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TRANSFIGURATION (la). On nomme ainsi le moment où Jésus apparut dans tout l'éclat de sa gloire sur le mont Thabor, avec Moïse et Élie, devant les apôtres S. Pierre, S. Jacques et S. Jean. On institua de bonne heure une fête en l'honneur de ce miracle ; elle se célèbre le 6 août. Raphaël a représenté la Transfiguration dans un tableau célèbre qu'on voit au Vatican et qui est peut-être son chef-d'œuvre.

TRANSOXIANE, partie de la Sogdiane et de la Bactriane, le Mawarannahar des Arabes ; pays de l'Asie centrale, situé au delà de l'Oxus, compris entre ce fleuve (le Djihoun) et l'Iaxarte (le Sihoun). Samarcand en était la capitale. C'était la province la plus septentrionale de l'empire des califes. Soumis de bonne heure par les Arabes (vers 670), ce pays n'obéit bientôt plus que nominalement.

TRANSPADANE (Gaule). V. GAULE.

TRANSPADANE (République), république créée en 1796 par Bonaparte après la bataille de Lodi, était située au N. du Pô, et comprenait la Lombardie autrichienne et quelques provinces vénitiennes; elle fut réunie dès l'année suivante à la République Cispadane, avec laquelle elle forma la République Cisalpine.

TRANSTAMARE. V. HENRI et PAEZ.

TRANSTÉVÉRINS, habitants du Trastevere ou Cité Léonine, partie de Rome à la droite du Tibre.

TRANSTIGRITANES (Provinces), pays situés au delà du Tigre et cédés à Dioclétien par le roi de Perse Narsès en 297, avaient été pour la plupart détachées de l'Arménie : c'étaient l'Arzanène, la Zabdicène, la Gordyène, la Moxoène.

TRANSYLVANIE, partie de l'anc. Dacie Trajane, Dacia Mediterranea; grand gouvt de l'empire d'Autriche, entre la Hongrie au N., la Valachie au S. et la Moldavie à l'E., a 60 000 kil. carrés et env. 2 000 000 d'hab. ; ch.-l., Klausenbourg. Le nom de Transylvanie, qui veut dire au delà des forêts (trans sylvas), a été donné à ce pays par les Hongrois parce qu'il se trouve, par rapport à eux, au delà des vastes forêts qui couvrent les monts Krapaks. La Transylvanie a été longtemps divisée en 3 grandes parties : le Pays des Hongrois à l'O., le Pays des Saxons au S., le Pays des Szeklers à l'E., subdivisés en 25 comitats ou siéges et 4 districts. En 1853, on y a établi 10 cercles : Hermanstadt, Broos, Karsbourg, Bistritz, Klausenbourg, Kronstadt, Szillagy-Somlyo, Maros-Vasarhély, Dees, et Udvarhély.

La Transylvanie est entourée à l'O. et au S. par les monts Krapaks, qui la couvrent de leurs ramifications; elle est arrosée par le Maros, le Szamos, l'Aluta. Climat varié, froid vers les montagnes, brûlant dans les plaines et vallées; sol fertile, mais mal cultivé; beaucoup d'excellent vin; bétail renommé, chevaux petits, mais fort bons. Mines nombreuses et très-riches : or, argent, fer, cuivre, plomb, mercure, zinc, arsenic; sel gemme, marbres, houille, soufre, grès; diamants, topazes, agates, améthystes, etc. Industrie presque nulle. Commerce assez actif, mais presque tout aux mains des Grecs, des Valaques et des Arméniens. Il y a beaucoup de races diverses en Transylvanie; on y parle trois langues : le hongrois, l'allemand et surtout le valaque. Ce pays, habité primitivement par les Daces, fut conquis par Trajan et compris dans la Dacie Trajane, mais abandonné par Aurélien. Il appartint successivement depuis aux Goths, aux Huns, aux Avares, enfin aux Hongrois (1004) ; après cette dernière conquête, il a suivi presque sans interruption le sort de la Hongrie, à laquelle il a souvent été disputé par les Turcs. En 1526, Jean Zapoly, frustré par l'empereur Ferdinand I de la couronne de Hongrie qui lui avait été déférée, se rendit indépendant en Transylvanie, avec le secours du sultan; ses successeurs régnèrent jusqu'en 1699 sur la Transylvanie et sur divers comitats de la Hongrie orientale, sous la suzeraineté turque, dans l'ordre qui suit :

Jean Zapoly, 1526-40 Gabriel I Bathory, 1613
J. Sigismond Zapoly, 1571 Gabriel II Bethlem (Bethlem Gabor), 1629
Étienne I Bathori, 1576 George I Ragotzi, 1648
Christophe Bathori, 1581 Georges II Ragotzi, 1661
Sigismond Bathory, 1602 Michel I Abaffi, 1690
Étienne II Botskay, 1606 Michel II Abaffi, 1699

En 1699, par le traité de Carlowitz, l'emp. Léopold I fit rentrer la Transylvanie sous la domination autrichienne. La maison princière s'étant éteinte en 1765, le pays fut réuni à la Hongrie : Marie-Thérèse l'érigea alors en grand-duché.

