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Le chef de cette milice, sous Philippe-Auguste et ses successeurs jusqu'à Philippe le Bel, fut appelé Roi des ribauds. Plus tard, on désigna sous ce titre un officier chargé de la police intérieure de l'hôtel du roi et de la surveillance des maisons de jeu et de prostitution. Sous Charles V, les fonctions du Roi des ribauds furent absorbées par celles du Prévôt de l'hôtel. Le nom de ribauds ne resta plus que comme une injure, pour désigner des gens perdus de débauche et de crimes.

RIBE, v. de Danemark (Jutland), ch.-l. de diocèse, à 230 k. O. de Copenhague; 2500 h. Évêché luthérien, école classique. Ribe est une des plus anciennes villes du Danemark ; longtemps florissante, elle a été ruinée par les incendies et les inondations. — Le diocèse compte 180 000 h. et comprend plusieurs enclaves du Slesvig.

RIBEAUVILLÉ, Rappoltsweiler en allemand, ville d'Alsace-Lorraine, à 16 kil. N. O. de Colmar, sur un affluent du Fecht et sur le chemin de fer de Strasbourg à Bâle; 7181 hab. Filatures et manufactures de coton, fonderie de cloches. Aux env., vin blanc estimé. Érigée en ville au XIIIe s.; assiégée en 1293 par l'empereur Adolphe.

RIBECOURT, ch.-l. de c. (Oise), à 14 kil. S. E. de Compiègne ; 703 hab. Station de chemin de fer.

RIBEMONT, ch.-l. de c. (Aisne), à 13 kil. S. E. de Saint-Quentin ; 3220 hab. Toiles claires, batistes, linons. Patrie de Condorcet et de l'architecte Blondel.

RIBERA ou RIBEIRA (Joseph), dit l’Espagnolet, un des grands peintres de l'Espagne, né en 1588 à Xativa (Valence), m. à Naples en 1659, étudia d'abord à Valence, puis à Rome, où il reçut les leçons de Caravage, et séjourna tantôt à Naples, tantôt à Rome, tantôt à Madrid, où il travailla pour Philippe IV. Il s'est plu le plus souvent à représenter les massacres, les supplices, les tortures, et a réussi à rendre les scènes les plus horribles avec une effrayante vérité. Il se distingue par une manière violente : tout dans ses tableaux, dessin, expression, clair-obscur, est rude, heurté, plein de fougue. Ses principaux tableaux sont : le Martyre de S. Janvier et S. Jérôme, à Naples, Ixion sur la roue et une Mater dolorosa, à Madrid, et, dans le genre doux, l’Échelle de Jacob, à Madrid, et une Adoration des bergers, au musée de Paris.

RIBÉRAC, ch.-l. d'arr. (Dordogne), sur la Dronne, à 38 kil. N. O. de Périgueux; 3658 hab. Trib. de 1re inst. Flanelles, cadis, étamines, vins de basse qualité, eaux-de-vie, teintureries et forges. Elle s'est beaucoup agrandie et embellie depuis trente ans.

RIBIERS, ch.-l. de c. (Htes-Alpes), sur le Buech, à 40 kil. S. O. de Gap; 1266 hab. Soie, cadis.

RIBOUTTÉ (Fr. Louis), auteur dramatique, né à Lyon en 1770, m. à Paris en 1834, fut quelque temps agent de change, puis se voua aux lettres. Il a donné au Théâtre Français quelques comédies, toutes en 5 actes et en vers, qui ont eu du succès en leur temps : l’Assemblée de famille, 1808; le Ministre anglais, 1812; la Réconciliation par ruse, 1818; le Spéculateur ou l’École de la jeunesse, 1826.

RICARD (l'abbé Dominique), traducteur, né à Toulouse en 1741, m. en 1803, fut professeur de rhétorique au collége d'Auxerre, puis précepteur particulier du fils du président de Meslay. On lui doit une traduction complète et fidèle des Œuvres de Plutarque : les Œuvres morales parurent de 1783 à 1795, en 17 vol. in-12, les Vies des Hommes illustres de 1798 à 1803, en 13 v. in-12.

