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gations : Venise, Padoue, Polésine de Rovigo, Vérone, Vicence, Bellune, Trévise, Udine. V. VÉNÉTIE.

VENISE (Golfe de), partie de l'Adriatique comprise entre la côte N. E. de l'Italie (de l'embouch. du Tagliamento à celle du Pô) et la presqu'île de l'Istrie. Sur cette côte se trouvent les Lagunes, vastes marais qui occupent presque tout le littoral, de la Piave à la Brenta. Leur surface est d'environ 600 kil. carr. Le voisinage en est très-insalubre.

VENIX, peintre. V. WEENIX.

VENLOO, Sablones, v. forte du Limbourg hollandais, sur la r. dr. de la Meuse, à 20 kil. N. E de Ruremonde; 6500 hab. Petit port. Fortifications importantes. Épingles, aiguilles, huiles, etc. Anc. ville hanséatique. Prise par Marlborough en 1708, cédée à la France en 1795; attribuée en 1814 aux Pays-Bas; surprise en 1830 par les Belges; restituée depuis à la Hollande. — V. VANLOO.

VENOSA, Vénusie, v. d'Italie (Basilicate), sur un affluent de l'Ofanto, à 37 kil. N. de Potenza; 3500 h. Évêché. Belle cathédrale; monument de Guillaume Bras de Fer; aqueduc, ruines antiques. V VÉNUSIE.

VENT (ÎLES DU) et SOUS LE VENT. V. ANTILLES.

VENTA, nom commun à deux villes de la Bretagne romaine : Venta Belgarum, auj. Winchester; Venta Icenorum, auj. Norwich ou Caster.

VENTADOUR, bg et château du dép. de la Corrèze, dans l'anc. Limousin, à 24 k. de Tulle. Seigneurie possédée d'abord par une branche de la maison de Comborn, puis aux XVe s. par celle de Lévy; érigée en duché pairie en 1578.

VENTENAT (Ét. Pierre), botaniste, né à Limoges en 1757, mort en 1808, d'abord Génovéfain, puis professeur de botanique et bibliothécaire au Panthéon, a laissé: Tableau du règne végétal, 1779; le Jardin de la Malmaison, 1803-5, in-f°, d'une admirable exécution ; Choix de Plantes, 1803-8. Il se distingue surtout comme iconographe.

VENTIDIUS BASSUS (P.), général romain, natif d'Asculum, était originairement esclave, ayant été pris dans la guerre sociale. Il servit dans la guerre des Gaules sous César, qui lui confia plusieurs affaires importantes, et qui le fit nommer sénateur, tribun du peuple, préteur; après la mort de César, il s'attacha à Antoine, dont il fut le principal lieutenant dans la guerre de Pérouse (41 av. J.-C.). Opposé ensuite aux Parthes, il les chassa de l'Asie-Mineure et de la Syrie; il allait les poursuivre dans leur propre empire, lorsque Antoine, jaloux de sa gloire, vint lui enlever le commandement (37) ; néanmoins il lui fit accorder le triomphe.

VENTOUX (Mont), Ventosus mons, mont. de France (Vaucluse), au N. E. de Carpentras, fait partie des Alpes Cottiennes: 1912m. Elle tire son nom des vents violents qui règnent au sommet.

VENTS, divinités subalternes, subordonnées à Éole. V. l'art. VENT dans notre Dict. univ. des Sciences.

VENTURA (le P.), éloquent prédicateur, né en 1792 à Palerme, mort en 1861, entra dans l'ordre des Théatins, dont il devint général en 1824, fut pendant quelque temps un des conseillers les plus écoutés des papes Léon XIII, Pie VIII et Grégoire XVI, mais se vit obligé en 1836 de s'éloigner à cause de ses rapports avec Lamennais, alors rebelle; passa 10 ans loin de Rome, se livrant à la prédication, acquit dans toute l'Italie une grande popularité par sa parole éloquente et par ses efforts pour concilier la religion et la liberté; fut nommé en 1848 par le gouvernement insurrectionnel de la Sicile commissaire près de la cour de Rome et défendit l'idée d'une Confédération italienne, quitta Rome lors du siège de cette ville (1849) et alla s'établir à Montpellier, où il s'exerça pendant deux ans à prêcher et à écrire en français, puis vint à Paris où il se livra avec un nouveau succès à la prédication, et composa en français plusieurs ouvrages de philosophie et de piété : La raison philosophique et la raison catholique (1852), Les femmes de l’Évangile (1853), La femme catholique (1854). Ses sermons italiens forment 6 vol. in-8; ses sermons français ont été réunis en 1862. Cet orateur excellait aussi dans l'oraison funèbre : on estime surtout son Éloge mortuaire de Pie VII et son Oraison funèbre d'O'Connell.