TRAPANI, Drepanum, v. forte et port de Sicile ch.-l. de la prov. de son nom, à 80 kil. O. de Palerme, à l'extrémité O. de l'île, sur le cap Trapani (Drepanum prom.); 25 000 hab. Place forte; ville bien bâtie. Beau port, quai, phare. Évêché, collége, couvents, beaucoup d'édifices; ruines d'un temple de Vénus. Fabrique d'objets en ivoire et en corail recherchés. Assez de commerce : soufre, sel, soude, corail, albâtre, vin, thon. — La prov. de Trapani, à l'O. de celle de Palerme, a env. 80 kil. sur 60 et compte 200 000 hab,

TRAPÉZONTE, Trapezus, nom anc. de Trébizonde.

TRASIMÈNE (Lac), Trasimenus lacus, auj. lac de Pérouse, lac de l’Étrurie, entre Perusia et Clusium, a 12 kil. sur 10. Annibal y remporta une grande victoire sur le consul Flamimus l'an 217 av. J.-C. — Un des dép. de l'empire français formés en 1809 aux dépens des États romains porta le nom du dép. de Trasimène; il avait pour ch.-l. Spolète.

TRAS-OS-MONTES, c.-à-d. au delà des monts, prov. du Portugal, dans l'angle N. E., bornée au N. et au N. E. par l'Espagne, au S. par le Beira, à l'O. par l'Entre-Douro-e-Minho, tire son nom de ce qu'elle est, par rapport à la capitale, au delà des monts de Jerez et de Maranon: 140 k. sur 100 : 320 000h.: ch.-l., Bragance. Céréales, bons vins; chevaux, mulets.

TRAU, Tragurium, v. des États autrichiens (Dalmatie), à 47 kil. N. O. de Spalatro; 3000 hab. Petit port sur l'Adriatique, quelques fortifications. Évêché, belle cathédrale. Vins et olives estimés. — Cette ville fut, dit-on, fondée par les Syracusains. Au Xe s., c'était une république; elle se donna en 991 aux Vénitiens qui, malgré les prétentions des Hongrois, la possédèrent jusqu'en 1797. Elle fut alors cédée à l'Autriche avec Venise par le traité de Campo-Formio.

TRAUN (la), Traunus, m. des États autrichiens, naît à l'extrémité N. O. de la Styrie, coule au S. O., entre dans l'archiduché d'Autriche, arrose le cercle de Traun, traverse le lac de Hallstædt, se dirige au N., forme en s’élargissant le lac de Traun, dont elle sort à Gemünd, et tombe dans le Danube à 6 kil. S. E. de Lintz, après un cours de 160 kil. — Le cercle de Traun, au S. de celui de la Mühl, a 115 kil. sur 90 et 180 000 hab.; ch.-l., Steyer.

TRAUN (Ferdin., comte de), général autrichien, d'origine bavaroise, 1677-1748, servit avec éclat dans la guerre de la succession d'Espagne et dans celle de la succession d'Autriche et eut la plus grande part aux succès du prince de Lorraine dans cette guerre. Il fut en récompense nommé feld-maréchal.

TRAUNIK. V. TRAVNIK.

TRAVANCORE, Cottiara, v. de l'Inde en deçà du Gange, jadis capit. d'un roy. de Travancore, dans une vallée des Ghattes, par 74° 52' long. E., 8° 30' lat. N. Très-déchue auj. — Le roy. de Travancore, dans le Malabar, a pour bornes à l'O. et au S. la mer des Indes, à l'E. les Ghattes occident. : 215 kil. sur 100; 1 000 000 d'hab. dont plus de 100 000 chrétiens; capit. actuelle, Trivanderam. Climat chaud, mais tempéré par le voisinage de la mer; sol très-fertile. Ce pays, qui n'avait jamais été soumis aux Mahométans, est depuis 1809 tributaire des Anglais.

TRAVE (la), Chalusus, riv. d'Allemagne, naît dans le Holstein, court à l'E. et au N. E., passe à Lübeck, et tombe dans la mer Baltique à Travemünde, après un cours de 98 kil. Elle communique avec l'Elbe par la Stecknitz.

TRAVEMUNDE, v. du territoire de Lubeck, sur la