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traité de partage dit Paix de Verdun (Lothaire eut, avec le titre d'empereur, l'Italie et tout le pays compris entre les Alpes à l'E., le Rhin, l'Escaut, la Meuse, la Saône, le Rhône ; Louis, toute la Germanie transrhénane, plus Worms, Spire et Mayence; Charles le Chauve, les contrées situées à l'O. de la Meuse, de la Saône et du Rhône, qui formèrent le roy, de France. Belle défense contre les Allemands (nov. 1870).

VERDUN (Gouvt de), un des 8 petits gouvts de l'anc. France, se composait de 2 districts : ville et comté de Verdun; évêché de Verdun.

VERDUN-SUR-GARONNE, ch.-l. de c. (Tarn-et-Garonne), sur la Garonne, à 28 kil. S. E. de Castel-Sarrazin; 3072 hab.

VERDUN-SUR-LE-DOUBS, ch.-l. de c. (Sâône-et-Loire), au confluent de la Saône et du Doubs, à 22 kil. N. E. de Chalon-sur-Saône; 1914 hab. Anc. baronnie, érigée en comté en 1593. Cette ville a souvent été prise et reprise aux XIe et XIIe s.

VÉRETZ, bg d'Indre-et-Loire, sur la r. g. du Cher, à 8 kil. S. E. de Tours; 900 hab. Château bâti par Jean de La Barre, comte d’Étampes, possédé successivement par l'abbé de Rancé et le duc d'Aiguillon.

VERFEIL, ch.-l. de c. (Hte-Garonne), sur le Giron, à 28 kil. E. N. E. de Toulouse; 2372 hab.

VERGARA, bg d'Espagne (Guipuzcoa), sur la Deva, à 9 kil. S. de Placencia; 7000 hab. Il y fut conclu en 1839 un traité qui mit fin à la guerre civile : les deux armées, conduites, celle de la reine, par Espartero, celle des Carlistes, par Maroto, s'y réunirent pour n'en plus former qu'une seule. Don Carlos se vit par suite réduit à quitter l'Espagne.

VERGENNES (Ch. GRAVIER, comte de), ministre de Louis XVI, né en 1717 à Dijon, d'une famille de robe, m. en 1787, embrassa de bonne heure la carrière diplomatique, déploya les talents d'un négociateur au congrès de Hanovre et à Manheim (1753), fut nommé ambassadeur en Turquie (1755), combattit dans ce poste les intrigues de l'Angleterre et de la Prusse pendant la guerre de Sept ans, fut envoyé en Suède en 1771, eut une bonne part à la révolution royaliste opérée dans ce pays par Gustave III, fut chargé par Louis XVI du portefeuille des affaires étrangères, conclut l'alliance avec les cantons suisses (1777) et avec les colonies américaines insurgées contre l'Angleterre (1778), signa la paix de Teschen (1779) et celle de Versailles (1783), devint président du conseil des finances en 1783, et se déclara contre le système prohibitif. Malgré ses succès comme négociateur, Vergennes a laissé la réputation d'un ministre médiocre.

VERGIER (Jacq.), poëte, né à Lyon en 1657, m. en 1720, était commissaire ordonnateur de la marine et président du conseil de commerce à Dunkerque. Il se démit de sa charge en 1714 pour venir vivre à Paris. Il fut assassiné en revenant de souper chez un de ses amis. Il a composé des Chansons, des Odes, des Sonnets, des Contes, des Madrigaux, des Épithalames, des Épigrammes, des Fables, des Épîtres, des Parodies. La meilleure édition de ses ouvrages est celle de Lausanne, 1750, 2 vol. in-12. Il est le premier pour le conte après Lafontaine ; il réussissait aussi fort bien dans la chanson.

