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chie française. Dévastée par les Vandales et les Goths en 375, par Attila en 450, par les Normands en 881, par Charles le Téméraire en 1468, démantelée en 1673 par les Français, qui la prirent en 1672 et 1677, elle ne s’est jamais relevée de tous ces désastres.

TONKAT, v. du Turkestan indépendant, dans le khanat de Khokand, sur le Sir-Daria, à 100 kil. S. de Taraz. Il s’y tint en 1221 une célèbre assemblée convoquée par Gengiskhan, où vinrent tous les khans de son empire et 500 ambassadeurs de pays tributaires.

TONNAY-BOUTONNE, ch.-l. de c. (Charente-Inf.), sur la Boutonne, à 17 kil. N. O. de St-Jean-d’Angély ; 1318 hab. Vins. — TONNAY-CHARENTE, ch.-l. de c. (Charente-Inf.), sur la r. dr. de la Charente, à 8 kil. E. de Rochefort et à 20 k. de la mer ; 3703 h. Port pour vaisseaux de 100 tonneaux ; magnifique pont suspendu. Commerce de vins, eaux-de-vie, esprits, acier, etc. ; consulats étrangers. Anc. seigneurie, ayant titre de principauté, qui appartint aux ducs de Mortemart.

TONNEINS, ch.-l. de c. (Lot-et-Garonne), sur la r. dr. de la Garonne, à 18 kil. S. E. de Marmande ; 7947 h. Station, pont suspendu. Manufacture impériale de tabac ; vins, eaux-de-vie, prunes sèches. Patrie de Mme Cottin. — Cette ville avait embrassé la Réforme ; un synode protestant s’y tint en 1614. Louis XIII la prit en 1622 et la détruisit. En 1758, elle fut érigée en duché-pairie en faveur d’Ant. Paul Jacques de Quélen, comte de La Vauguyon.

TONNERRE, Tornodurum, ch.-l. d’arr. (Yonne), sur l’Armançon, près du canal de Bourgogne, à 36 k. N. E. d’Auxerre ; 4789 hab. Trib., collége ; station de chemin de fer. Belle église paroissiale de N.-D., contenant les tombeaux de Marguerite de Bourgogne et de Louvois ; fontaine très-abondante, hôpital remarquable par son gnomon ; jolie promenade. Papiers peints, tanneries, scierie hydraulique ; bons vins rouges et blancs, andouillettes, escargots. Patrie d’Éon de Beaumont. — Cette ville existait du temps de Clovis : plus tard elle eut le titre de comté et fut possédée par les comtes d’Auxerre et de Nevers, les maisons de Bourgogne et de Châlon, et enfin par celle de Clermont, qui vendit le comté au marquis de Louvois en 1684. Elle avait reçu dès 1174 une charte d’affranchissement. Prise par les Anglais en 1359, par Jean sans Peur, duc de Bourgogne, en 1414.

TONNERRE (Mont), en Bavière. V. MONT-TONNERRE.

TONQUIN, TONKIN ou TONG-KING, dit aussi Annam septentrional et Drang-ngaï, c.-à-d. Roy. du dehors (par opposition au Drang-trong ou Roy. du dedans, qui est la Cochinchine) ; contrée de l’Inde au delà du Gange, jadis royaume indépendant, auj. prov. de l’empire d’Annam, par 101°-106° long. E., 18°-24° lat. N., a pour bornes au N. la Chine, à l’E. le golfe de Tonquin, à l’O. le Laos, au S. la Cochinchine ; 700 kil. de long sur autant de large : env. 8 000 000 d’hab. ; capitale, Kécho. Montagnes vers le N. et l’O. Beaucoup de rivières, notamment le Sang-koï, dont les inondations fertilisent le pays ; lacs, canaux ; eaux stagnantes et malsaines. Climat très-varié (pluies terribles, grands ouragans en août et septembre). Sol fertile, fruits énormes, arbres précieux, arec, bétel, sucre, coton, etc. Éléphants, rhinocéros, tigres, cerfs, singes, paons, perroquets, etc. Riches mines d’or, d’argent, de cuivre. Industrie assez active : tissus de coton et d’écorces d’arbres, tapis, papier, vernis et ouvrages en laque. La langue est dérivée du chinois ; deux religions se partagent les habitants, celle des lettrés et celle du peuple. On y compte aussi un grand nombre de Catholiques, de 130 à 180 000. La polygamie est permise. — L’origine du royaume de Tonquin se perd dans la nuit des temps. De 112 à 968 il fut sous le joug chinois. Indépendant de 968 à 1414, il fut gouverné par quatre dynasties nationales ; après être retombé un instant aux mains des Chinois (1414-28), il resta de 3 à 4 siècles sous la dynastie indigène des (1428-1788). En 1788, il fut conquis par les Cochinchinois, et depuis 1802 il est incorporé à leur empire. — On appelle Golfe du Tonquin un golfe formé par la mer de Chine, entre l’Annam à l’O., la Chine au N. et l'île d’Haï-nan à l’E.

