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naît sut les confins du dép. de l’Ariége, coule au S. E., puis au N. E., baigne Montlouis, Olette, Villefranche, Prades, Vinçao, Ille, Millas, Perpignan, et se jette dans la Méditerranée à 12 kil. E. de cette dernière ville, après un cours de 110 kil.

TÉTÉ, v. de l’Afrique mérid., dans la capitainerie générale de Mozambique, ch.-l. du gouvt des Rivières-de-Séna, sur le Zambèze, par 29° 45' long. E., 15° 30' lat. S. Centre du commerce des Portugais avec l’intérieur de l’Afrique.

TÊTES-PLATES. V. CHACTAS.

TÊTES-RONDES, sobriquet par lequel les Cavaliers, partisans des Stuarts, désignèrent les Parlementaires. Ce nom avait d’abord été donné aux Écossais, quand ils vinrent en rebelles dicter l’armistice de Rippon, et avait pour cause l’aspect bizarre qu’offrait leur tête rasée de très-près.

TÉTHYS, la 1re des divinités de la mer, fille d’Uranus et de la Terre, épousa l’Océan, son frère, et en eut les 3000 Océanides et les 3000 fleuves.

TÉTOUAN, v. et port du Maroc (Fez), à 3 k. de la Méditerranée, à 45 k. S. E. de Tanger ; 15 000 h. Château fort, mosquées nombreuses, bazar. Prise par les Espagnols en 1860, mais rendue l’année suivante.

TÉTRAPOLE (c.-à-d. Quatre-Villes), nom donné par les anciens à plusieurs contrées où se trouvaient quatre villes remarquables, notamment à un canton de Syrie renfermant les 4 villes d’Antioche, Laodicée, Apamée et Séleucie ; — et à la partie de la Locride qui comprenait les 4 villes de Pinde, Érinée, Boïum, Cytinium. — Il y avait encore des tétrapoles en Lycie et dans la Cyrénaïque, en Afrique.

TÉTRARCHIE, nom donné chez les anciens : 1o  à de petits États qui étaient des fractions d’un empire plus grand divisé en quatre ; 2o  à une forme de gouvernement dans laquelle le pouvoir est partagé entre 4 personnes. — Dans le 1er sens, les trois petits États Galates, Trocmes, Tolistoboies, Tectosages, se divisaient chacun en tétrarchies ; la Judée, à la mort d’Hérode, fut partagée eu quatre tétrarchies (Galilée, Samarie, Judée, Pérée) : les chefs de chacun de ces États étaient dits tétrarques. — L’empire romain, à partir de Dioclétien, fut une tétrarchie dans le 2e sens : deux augustes et deux césars se partagèrent le pouvoir, et l’empire fut ainsi divisé : Dioclétien, auguste, eut l’Asie, l’Égypte, etc. (résidence, Nicomédie) ; Maximien, auguste, l’Italie et l’Afrique (résidence, Milan) ; Constance, césar, eut les Gaules, l’Espagne avec la Grande-Bretagne (résidence, Trêves) ; Galère, césar, eut l’Illyrie et la Grèce (résidence, Sirmium). Cette division, perfectionnée après la mort de Théodose (396), donna naissance aux quatre préfectures des Gaules, d’Italie, d’Illyrie et d’Orient.

TÉTRARQUE, chef d’une Tétrarchie. V. ce mot.

TETRICUS, P. Pivesus ou Pesuvius Tetricus, usurpateur, avait été consul. Il prit la pourpre en 268 à Bordeaux, et domina env. 6 ans sur les Gaules, l’Espagne et la Bretagne, pendant que Claude II régnait sur le reste de l’empire. Battu par Aurélien en 274, Tétricus se livra volontairement et renonça à ses prétentions, mais il n’en fut pas moins réduit à orner le triomphe du vainqueur. Cependant il reçut dans la suite d’Aurélien des dignités et des richesses, et fut nommé gouverneur de la Lucanie.

TETZEL (Jean), moine dominicain, né vers 1470 à Pyrna en Misnie, fut chargé de publier en Allemagne les indulgences que Léon X venait d’accorder, et reçut en même temps le titre d’inquisiteur de la foi. En distribuant les indulgences, il exagéra leurs vertus et put donner lieu à des abus : ce qui souleva contre lui les moines augustins, à la tête desquels se plaça Luther. Celui-ci écrivit contre lui ; Tetzel réfuta son écrit et le fit brûler publiquement. De là des rixes violentes qui furent le prélude de la Réforme. Tetzel fut réprimandé de ses supérieurs ; il en mourut de chagrin, l’an 1519, à Leipsick.

