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VICENTE (Gil), poëte portugais. V. GIL-VICENTE.

VICH ou VIC D’OSONA, Ausa, Ausona, v. d’Espagne (Barcelone), à 62 kil. N. de Barcelone ; 13 000 hab. Évêché, belle cathédrale. Commerce actif. Non loin de là est le mont Seni, qui renferme des mines de houille et de cuivre, et d’où l’on tire des améthystes, des topazes, de superbes cristaux. — Saccagée par les Maures en 713, elle souffrit aussi beaucoup dans la guerre de la succession d’Espagne pour avoir pris !e parti de l’archiduc Charles. Aux environs, les Français battirent les Espagnols en 1810 et en 1823.

VICHNOU, dieu hindou, 2e personne de la Trimourti (Trinité des Hindous), a le rôle de conservateur. De temps en temps il prend pour le bien des humains une forme visible : il s’est déjà incarné 9 fois, et doit s’incarner une 10e : ces incarnations s’appellent avatar. Les 4 premières eurent lieu dans le premier âge du monde, dit Satiayouga, âge d’or, où tous les hommes étaient bons et vertueux ; les suivantes, dans le 2e et le 3e âge; la 10e terminera la période actuelle, l'âge noir ou de fer (Kali-youga), et mettra fin à l’existence du monde. Dans les 4 premières incarnations, Vichnou se montra successivement sous la forme d’un poisson, d’une tortue, d’un sanglier, d’un lion. Après avoir ainsi revêtu diverses formes animales de plus en plus relevées, il prit la forme humaine : il fut d’abord le brahme nain Vamana, puis le brahme guerrier et armé de la hache, Paraçou-Rama, enfin le beau prince Rama, fils de Daçaratha, radjah d’Ayodhia ou Aoude (dont les aventures sont le sujet du Ramayana); il devint ensuite Krichna, le bon pasteur, le vainqueur de Kansa, et enfin Bouddha le saint, le sage par excellence. Vichnou, lorsqu’il s’incarnera pour la 10e fois, sera le cheval exterminateur Kalki, qui d’un coup de pied réduira le globe en poudre. On donne à ce dieu pour femme la belle Lakchmi. Vichnou est le premier être qui sorte du sein de la mer primordiale, et alors on le nomme Narayana (celui qui se meut sur les eaux); de son nombril sort un lotus qui porte les 2 autres personnes de la Trimourti (Brahma et Siva). Il dort et flotte sur les eaux dans l’intervalle des petites destructions du monde : on le représente alors étendu sur le grand serpent Adisécha ou Ananta, qui s’allonge sous son corps en forme de lit, et recourbe ses sept têtes au-dessus de la sienne en forme de dais. D’autres fois il est porté sur un épervier ou sur un aigle. La jeunesse et la vigueur se dessinent dans tout son extérieur ; ses statues ont la figure bleue, avec 4 bras et 4 mains : dans une main il tient une massue, dans une autre une roue magique (tchakra), dans la 3e une conque, dans la 4e un lotus ; sa tête est ornée d’une magnifique couronne à triple étage en forme de tiare. — Vichnou est adoré dans l’Inde entière, mais principalement à Djaggernat, où l’on voit des fanatiques se faire écraser sous les roues du char qui porte sa statue.

VICHNOU-SARMA, brahme qu’on suppose être le véritable auteur des Fables attribuées à Pilpaï. V. ce nom.

VICHY, Aquæ calidæ, v. du dép. de l’Allier, sur la r. dr. de l’Allier, à 21 kil. S. O. de La Palisse et à 55 kil. S. de Moulins ; 3740 hab. Eaux thermales renommées, auxquelles on attribue des vertus apéritives et stomachiques, et que l’on emploie contre les obstructions, les rhumatismes, les paralysies. Splendides établissements de bains ; aux env. parc et belles promenades. Dans la saison des eaux, ce lieu est le rendez-vous d’une société brillante. Vichy était jadis une place forte : Charles VII la prit en 1440.

VICKSBURG, v. et port des États-Unis (Mississipi), sur le Mississipi, à l’intersection de plusieurs chemins de fer, à 70 kil. O. de Jackson et à 500 kil. de la Nouv.-Orléans ; env. 5000 hab. Place très-commerçante, grand entrepôt du coton ; paquebots réguliers pour la Nouv.-Orléans. Cette ville fut prise par les Fédéraux sur les Confédérés le 3 juillet 1863.