TONTI, banquier italien, vint s’établir en France vers 1650, et imagina ces emprunts en rentes viagères où la part des décédés profite à ceux qui survivent, et qui furent, d’après son nom, appelées tontines. Mazarin établit la 1re tontine en 1653 ; Louis XIV eut aussi recours à cet expédient en 1689, 1699, 1709, mais le tout sans grand succès pour le gouvernement et avec perte pour les rentiers. V. TONTINE, dans notre Dictionnaire univ. des Sciences.

TOOKE (W.), né à Islington en 1744, m. en 1820, fut ministre de l’église anglicane à Cronstadt en Russie, puis chapelain de la factorerie anglaise à St-Pétersbourg (1774-92). On a de lui : La Russie, Tableau historique des nations qui composent cet empire, 1780 ; Hist. de la Russie jusqu’à Catherine II, 1800 ; Vie de Catherine II, 1799 ; L’Empire russe sous Catherine II, 17 99. — TOOKE (HORNE). V. HORNE-TOOKE.

TOPAL-OSMAN, c.-à-d. Osman le Boiteux, grand vizir, avait été dans sa jeunesse pris par un corsaire, conduit à Malte et sauvé généreusement par un Français qui le reconduisit au Caire. Il se signala dans la guerre de Morée en 1715, parvint au poste de grand vizir en 1731, y porta des vues utiles et du talent, s’appliqua à faire renaître l’abondance, le commerce, la justice, tenta, à l’aide du Français Bonneval, d’introduire la discipline européenne dans l’armée turque, et témoigna la plus grande bienveillance aux Chrétiens. Au dehors, la victoire de Koridjan, remportée sur Nadir, la reprise d’Hamadan et de Tauris, la paix de Kazbin (qui valut à la Turquie la Géorgie persane), signalèrent son vizirat. Il n’en devint pas moins la victime des intrigues de la sultane Validé (1732), et fut éloigné. Rappelé en 1733, il fut chargé du commandement de l’armée turque en Perse et opposé à Thamas-Kouli-Kan : il débuta par une victoire ; mais, laissé sans renforts par le divan, il fut battu la même année à Leilan, près de Kerkouk, puisa Adkerbend, et périt dans cette dernière affaire.

TOPAYOS, riv. du Brésil, formée par la réunion de l’Arinos et du Juruena, court au N. à travers les prov. de Mato-Grosso et de Para, reçoit l’Azevedo, le Tres-Barras, le Chacuruina, le Camarare, et tombe dans l’Amazone après un cours d’env. 1000 kil.

TOPHAIL. V. THOPHAÏL.

TOP-HANA, célèbre place de Constantinople où se trouve l’arsenal.

TOPINAMBARANAS, cours d’eau du Brésil (Para), se détache de la Madeira, joint le Mauhe (bras de l’Amazone), après 200 kil. de cours, et forme avec l’Amazone une île de 190 kil. sur 40. Elle est habitée par les Topinambous.

TOPINAMBOUS ou TUPINAMBAS, peuplade indigène du Brésil, habite dans l'île formée par le fleuve Amazone et le Topinambaras (V. l’art, préc.). Il n’en reste qu’un petit nombre d’individus. C’est de leur pays que nous vient la plante connue sous le nom de Topinambour. V. ce mot dans notre Dict. des Sciences.

TOPINO-LEBRUN (J.B.), peintre d’histoire, élève de David, né à Marseille en 1769, adopta avec chaleur les idées républicaines, fut en 1793 juré au tribunal révolutionnaire, se signala d’abord par sa violence, eut part à la condamnation des Girondins, de Danton, de Camille Desmoulins, mais finit par se montrer plus modéré, déplut alors à Robespierre et fut incarcéré ; il ne fut sauvé que par le 9 thermidor. Accusé en 1800 d’avoir pris part à la conspiration d’Aréna contre le 1er consul, il fut condamné à mort et exécuté. Parmi ses tableaux on remarque la Mort de Caïus Gracchus.

TOPOLIAS, nom moderne du lac Copaïs. V. COPAÏS.

TOR (EL), v. d’Arabie (Hedjaz), sur le golfe de Suez, près du Djebel-Tor, l’anc. Sinaï. Grand commerce de transit avec la Syrie, l’Égypte, l’Inde.

TORANIUS, citoyen romain, fut proscrit par les Triumvirs Octave, Antoine et Lépide pour avoir sou-