaire, bois de construction ; superbes pâturages, beaucoup de châtaignes ; au S., plantes du midi ; vallées très-fertiles. — Ce pays, situé au S. des Alpes, appartint longtemps à l’Italie ; il fut conquis par les cantons suisses en 1512. Sujet de la confédération jusqu’en 1798, il fut alors déclaré indépendant et forma les cantons de Bellinzona et de Lugano, qui, en 1803, furent réunis sous le nom de canton du Tessin : un Grand-Conseil élu par les districts exerce le pouvoir législatif et nomme 9 membres pour exercer le pouvoir exécutif. La forme du gouvernement est une république représentative : la démocratie et l’aristocratie s’y disputent la supériorité : aussi des troubles graves ont-ils éclaté dans ce canton en 1839 et 1841.

TESSIN (Ch. Gustave, comte de), né à Stockholm en 1695, était fils d’un grand maréchal de la cour, connu aussi comme habile architecte. Il se montra zélé champion du parti des Chapeaux, présida l’assemblée de la noblesse à la diète de 1738, conseilla l’alliance française, alla lui-même conclure un traité à Versailles (1742), et finit par être président de la chancellerie et gouverneur au prince royal (depuis Gustave III). Cependant, las d’avoir à lutter contre les partis, il quitta les affaires pour aller vivre dans sa terre d’Akeroe (1761). Il y mourut en 1770.

TESSY, ch.-l. de c. (Manche), sur la Vire, à 18 k. S. de Saint-Lô ; 1613 hab.

TEST (Serment du), c.-à-d. Pierre de touche, serment auquel un bill de 1673 assujétissait tous les fonctionnaires et officiers anglais : ils devaient déclarer par écrit qu’ils ne croyaient point à la transsubstantiation. L’acte du test avait pour but de combattre les dispositions de Charles II favorables aux Catholiques, de reconnaître les Catholiques cachés et de les éloigner des affaires ; il fut l’ouvrage des ennemis du duc d’York (depuis Jacques II), notamment de Shaftesbury. Un de ses premiers effets fut en effet de contraindre le duc d’York à se démettre de sa charge de grand amiral. En 1678, on ajouta à la formule du Test la réprobation du culte de la Vierge et des saints comme étant une idolâtrie. On introduisit en Écosse en 1682 un 3e Serment du Test qui exigeait une ferme adhésion au Protestantisme, et la renonciation au Covenant. Charles II et, après lui, son frère Jacques II accordèrent à leurs partisans de nombreuses dispenses du serment ; ces dispenses, combattues par le parlement, contribuèrent fortement à la révolution de 1688 qui renversa les Stuarts. Le serment du Test n’a été aboli qu’en 1828.

TESTAMENT (VIEUX et NOUVEAU). V. BIBLE.

TESTAMENTS POLITIQUES. V. ce mot dans notre Dictionnaire des Sciences.

TESTI (Fulvio), poëte, né à Ferrare en 1593, m. en 1646, fut bibliothécaire du duc Alphonse II, secrétaire d’État d’Alphonse III, et remplit diverses missions à Rome, Mantoue, Milan, Venise, Vienne. Convaincu de correspondre secrètement avec Mazarin, il fut jeté en 1646 dans une prison où il mourut peu après : il est à croire qu’il périt de mort tragique. On a de lui des poésies diverses (Rime), parmi lesquelles on remarque ses odes, écrites à l’imitation d’Horace ; la marche en est libre et hardie, le style plein de noblesse, de grâce et d’harmonie ; on admire surtout la Canzone adressée à Montecuculli. Ses Œuvres choisies ont été publ. à Modène en 1817.

TESTRY, anc. vge de Picardie, à 13 k. S. de Péronne. Pépin, duc d’Austrasie, y battit en 687 Thierry III, roi de Neustrie, et le força à lui donner le titre de maire du palais de Neustrie.

TET (Le), Telis, riv. de France (Pyrénées-Orient.),