VERGNIAUD (Victorin), célèbre orateur, né à Limoges en 1759, s'était fait la plus brillante réputation à Bordeaux comme avocat, lorsqu'il fut envoyé à l'Assemblée législative par le dép. de la Gironde (1791). Son éloquence le mit dès l'abord à la tête du parti des Girondins ; malheureusement, il n'avait pas de grands talents politiques ; d'ailleurs, il était indolent et peu ambitieux. Ouvertement républicain, il hâta par ses discours la chute de la royauté, appuya la déclaration de guerre à l'Autriche et à la Prusse, favorisa l'insurrection populaire du 20 juin, fit décréter le licenciement de là garde du roi et la formation d'un camp de 20 000 hommes sous Paris, et présida l'Assemblée nationale au 10 août. Réélu à la Convention et nommé membre du comité de constitution, il lutta de toutes ses forces, mais en vain, contre les Jacobins, combattit l'institution du tribunal révolutionnaire, et s'éleva énergiquement contre le parti de la Montagne. Robespierre finit par le dénoncer comme fédéraliste et ennemi de la république. Il succomba avec les autres Girondins dans la séance du 31 mai, fut décrété d'accusation avec ses collègues au 2 juin, et subit le supplice le 31 octobre 1793. La parole de Vergniaud, tantôt grave, tantôt impétueuse, était toujours élégante, fleurie et pleine d'images : c'est lui qui, dans un de ses discours, a comparé la Révolution à Saturne dévorant successivement tous ses enfants. On trouve plusieurs de ses discours dans le Choix des rapports, opinions et discours, etc., publ. par Lallement, 1818-25, 24vol. in-8.

VERGOBRET, magistrat suprême des Éduens et autres peuples Gaulois, était élu chaque année par les Druides. Seul il pouvait prononcer la peine de mort.

VERGT, ch.-l. de c. (Dordogne), à 20 k. S. de Périgueux; 1789 hab.

VERGY, famille illustre du comté de Bourgogne (près de Nuyts), a fourni plusieurs prélats, un cardinal, un maréchal (Ant. de Vergy, partisan du duc de Bourgogne pendant la démence de Charles VI, fait maréchal par le roi d'Angleterre, qui se prétendait alors roi de France) ; un archevêque de Besançon (Ant. de Vergy, 1488-1541, qui jouit de la faveur de Charles-Quint) ; etc.

VERGY (Gabrielle de), dame de Fayel, amante de Raoul de Coucy. V. COUCY.

VERHUELL (l'amiral), né en 1764 à Dœtichem dans la Gueldre, m. en 1845, était contre-amiral des Pays-Bas lorsqu'il fut chargé en 1803 d'une mission près du gouvernement français. Il concerta avec le 1er Consul le projet d'une descente en Angleterre, commanda la flottille fournie par la Hollande et parvint, malgré les efforts de l'escadre anglaise, à conduire cette flottille de Fléssingue à Ambleteuse (1804). Nommé ministre de la marine des Pays-Bas, il contribua à placer sur le trône Louis Bonaparte, qui le créa maréchal de Hollande. Après l'abdication de ce prince, il devint président de la junte administrative. Après la chute de l'Empire, il se fixa en France : il y conserva ses titres et fut même en 1819 élevé à la pairie. Protestant zélé, il fut un des fondateurs de la Société protestante des missions.

VÉRIA, l'anc. Beræa, dite aussi Trenopolis, v. de Turquie (Roumélie), dans l'anc. Macédoine, à 60 kil. N. de Salonique, au confluent du Véria-sou et de l'Indjé-Karasou; 8000 h. Tissus de coton; teintureries.

VÉRINE, femme de l'empereur d'Orient Léon I, conspira après la mort de ce prince contre Zénon l'Isaurien, son gendre, en faveur de son frère Basilisque, qu'elle mit sur le trône en 475, dans le but de lui substituer son amant Patricius. Basilisque s'étant défait de ce dernier, elle aida au rétablissement de Zénon (477). Mécontente du peu de crédit dont elle jouit après cette restauration, elle tenta de faire assassiner Illus, favori de Zénon, qui lui faisait ombrage (484), mais elle échoua et fut livrée à Illus, qui l'enferma dans un château de Cilicie. Elle y mourut en 485, après avoir tenté de nouvelles intrigues.

VERJUS (Louis de), comte de Crécy, diplomate, né à Paris en 1629, m. en 1709, fut envoyé en Allemagne en 1669 pour traiter avec les princes protestants opposés à la maison d'Autriche, fut plénipotentiaire à la diète de Ratisbonne (1679) et concourut au traité de Ryswyk (1697). Il cultivait les lettres et était de l'Académie française. On a de lui la Réfutation d'une libelle adressé à M. le prince d'Osnabruck (1674) : c'est une réponse à un pamphlet de l'ambassadeur d'Autriche intitulé : Sauce au Verjus.

VERKOLIE, nom de deux artistes hollandais qui se sont distingués dans la peinture et la gravure. Jean, d'Amsterdam, 1650-93, s'établit à Delft, peignit de préférence des assemblées de village, des festins, des scènes domestiques ou galantes; sa couleur est harmonieuse et sa manière pleine de charme