Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/380

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il prit dans une de ses incarnations le nom de Pratchitas, et fut père de Valmiki. On le représente voguant sur un crocodile et couronné de lotus.

VARRON, C. Terentius Varro, consul en 216 av. J.-C., était fils d’un boucher, et devait son élévation à la populace. Il ne signala son consulat que par la témérité avec laquelle il livra, malgré son collègue Æmilius, la désastreuse bataille de Cannes ; il recueillit à Canusium 10 000 hommes échappés au massacre, qu’il ramena à Rome : le sénat le remercia de ne point avoir désespéré du salut de la République.

VARRON, M. Terentius Varro, dit le plus savant des Romains, né à Rome l’an 116 av. J.-C., m. en 26 av. J.-C., alla compléter son éducation dans les écoles d’Athènes, suivit d’abord le barreau de Rome, fut successivement associé aux fermiers des revenus de l’État, tribun du peuple, chef d’une des divisions de la flotte de Pompée contre les pirates, remporta un avantage sur les côtes de la Cilicie, puis gouverna l’Espagne ultérieure comme lieutenant de Pompée (49), mais fut bientôt obligé de la remettre à César. Après le meurtre du dictateur, il fut porté par Antoine sur les listes de proscription (41), mais il échappa aux meurtriers et sauva sa tête au prix d’une de ses propriétés. Varron savait immensément : il avait écrit sur les antiquités, l’histoire, la philosophie, la grammaire, l’agriculture, etc. ; on lui attribue plus de 500 volumes, mais il ne nous reste de lui que fort peu d’écrits : De re rustica, en 3 livres (dans les Scriptores rei rusticæ de Schneider) ; De lingua latina, en 35 livres (on n’en a plus que les livres IV-IX, et quelques fragments) : ils ont été imprimés aux Deux-Ponts, 1788 ; à Leipsick, 1833, par O. Müllier ; et à Paris, par Egger, 1838) ; et quelques débris de ses Satires Ménippées et de ses ouvrages historiques. Les livres De re rustica ont été trad. par Saboureux de La Bonneterie, 1771, par Rousselot, dans la collection Panckoucke (avec les autres fragments), 1843, et par Wolf, dans la coll. Nisard. M. Chappuis a donné en 1856 les Sentences de Varron, avec une trad. franç. et avec la liste de ses ouvrages. On doit à M. G. Boissier une Étude sur la Vie et less ouvrages de Varron, couronnée par l’Acad. française en 1859.

VARRON, P. Terentius Varro Atacinus, poëte, né vers 82 av. J.-C. à Narbonne, chez les Atacini, d’un père romain, mort en 37 av. J.-C, alla sans doute de bonne heure à Rome, se livra avec succès à la poésie, et contribua au perfectionnement de la versification latine. Outre les poèmes didactiques intitulés Chorographia, Libri navales et Europa (lequel peut-être n’était qu’un épisode des Libri navales), il avait traduit en vers les Argonautiques d’Apollonius de Rhodes sous le titre de Jason, et fait un poème épique en trois chants, De bello Sequanico (sur la soumission des Sequani par César). Il ne reste de lui que quelques fragments, dans les Poetæ latini minores de Wernsdorff.