TEUCER, prince d’origine crétoise suivant les uns, ou attique suivant les autres, régnait sur la Troade (qui de son nom s’appela Teucrie), lorsque Dardanus, souillé du sang de son frère Jasion, vint sur cette côte ; Teucer le purifia, lui donna en mariage sa fille Batée ou Arisbe, et lui légua ses États.

TEUCER, fils de Télamon et d’Hésione, et demi-frère d’Ajax, accompagna ce dernier au siège de Troie, et en revint seul, sans l’avoir vengé. Mal accueilli de son père il s’exila et alla fonder la ville de Salamine en Cypre. Quelques-uns lui attribuaient la fondation de Carthagène en Espagne.

TEUCRIE, Teucria, nom donné par les poëtes à la Troade, à cause de Teucer, un de ses anciens rois.

TEUTA, reine d’Illyrie, veuve d’Agron, régnait vers l’an 231 av. J.-C. Ayant mis à mort les députés romains C. Junius et L. Coruncanius (230), elle attira sur elle les armes romaines, fut vaincue par les consuls L. Postumius Albilius et Cn. Fulvius Centumalus, et réduite à payer tribut (228).

TEUTAME, ancien roi d’Assyrie ou de Susiane, envoya au secours de Troie 20 000 hommes, sous la conduite de Memnon.

TEUTATÈS, dieu des Celtes ou Gaulois, présidait, suivant les uns, aux batailles, selon les autres, au commerce, à l’argent, à l’intelligence, à la parole, et conduisait aux Enfers les âmes des morts. Il a de grands rapports avec le dieu égyptien Thoth ou Taut et avec le Mercure des Latins. On l’adorait tantôt sous la forme d’un chêne, tantôt sous celle d’un javelot : il était alors considéré comme dieu de la guerre. Ses fêtes se célébraient dans des forêts, au clair de la lune ou à la lueur des flambeaux. Une des cérémonies principales de sa fête, qui avait lieu dans la première nuit de la nouvelle année, consistait à couper un gui sur un chêne, avec une faucille d’or, en criant : « Au gui l’an neuf. » On lui sacrifiait des chiens, parfois des victimes humaines.

TEUTBERG ou TEUTOBURGERWALD, Teutoburgiensis saltus, chaîne de montagnes d’Allemagne, couvre le N. O. de la Hesse électorale, les gouvts prussiens de Minden, de Munster, la principauté de la Lippe, la province d’Osnabrück, sur une étendue de 200 kil. de long, avec très-peu de largeur ; les plus hauts sommets ont 600m. Au S., très-belles forêts, qui jadis étaient beaucoup plus étendues encore : c’est dans cette région, aux environs de Paderborn, entre l’Ems et la Lippe, dans le pays qu’occupaient les Chérusques, qu’eut lieu la célèbre victoire d’Arminius sur Varus. l’an. 9 de J.-C.

TEUTBERGE, femme de Lothaire II, roi de Lorraine, fut répudiée par ce prince (865), qui voulait épouser Valdrade, sa maîtresse. Elle en appela au pape Nicolas, qui força Lothaire a la reprendre, sous peine d’excommunication.

TEUTONIQUES (CHEVALIERS), ordre religieux et militaire fondé dès 1128 à Jérusalem afin de pourvoir au soulagement des Croisés malades ou blessés, eut pour point de départ un hôpital fondé dans la Terre-Sainte par les bourgeois de Lubeck et de Brême, et desservi par des Allemands (Deutschen ou Teutons). Les premiers membres portaient le titre de Frères de Ste-Marie. Réorganisé en 1190, au siège de St-Jean-d’Acre, par l’emp. Frédéric de Souabe, l’ordre eut dès lors son siége à St-Jean-d’Acre. Les nouveaux chevaliers étaient soumis, pour les devoirs de charité, à la règle des Hospitaliers, et, pour la discipline militaire, à celle des Templiers. L’ordre était divisé en trois classes: chevaliers, prêtres et frères servants ; la 1re classe n’était accessible qu’aux nobles. Le costume des chevaliers était un manteau blanc, avec une croix noire ; le grand maître joignait à la croix noire la croix d’or de Jérusalem. H. de Waldpott en fut le 1er grand maître. Chassé d’Asie à la fin des Croisades, l’ordre vint s’établir en Europe. Il acquit de vastes possessions en Allemagne, en Italie, en Hongrie, en Transylvanie, obtint bientôt une grande importance, et fut mis au rang des puissances européennes. L’emp. Frédéric II nomma le grand maître prince d’empire. En 1230, un duc piast de Cuja-