VÉNUS, en grec Aphrodite, déesse de la beauté, naquit suivant les uns de Jupiter et de Dioné, suivant d'autres de l'écume de la mer : ce qui signifie sans doute que son culte fut apporté en Grèce par des navires étrangers. Elle apparut à la surface des eaux, puis fut reçue dans le ciel, où Jupiter la donna pour femme à Vulcain, le plus laid des Dieux. On lui impute de nombreuses infidélités : elle eut de Jupiter les Grâces; de Mercure, Hermaphrodite; de Bacchus, Priape et Hymen; d'Anchise, Énée; de Butès, Éryx; de Mars, Harmonie et l'Amour; en outre, elle s'éprit du bel Adonis. Vulcain, l'ayant un jour surprise avec Mars, les enveloppa tous deux d'un filet et se vengea en les exposant ainsi à la risée des dieux assemblés. Dans la lutte engagée avec Junon et Minerve pour le prix de la beauté, c'est Vénus qui remporta le prix (V. PÂRIS). Lors de la guerre de Troie, elle se déclara pour les Troyens : blessée par Diomède, elle se vengea en inspirant à la femme de ce prince des fureurs adultères. Elle avait également enflammé de ses feux les Prétides, les Lemniennes, les filles de Cinyre, Pasiphaé, Phèdre. Troie prise, elle dirigea la flotta d'Énée vers l'Italie. Les Romains, qui se prétendaient issus d'Énée, la vénéraient comme leur mère. Vénus était adorée surtout dans l'île de Cypre (à Paphos, Amathonte, Idalie, etc.), et à Cythère. De là les surnoms de Cypris, Paphia, Cythérée, etc. On la nommait encore, comme sa mère, Dioné; on l'appelait Anadyomène, en tant que sortant des eaux; Génétyllide, comme présidant à la génération. On admettait aussi une Vénus-Uranie qui, selon les uns, n'était que le Ciel personnifié, et, selon d'autres, la déesse de l'amour platonique ou des sciences; on l'opposait à la Vénus Pandémos, c.-à-d. publique ou vulgaire. Les Syriens et les Phéniciens la nommaient Astarté (ou mieux Achtoret), et en faisaient la femme du Soleil. Le myrte, la rose, la colombe, l'éperlan, la dorade étaient consacrés à Vénus; on croyait retrouver cette déesse dans la planète qui porte son nom. On la représentait nue, belle, jeune, riante, tantôt le pied sur les flots, sur une tortue de mer ou sur une conque marine, tantôt traînée sur un char attelé de colombes. Les poëtes lui attribuent une ceinture dite la Ceinture de beauté, qui donne à celle qui la porte un charme irrésistible. Il existe de Vénus une infinité de statues; les plus belles sont la Vénus de Médicis, qu'on croit être une copie de la Vénus de Cnide de Praxitèle, et la Vénus dite de Milo (parce qu'elle fut découverte dans l'île de Milo en 1820).

VÉNUSIE, auj. Venosa, de la Daunie, sur les confins de la Lucanie, au S. O. de Cannes. Patrie d'Horace. Restes d'un théâtre ancien, catacombes (grottes de Sta Rufina).

VÊPRES, partie de l'office divin. V. VÊPRES dans notre Dict. univ. des Sciences.

VÊPRES SICILIENNES, nom donné au massacre que les Siciliens firent des Français en 1282 et dont le résultat fut d'arracher à Charles d'Anjou la souveraineté de la Sicile. Selon la tradition vulgaire, le massacre commença à Palerme le lundi de Pâques, 30 mars, au coup de la cloche de vêpres, et s'étendit bientôt par toute la Sicile : on évalue à 8000 le nombre des Français qui périrent : ce massacre aurait été prémédité par Jean de Procida, agent de Pierre d'Aragon, le compétiteur de Charles d'Anjou, et l'heure en aurait été fixée à l'avance; selon une opinion plus vraisemblable, le massacre n'aurait pas été prémédité : seulement, les Siciliens, mécontents de la domination française, et excités par Procida, n'attendaient que l'occasion de se soulever, quand, le lundi de Pâques, au moment où les habitants de Palerme se rendaient en foule à l'église de Montréal,