VARSOVIE, Warszava en polonais, capitale de la Pologne russe (et jadis de toute la Pologne), ch.-l. du gouvt de Mazovie, sur la r. g. de la Vistule, à 1620 kil. N. E. de Paris et à 1260 kil. S. O. de St-Pétersbourg ; 160 000 hab., dont beaucoup de Juifs. Praga, sur la droite de la Vistule, lui est unie et forme un de ses faubourgs. Varsovie est la résidence du gouverneur de la Pologne russe et de l’archevêque primat. Forte citadelle (construite en 1632), belle cathédrale St-Jean, églises Ste-Croix, St-André, château royal, palais de Saxe, palais du gouverneur (jadis palais Krasinski), palais Brühl, Radziwill, Zamoyski, Poniatowski (auj. dit l’Académie), place Marie-Ville (imitation du Palais-Royal de Paris, renfermant la bourse, la douane et 300 boutiques) ; place Sigismond, ornée d’une statue colossale du roi Sigismond III et d’une statue de Copernic ; vaste place d’armes ; théâtre national, théâtre français ; beau pont de pierre, sur lequel est la statue de Jean Sobieski. Université, fondée en 1816, dissoute dès 1832 ; séminaire central, lycée, académie militaire (artillerie et génie), gymnase piariste, collége noble, école des arts, école forestière, conservatoire de musique, observatoire. Société royale des Amis des Sciences (avec riche bibliothèque, cabinet d’histoire naturelle et collection de gravures), sociétés d’agriculture, de médecine, de physique. Fabrication de chapeaux, voitures, bonneterie, lainages, gants, tapis, tissus de coton, couleurs, liqueurs, instruments de musique, etc. — Varsovie est très-ancienne, mais pendant longtemps elle fut peu importante ; d’abord capitale du duché de Mazovie, elle devint capitale de la Pologne entière sous Sigismond II en 1566. Charles X, roi de Suède, et Frédéric-Guillaume, électeur de Brandebourg, défirent complètement les Polonais sous les murs de cette ville en 1656 (cette bataille, dite Bat. de Varsovie, dura trois jours). Varsovie fut prise en 1703 par Charles XII, en 1794 par Souvarow, qui incendia Praga et fit piller la ville. Dans le partage de la Pologne qui suivit, Varsovie échut à la Prusse. Les Français, commandés par Murat, la lui enlevèrent en 1806 ; de 1807 à 1816, cette ville fut la capitale du grand-duché de Varsovie, constitué par Napoléon (V. ci-après). En 1815, elle fut cédée aux Russes. En nov. 1830, il y éclata une insurrection terrible qui affranchit pour quelques mois la Pologne du joug des Russes ; mais, malgré une glorieuse campagne contre Diébitsch, Varsovie finit par être reprise par Paskévitch le 8 sept. 1831, ce qui mit fin à la guerre. Insurgée de nouveau en 1848, elle fut aussitôt bombardée et réduite. Pendant le soulèvement de la Pologne de 1863, Varsovie fut soumise à un régime de terreur qui empêcha l’insurrection d’y éclater.

VARSOVIE (Grand-duché de), État créé en 1807 par Napoléon en faveur du roi de Saxe Frédéric-Auguste, petit-fils du roi de Pologne Auguste II, se composait de la plus grande partie de l’ancien royaume de Pologne, enlevée à la Prusse et à la Russie, et avait pour bornes au N. E. le Niémen, à l’E. le Boug, qui le séparaient de la Russie, au S. la Vistule qui le séparait de la Galicie, au S. O. et à l’O. la Silésie, au N. O. et au N. la Prusse. Ch.-l., Varsovie ; autres villes : Thorn, Posen, Cracovie, Lublin, Zamosch. En 1815, cet État fut partagé entre la Prusse et la Russie.

VARUS (P. Quintilius), général romain, fut consul l’an 12 av. J.-C., puis proconsul de la Syrie, où il s’enrichit par des spoliations, et enfin gouverneur de la province dite de Germanie, sur la frontière de la Gaule Belgique. Il irrita les Germains par son despotisme, et donna ainsi occasion à une conspiration à la tête de laquelle se plaça Arminius. Trompé par ce général, qui feignait d’être l’allié des Romains, il se laissa attirer dans les défilés de Teutberg, où il fut attaqué à l’improviste : il y périt avec 3 légions (l’an 9 de J.-C.). Auguste, au désespoir en apprenant cette nouvelle, s’écriait souvent, dit-on : « Varus, rends-moi mes légions ! » — Un Quintilius Varus est mentionné par Virgile et par Horace ; les uns croient que c’est le même que le précédent, les autres pensent que c’est un personnage différent, homme de goût, qui vécut loin des camps, tout adonné aux lettres.

VARZY, ch.-l. de c. (Nièvre), à 16 kil. S. O. de Clamecy ; 3689 h. Collége, filature de coton, faïence. Jadis ville forte ; prise par les Protestants en 1590.

VASA ou WASA, château situé à 4 kil. de Stockholm, donna son nom à une maison roy. de Suède.

VASA, v. de Finlande, jadis à la Suède, auj. à la Russie, ch.-l. de gouvt, sur une baie : 4000 h. Fondée en 1606 par Charles IX. Les Russes lui ont donné le nom de Nicolaïstadt. Le gouvt est entre ceux d’Uleaborg, Kouopio, Abo et le golfe de Botnie et compte 200 000 h.

VASA, famille souveraine qui adonné sept rois à la Suède et trois à la Pologne, a pour tige Gustave Vasa, qui délivra la Suède de la domination danoise en 1523 (V. GUSTAVE, ERIC, SIGISMOND, CHRISTINE, etc.).

VASA (Ordre de), ordre suédois, institué en 1772 par Gustave III, en l’honneur de Gustave Vasa, fondateur de sa dynastie, qui portait dans ses armes