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1515, elle fut prise par Aroudj Barberousse, qui en fut chassé par les Espagnols dès 1518; elle fut soumise par les Turcs en 1543, et réunie par eux en 1560 à la régence d'Alger, dont elle n'a point été depuis séparée. Prise par les Français en 1835, elle fut cédée, par le traité de la Tafna, à l'émir Abd-el-Kader, qui en fit sa capitale. Elle a été occupée définitivement en 1842. l’Hist. des rois de Tlemcen a été trad. de l'arabe par l'abbé Bargès, 1852.

TLÉPOLÈME, fils d'Hercule et d'Astyoché, s'enfuit d'Argos, après avoir tué par mégarde son oncle Licymnius, et se rendit à Rhodes, où il fonda les villes de Linde, Jalyse et Camire. Il amena les Rhodiens au siège de Troie, et y fut tué par Sarpédon.

TMOLE (le), Tmolus, auj. Bouzdag ou Tomolitzi, mont. de Lydie, au S. de Sardes, célèbre par ses vins, son safran et la salubrité de l'air. Au pied de la montagne était une ville de Tmole, auj. Berki.

TMOUTARAKAN, anc. ville de l'île de Taman, sur l'emplacement qu'occupe la ville actuelle d'Iékatérinodar, fut du Xe au XIIe s. le ch.-l. d'une principauté qui fut souvent donnée en apanage à des princes de la maison de Rurik. L'invasion mongole mit fin à cette principauté.

TOALDO (Joseph), professeur de géographie physique et astronomique à Padoue, né en 1719 à Pianezza, près de Vicence, m. en 1798, fonda un observatoire à Padoue, crut remarquer qu'au bout de 18 ans les phénomènes météorologiques reviennent dans le même ordre, et établit un cycle qu'on a nommé Cycle toaldin. On a de lui un Essai de Météorologie (ital.), trad. par Daguin (1784), et la Météorologie appliquée à l'agriculture, également traduite.

TOBI ou SCOMBI, Genusus, riv. de la Turquie d'Europe, sort du mont Djourad, dans le plateau d'Ochrida, à 11 kil. O. de Monastir, entre en Albanie, arrose les sandjakats d'Ochrida, d'Avlone, de Scutari, et se jette dans l'Adriatique à 4 k. O. de Pekini, après un cours de 180 kil.

TOBIE, Tobias, Juif célèbre par sa piété. Emmené captif à Ninive après la destruction du royaume d'Israël par Salmanasar (718), il resta fidèle à la loi, et n'en acquit pas moins la confiance du roi, qui le fit son pourvoyeur; mais il déplut au successeur de ce prince, Sennachérib, par les bons offices qu'il rendait à ses concitoyens malheureux, et fut obligé de fuir pour sauver sa vie. Rétabli dans ses biens à la mort de Sennachérib (712), il continua ses bonnes œuvres; mais il eut le malheur de devenir aveugle, malheur qu'il supporta avec résignation. Quatre ans après, son fils, chargé par lui d'aller à Ragès redemander à Gabelus une somme de 10 talents qu'il lui avait prêtés, fit rencontre de l'archange Raphaël, qui s'offrit à lui sous un déguisement pour compagnon de voyage. Par ses conseils, le jeune Tobie tira de l'eau un énorme poisson dont il mit à part le fiel, et, de retour à la maison, il frotta les yeux de son père avec le fiel de cet animal, et lui rendit ainsi la vue. Tobie le père, qui était alors âgé de 60 ans, en vécut encore 42. Tobie le jeune avait, pendant son voyage, épousé à Ecbatane Sara, sa parente, fille de Raguel; après la mort de son père, il se fixa près de son beau-père à Ecbatane : c'est là qu'il mourut, à 99 ans. — L'hist. des deux Tobie est racontée dans un des livres de l'Anc. Testament, qui, sans être au nombre des livres sacrés, a toujours été l'objet d'une grande vénération. On n'a plus l'original; mais S. Jérôme l'a traduit sur un texte chaldéen.

TOBOL (le), riv. de la Russie d'Asie, naît vers les frontières de la Sibérie et du Turkestan, dans les monts Kitchik-Karatcha, coule au N. E., traverse les gouvts d'Orenbourg, de Tobolsk, reçoit la Tavda, la Toura, l'Iset, l'Abouga, et tombe dans l'Irtyche, près de Tobolsk, après un cours de 900 kil.

