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TRIESTE, Tergeste, v. forte et port franc des États autrichiens (Illyrie), ch.-l. du gouvt de Trieste, sur le golfe du même nom, à 550 kil. S. O. de Vienne ; 105 000 hab. (en y comprenant les dépendances de la ville). Consulats ; évêché catholique, évêché grec ; écoles polytechnique, d’hydrographie, normale ; école israélite, académie de commerce et de marine ; bibliothèque, musée ; imprimerie arménienne. Port vaste et sûr, môle ; château fort. Peu de monuments : hôtel de ville, cathédrale, renfermant le tombeau de Winckelmann, église des Jésuites, théâtre ; quelques belles places et beaux hôtels. Industrie active : cartes à jouer, instruments de musique ; velours, soieries, cotonnades, dentelles, rosoglio, bougies ; chantiers de construction. Grand commerce avec le Levant, l’Égypte, la Sicile, l’Angleterre et l’Amérique : Trieste est sous le rapport commercial le premier port de l’Autriche. — Cette ville fut entourée de murs au 1er s. par l’empereur Auguste, et saccagée par Attila. Soumise ensuite aux Vénitiens, elle appartient à l’Autriche depuis 1382. Elle n’est devenue importante qu’au XVIIIe s. : Charles VI la déclara ville libre en 1719 ; Marie-Thérèse en fit un port franc en 1750 : de 6000 âmes qu’elle avait alors, sa population s’est rapidement élevée au nombre actuel, et elle est encore en progrès. Les Français ont occupé Trieste en 1797 et en 1805. — Le gouvt de Trieste, dans le roy. d’Illyrie, situé entre la Vénétie, le gouvt de Laybach, la Croatie et la mer Adriatique, est formé des anc. provinces de Frioul et d’Istrie ; il a 185 kil. du S. au N., sur env. 40 de moyenne largeur ; 450 000 hab. (la plupart slaves). Outre le territoire de Trieste, il comprend 2 cercles, Goritz et Istrie, ainsi que les îles d’Osero, Cherso et Veglia. — On nomme Golfe de Trieste celui des deux enfoncements du golfe de Venise qui est à l’O. de l’Istrie.

TRIÉTÉRIDES, fêtes de Bacchus qui se célébraient tous les 3 ans en Béotie et en Thrace.

TRIGAULT (Nic.), missionnaire jésuite, né à Douai en 1577, m. en 1628, partit de Lisbonne en 1607, et, fit deux voyages différents dans l’empire chinois. Il a laissé : De Christiana expeditione apud Sinas ex M. Riccii commentariis, Augsbourg, 1615 ; De Christianis apud Japonicos triumphis, 1623 ; Regni sinensis descriptio, et un Dictionnaire chinois, 1639.

TRIM, v. d’Irlande (Leinster), capit. du comté d’East-Meath, sur la r. dr. de la Boyne, à 40 k. N. O. de Dublin ; 2500 hab. Siége de plusieurs anc. parlements irlandais. Ruines d’un château de Henri II, et de l’abbaye de Ste-Marie ; colonne en l’honneur du duc de Wellington. Prise par Cromwell en 1649.

TRIMOURTI, trinité indienne, sortie du sein de Brahm, se compose de Brahma (créateur), Vichnou (conservateur), et Siva (destructeur).

TRINACRIE, nom donné à la Sicile, à cause des trois caps (tria acra) par lesquels elle se termine.

TRINCAVELLI (Victor), médecin et philosophe de Venise, 1496-1568, remplit avec succès une chaire de médecine à l’Université de Padoue, ramena ses contemporains à l’étude des médecins grecs, principalement d’Hippocrate, et montra un grand dévouement en traitant les habitants de l’île de Murano (près de Venise) que décimait une épidémie. Outre ses Œuvres médicales (Lyon, 1586 et 92, 2 vol. in-fol., en latin), on a de lui des éditions grecques de Thémistius, d’Arrien, de Stobée, du Commentaire de Jean le Grammairien sur Aristote, etc.

TRINIDAD (la), v. de l’île de Cuba, près de la côte S., à 250 kil. S. E. de la Havane ; 15 000 h. Ville très-commerçante. Fondée par Velasquez en 1514.

TRINITAIRES (les). V. MATHURINS.

TRINITÉ (la), fête de l’Église catholique, instituée au XIVe s. en l’honneur de la Ste Trinité, se célèbre le dimanche qui suit la Pentecôte.

TRINITÉ (Confrérie de la). V. ORATOIRE.