VICO, ch.-l. de c. (Corse), à 45 kil. N. d’Ajaccio ; 2031 hab. Vin, huile d’olive, bois.

VICO-EQUENSE ou VICO-DI-SORRENTO, v. du roy. d’Italie (Naples), près du golfe de Naples, à 6 kil. S. O. de Castel-a-Mare; 2600 h. Évêché ; cathédrale où sa trouve le tombeau de Filangieri. — Détruite par les Goths, rebâtie en 1300 par Charles II, roi de Naples.

VICO (J. B.), savant italien, né à Naples en 1668, m. en 1744, était fils d’un pauvre libraire. Il professa 40 ans la rhétorique à l’Université de Naples, et vécut dans la gêne, méconnu de ses contemporains. Il fut un des créateurs de la philosophie de l’histoire, qu’il nomme la science nouvelle ; il a tracé de main de maître l’histoire probable du genre humain, et a préludé à toutes les grandes questions de races, de langues, de migrations, agitées depuis ; mais il se laisse souvent entraîner à des hypothèses peu solides. Son ouvrage capital, les Principes d’une science nouvelle relative à la nature commune des nations, parut à Naples en 1725. Il y distingue dans l’histoire de l’humanité trois âges : l’âge divin, temps d’idolâtrie, dans lequel les hommes encore ignorants divinisaient tout ; l’âge héroïque, temps de barbarie où régnait la force et où dominèrent quelques héros ; l’âge humain, époque de civilisation ; il croyait que les peuples parcouraient successivement ces trois âges, et qu’arrivés au dernier ils devaient retourner au premier, roulant ainsi dans un cercle éternel. Il est un des premiers qui aient présenté les personnages héroïques, poétiques ou même historiques (Hercule, Homère, Romulus), comme de purs mythes ou des personnifications de certains âges, de certains sentiments ou de certains intérêts. Ses Œuvres complètes ont été publiées à Milan, en 6 vol. in-8, 1836-37. Michelet a le premier en France appelé l’attention sur cet homme remarquable : on lui doit une traduction de la Science nouvelle, sous le titre de Principes de la philosophie de l’histoire (1827), qu’il a fait suivre des Œuvres choisies de Vico, 2 vol. in-8, 1836. J. Ferrari a fort bien apprécié cet auteur dans son livre de Vico et l’Italie, Paris, 1840.

VICOMTE (de vice, à la place de, et comes, comte). Les vicomtes, dont l’institution remonte aux derniers temps de l’empire romain, n'étaient que les vicaires ou lieutenants des comtes. Ceux-ci les choisissaient eux-mêmes, excepté dans quelques villes principales, où ils étaient nommés directement par l’empereur. Chez les Francs, le nom de vicomte est employé pour la 1re fois en 819, sous Louis le Débonnaire, qui nomma Cixilane vicomte de Narbonne ; auparavant on se servait du titre de vidame. Sous les derniers Carlovingiens, les vicomtes, à l’exemple des ducs et des comtes, érigèrent leurs gouvernements en fiefs héréditaires qui relevaient, les uns du roi, les autres des ducs et des comtes. En Normandie, on donnait le nom de vicomtes à des gens de robe qui rendaient la justice au nom du roi et des seigneurs ; l'étendue de leur juridiction s’appelait vicomté. Depuis l’abolition du régime féodal, le titre de vicomte n’est plus qu’honorifique en France, comme tous les titres nobiliaires. Le vicomte se place dans la hiérarchie féodale entre le comte et le baron.

VICQ-D’AZYR (Félix), médecin, né à Valognes en 1748, m. en 1794, ouvrit avec éclat à Paris en 1773 un cours d’anatomie, entra par mariage dans la famille de Daubenton, qui devint son protecteur, fut nommé en 1774 membre de l’Académie des sciences, en 1776 secrétaire perpétuel de la Société de médecine, fut en cette qualité chargé de rédiger les éloges de ses principaux collègues, ce qu’il fit avec un grand talent, et obtint ainsi un fauteuil à l’Académie française (1788). Il était en outre professeur à l’École vétérinaire d’Alfort et 1er médecin de la reine. Ses Œuvres (publiées à Paris en 1805, 6 vol. in-fol.) contiennent ses Éloges, généralement élégants et d’une lecture agréable, des Mémoires sur l’anatomie humaine et comparée, un Traité d’anatomie et de physiologie, et le Système anatomique des Quadrupèdes. On lui doit la théorie des homologues.

VICRAMADITYA, prince célèbre de l’Inde, qui