TOBOLSK, v. de la Russie d'Asie, ch.-l. du gouvt de Tobolsk et ville principale de toute la Sibérie, près du confluent de la Tobol et de l'Irtyche, par 65° 46' long. E., 58° 11' lat. N.; 25 000 hab. Archevêché russe. Citadelle en ruines, palais archiépiscopal, bourse, monument d'Iermak, séminaire, gymnase. Grand commerce avec la Sibérie orientale et la Chine, entrepôt des pelleteries de la couronne. Les Boukhares et les Turcs y sont très-nombreux. Climat sain, mais très-froid : le thermomètre y descend à 45° au-dessous de 0. Tobolsk a été bâtie en 1643; elle existait comme bourg depuis 1587. — Le gouvt de Tobolsk, le plus occidental de la Sibérie, a env. 2200 k. du S. au N. sur 750 de largeur moyenne, et près de 880 000 h. Le sol et le climat varient avec la latitude, qui va de 55° à près de 72°. Presque partout cependant les rivières sont gelées 9 mois de l'année. Grains au S. ; immenses forêts, animaux à fourrures, gros bétail, pêche lucrative. Le gouverneur de Tobolsk est gouverneur général de toute la Sibérie occid.

TOBOSO (el-), brg d'Espagne (Manche), à 100 kil. S. E. de Tolède, 2800 h. Poterie, moulins. Ce lieu, misérable en lui-même, doit quelque célébrité à Cervantes, qui en a fait le séjour de la belle Dulcinée.

TOCANTINS (le), fleuve du Brésil, se forme dans la prov. de Goyaz de la réunion du Paranaô et du Paranatinga, entre dans la prov. de Para, passe à Villaviciosa, reçoit le Rio-das-Bocas, arrose Para, et va se jeter dans l'Atlantique un peu à l'E. de l'emb. de l'Amazone, après un cours de 1400 kil., dirigé généralement au N. Cataractes. — Le Tocantins donne son nom à un district de la prov. de Goyaz.

TOCKEMBOURG ou TOGGENBOURG, le pays des Tugeni des anciens; comté de Suisse, dans le canton de St-Gall, ainsi nommé d'un château de même nom situé près de la ville de Lichtensteig, était compris entre les possessions de l'abbaye de St-Gall, le Thurgau, le canton de Zurich, celui d'Appenzell, et avait 47 kil. sur 20. Lichtensteig en était le chef-lieu. C'est une vallée étroite, arrosée par la Thur. — La 1re race des comtes de T. s'éteignit en 1436; les prétentions rivales des comtes de Zurich et de Schwitz à la succession de ce comté donnèrent lieu à la 1re guerre de Tockembourg, qui compromit un instant l'indépendance de la Confédération helvétique. Le comté fut vendu en 1469 à Ulric VII, abbé de St-Gall, et depuis il n'a cessé, jusqu'au XVIIIe s., d'appartenir à l'abbaye; mais, en 1712, les Tockembourgeois, opprimés par leur abbé, se soulevèrent : la Suisse entière prit parti pour ou contre, et il en résulta une 2e guerre de Tockembourg, qui se termina à l'avantage des Tockembourgeois par la paix d'Aarau (1712). Leur affranchissement définitif fut prononcé en 1718, à la paix de Bade.

TOCQUEVILLE (Alexis CLÉREL de), publiciste, né en 1805 à Verneuil (Seine-et-Oise), m. en 1859, était fils du comte de Tocqueville, pair de France et préfet sous la Restauration. Chargé en 1831, avec M. Gustave de Beaumont, d'aller étudier le système pénitentiaire aux États-Unis, il publia à son retour un remarquable compte rendu de sa mission. Il fit paraître en 1835 la Démocratie en Amérique, ouvrage profond et hardi, qui lui valut un prix Montyon, un siége a l'Académie des sciences morales (1839) et bientôt après à l'Académie française (1841). Député dès 1839, il prit place dans les rangs de l'opposition dynastique; représentant du peuple en 1848, il combattit le socialisme. Il fut appelé en 1849 au ministère des affaires étrangères et approuva l'expédition de Rome. Il se retira des affaires après le 2 déc. 1851. Il a laissé, outre la Démocratie en Amérique, divers opuscules politiques, réunis dans ses Œuvres complètes, publiées après sa mort (8 vol. in-8).

TODI, Tuder, v. d'Italie (Spolète), à 25 kil. O. de Spolète; 4500 hab. Évêché (érigé en 138). Patrie du pape Martin I. Anciens murs étrusques. — Il se tint à Todi un concile en 1001.

TOEPLITZ, v. de Bohême (comitat de Leitmeritz), à 21 k. N. O. de Leitmeritz et à 80 k. N. O. de Prague; 4000 h. Château avec beaux jardins; célèbres bains thermaux (17 sources thermales, ferrugineuses ou salines, découvertes en 762). Château de Clary,