RICARDO (David), économiste, né à Londres en 1772, m. en 1823, était fils d'un juif de Lisbonne, qui était venu s'établir à Londres comme courtier de change. David Ricardo devint lui-même agent de change, et amassa une fortune considérable qui, à sa mort, s'élevait environ à 14 millions de fr. Il quitta la religion de ses ancêtres pour le culte réformé, et fut nommé en 1817 membre de la Chambre des communes. Ricardo fut longtemps l'oracle des économistes : il recommande surtout l'emploi du papier-monnaie, et fonde la valeur des marchandises sur le travail nécessaire pour les produire. Ses principaux ouvrages sont : Le haut prix du lingot preuve de la dépréciation des billets de banque, Londres, 1809; Principes de l'économie politique et de l'impôt, 1817 (trad. en français par Constancio, avec notes de J. B. Say, 1819); Influence du bas prix du blé sur les fonds publics, 1815; Projet d'un papier-monnaie économique et sûr, 1816 ; Sur les prohibitions en agriculture, 1822 (trad. par Constancio et Fonteyraud, 1847) : il y combat les obstacles mis à l'importation.

RICCI (le P. Matth.), Jésuite, né en 1552, à Macerata, m. à Pékin en 1610, fut missionnaire à la Chine, ouvrit un collège à Nankin, fut présenté à la cour de Pékin, gagna la faveur de l'empereur par ses talents et opéra de nombreuses conversions. On a de lui, outre des écrits sur la religion et la géométrie, rédigés en chinois, des Mémoires sur lesquels Trigault, son confrère, rédigea le De Christiana expéditions apud Sinas, Augsbourg, l615.

RICCI (Laurent), général des Jésuites, naquit à Florence en 1703, professa la philosophie à Sienne, fut directeur spirituel au séminaire de Rome, puis au Collége romain, devint secrétaire et enfin général de son ordre (1758). C'était le moment où des coups réitérés étaient portés aux Jésuites : Ricci ne put les amortir et refusa toute concession. Pressé de changer les statuts de l'ordre pour le sauver, il se contenta, dit-on, de répondre : Sint ut sunt, aut non sint. L'ordre fut supprimé (1773), et Ricci enfermé au château St-Ange, où il m. en 1775.

RICCI (Scipion), évêque de Pistoie et de Prato, petit-neveu du préc., né à Florence en 1741, m. en 1810, favorisa les réformes religieuses du grand-duc Léopold en Toscane et de l'emp. Joseph II en Autriche, tint, en 1786, à Pistoie, un synode pour les faire sanctionner, mais échoua dans ce projet, fut condamné par la bulle Auctorem fidei et se vit obligé de renoncer à l’épiscopat (1790). En 1799, il fut emprisonné par le gouvernement toscan comme favorable à la Révolution française. En 1805, il rétracta ses erreurs théologiques et se réconcilia avec le pape Pie VII. Potter a publié : Vie et Mémoires de Scipion Ricci (Bruxelles, 1824, et Paris, 1825, 4 v. in-8) : cet ouvrage est condamné à Rome.

RICCIOLI (J. B.), Jésuite, né à Ferrare en 1598, m. en 1671, se fit quelque réputation comme astronome, fut chargé par ses supérieurs de réfuter le système de Copernic, et publia dans ce but : Almagestum novum, Bologne, 1651.; Astronomia reformata, 1665. Ou a aussi de lui : Geographia reformata, 1661, Chronologia reformata, 1669.

RICCOBONI (Louis), comédien, longtemps, connu sous le nom de Lélio, né en 1677, à Modène, m. à Paris en 1753, tenta d'établir en Italie le système dramatique de la comédie française, mais sans y réussir, vint à Paris avec le fameux Dominique, et y dirigea la Comédie italienne, qui obtint un rapide succès. Il se retira à Parme, où il devint intendant des menus plaisirs et inspecteur des théâtres: On lui doit, entre autres ouvrages : l’Histoire du Théâtre italien. Paris, 1728-31; Observations sur la Comédie et le génie de Molière, 1736. Il a aussi composé des pièces qui furent bien accueillies et qu'il réunit sous le titre de Nouveau Théâtre italien, Paris, 1718. — Son fils, Ant. R., né à Mantoue en 1707, m. en 1772, à la fois acteur et auteur, obtint surtout du succès comme auteur; mais il eut le malheur de s'adonner à l'alchimie et se ruina en vaines expériences à la recherche du grand-œuvre. Ses pièces eurent longtemps la vogue au Théâtre Italien; les principales sont : les Comédiens esclaves (1726); les Amusements à la mode (1732) ; le Prétendu (1760).

RICEYS (LES), ch.-l. de c. (Aube), sur la Laigne, à 15 kil. S. de Bar-sur-Seine; 3225 hab. Il est formé de trois bourgs : Ht-Ricey, Bas-Ricey, Ricey-Hte-Rive. Vins très-estimés, remarquables par leur bou-