TRINITÉ (île de la), la principale et la plus mérid. des Petites Antilles anglaises, vis-à-vis de l’embouch. de l’Orénoque, par 63° 9′-64° 12′ long. O., 10° 3′-10° 51′ lat. N. ; 80 k. sur 62 ; 60 000 h. ; ch.-l., Spanishtown. Climat délicieux, qui a fait surnommer cette île le Paradis des Antilles. Végétation luxuriante : cannes à sucre, cacao, café, tabac, coton. Lac de bitume, sources de naplite. Grand commerce avec la terre ferme. — Découverte par Colomb en 1498, elle fut occupée par les Espagnols en 1532, par les Anglais en 1595, par les Français en 1676, puis abandonnée par eux, et occupée de nouveau en 1797 par les Anglais.

TRINITÉ (la), v. de la Martinique, au fond de la baie de la Trinité, à 40 kil. N. du Port-Royal ; 6000 hab. Sucreries. Ville commerçante.

TRINITÉ-PERHOËT (la), ch.-l. de cant. (Morbihan), à 24 kil. N. O. de Ploërmel ; 1282 hab.

TRINOBANTES, anc. peuple de la Grande-Bretagne, au N. de la Tamise, occupait les comtés d’Essex, Middlesex et Bertford, et avait pour ch.-l. Londinum (Londres).

TRINQUEMALE ou TRINCOMALY, la Spatana de Ptolémée ? v. et port de l’île de Ceylan, sur une petite presqu’île de la côte N. E., à 240 kil. N. E. de Colombo ; env. 20 000 hab. Ville grande, mais peu peuplée. Son port est le seul de cette partie de l’Inde qui offre un abri sûr pendant les violentes moussons du N. E. — Après avoir été successivement occupée par les Portugais, les Hollandais, les Anglais et les Français (Suffren la prit en 1782), cette ville fut prise en 1795 par les Anglais, qui l’ont conservée.

TRIOCALA, auj. Catalabellota, v. de la Sicile ancienne, à l’intérieur, sur le Crimisus, Timoléon y battit les Carthaginois l’an 340 av. J.-C. Ce fut une des places fortes des esclaves insurgés : Tryphon, leur chef, s’y défendit quatre ans ; la ville fut prise enfin par Aquilius (99 av. J.-C.).

TRIOMPHE, Triumphus, honneur accordé chez les anciens Romains à un général en chef qui avait remporté une grande victoire. Le général vainqueur faisait son entrée dans Rome monté sur un char attelé de 4 chevaux blancs, couronné de lauriers, précédé du butin et des captifs qu’il avait faits dans la campagne, suivi de son armée et accompagné des consuls, des sénateurs et de tous ceux qui voulaient prendre part à la pompe triomphale ; on s’avançait ainsi vers le Capitole, où le triomphateur, après avoir présenté à Jupiter une branche de laurier, avec les prémices du butin, lui adressait des actions de grâces et lui sacrifiait deux bœufs blancs. Pendant la marche, un esclave placé derrière le triomphateur, dans le char même, lui disait de temps en temps : Souviens-toi que tu es homme. Le triomphe fut institué par Romulus ou, selon quelques-uns, par Tarquin l’Ancien. Il n’était décerné qu’à ceux qui avaient remporté de grandes victoires ou fait d’importantes conquêtes ; pour les exploits moins importants, on n’accordait que l’ovation. Sous l’empire, le triomphe fut réservé aux empereurs et aux princes de la famille impériale ; la politique des souverains remplaça cet honneur pour les généraux vainqueurs par le don de la robe et de la couronne triomphales : c’est ce que l’on appelait les insignes triomphaux.

TRIPHYLIE, partie mérid. de l’Élide, entre l’Alphée au N. et le Néda au S., avait pour ville principale Scillonte. Elle fut ainsi nommée de ce qu’elle était habitée par trois tribus distinctes.

TRIPIER (J. B.), avocat célèbre, né à Autun en 1765, m. en 1840, entra de bonne heure au barreau de Paris, remplit quelque temps après la Révolution les fonctions de substitut de l’accusateur public, mais retourna au barreau dès 1796 et fut bientôt recherché pour les affaires les plus importantes : c’est lui qui défendit Lavalette en 1816. Il fut élu en 1828 bâtonnier de l’ordre, devint peu après conseiller à la cour royale, enfin conseiller à la cour de cassation (1831). Il avait été membre de la Chambre des députés en 1815 et 1822 ; il fut appelé à la pairie en 1832. Tripier brillait surtout par la force de la logique et la connaissance profonde du droit.

TRIPOLI (Régence de), le plus oriental des États