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VIDA (Marc Jérôme), poëte latin moderne, né à Crémone en 1490, mort en 1566. Léon X, appréciant son talent, lui fit don d'un riche prieuré, afin qu'il pût se consacrer à la poésie, puis le nomma évêque d'Albe sur le Tanaro. Il a laissé, outre quelques ouvrages en prose, plusieurs poëmes et opuscules poétiques latins qui ont un vrai mérite, soit pour l'invention, soit pour la versification. Ce sont la Christiade (6 chants), l’Art poétique (3 chants), les Échecs (poëme didactique), les Vers à soie (2 chants) : on admire dans ces ouvrages l'art avec lequel il sait exprimer dans un langage classique et élégant les détails techniques les plus arides et les plus rebelles en apparence à la langue latine et aux formes de la poésie. On a encore de Vida des Églogues, des Odes, des Hymnes. Ses poésies ont été imprimées pour la 1re fois à Crémone en 1550, 2 vol. in-8. Une édition donnée à Padoue en 1731, 2 vol. in-4, contient presque toutes ses Œuvres soit en prose soit en vers. La Christiade a été trad. en vers français par Souquet de la Tour, 1826; l’Art poétique en vers par Barrau, 1808, et en prose par Le Batteux (dans les Quatre poétiques, 1771); les Vers à soie, en vers par Crignon, 1786, et par Gaussouin, 1819, et en prose par Levée, 1819, et par Bonafous, 1840; les Échecs, en prose par Levée, 1809.

VIDAL (Pierre), troubadour provençal, né en 1160, habita successivement Gênes, le Montferrat, Milan, suivit, dit-on, Richard en Palestine, et mourut vers 1200, à la cour d'Alphonse III d'Aragon. Il eut de nombreuses aventures galantes qui ne tournèrent pas toutes à son honneur : on assure qu'un mari outragé lui fit percer la langue ; la vicomtesse de Marseille, offensée de ses hommages, le contraignit à s'expatrier. Il paraît qu'il finit par perdre la raison. On a de lui env. 60 pièces, dont 9 ont été publiées par Raynouard (Choix de poésies des Troubadours).

VIDAL DE BESAUDUN (Raymond), troubadour et grammairien du XIIIe s., a laissé une Grammaire provençale fort précieuse, qui a été publiée, avec celle de H. Faydit, par M. Guessard, 1858.

VIDAL (Aug.), dit de Cassis, chirurgien, né en 1803 à Cassis (Bouches-du-Rhône), m. en 1856, était professeur agrégé à la Faculté de Paris et chef de service à l'hôpital du Midi. Ou a de lui, outre quelques monographies, un traité estimé de Pathologie externe et de Médecine opératoire, 1839 et 1846.

VIDAME (de vice, à la place de, dominus, maître), officier chargé d'administrer les fiefs ecclésiastiques, d'ester en jugement pour une église, de prendre les armes pour la défendre, de commander le contingent fourni par elle, et de rendre la justice civile au nom des évêques, lorsque ceux-ci furent en possession de la juridiction civile. Les vidames étaient nommés les uns par les évêques, les autres par les rois (dans les églises fondées par eux). On les nommait aussi avoyers.

VIDOURLE (la), riv. de France, naît dans l'O. du dép. du Gard, qu'il sépare de celui de l'Hérault, et tombe dans l'étang de Thau, après un cours de 85 k.

VIDUCASSES, peuple de la Gaule lyonnaise, dans le dép. actuel du Calvados, avait pour ch.-l. une ville de même nom (auj. Vieux). — Peuple de Gaule, dans le pays appelé depuis Valois. — V. VADICASSES.

VIEILLE-AURE, ch.-l. de c. (Htes-Pyrénées), à 45 kil. de Bagnères; 345 hab.

VIEILLE-MONTAGNE (la). V. MORESNET.

VIEILLEVILLE (Franç. DE SCÉPEAUX, sire de), vaillant capitaine, 1509-71, s'était proposé Bayard pour modèle : il se distingua en effet par une rare bravoure, à laquelle il joignait la prudence, le désintéressement et la modération. Sous François I il contribua à la victoire de Cérisoles. Sous Henri II, il accompagna Montmorency dans l'Angoumois et la Guyenne pour y réprimer des mouvements séditieux, et s'efforça constamment d'adoucir les rigueurs du connétable. Il rendit de grands services dans la guerre de 1555 à 1559, et fut un des plénipotentiaires à Câteau-Cambrésis. Charles IX le créa maréchal en 1562; il refusa le titre de connétable. Il mourut empoisonné par accident. Ses Mémoires, écrits par Carloix (son secrétaire), ont été publiés en 1757 (réimpr. dans la Collection Petitot et dans le Panthéon littéraire).

VIELMUR, ch.-l. de c. (Tarn), à 14 kil. O. de Castres; 1187 hab. Laines, draps, peaux.

VIEN (Jos. Marie), célèbre peintre, né à Montpellier en 1716, m. en 1809, vint à Paris en 1741, obtint un premier prix, fut envoyé à Rome où il étudia avec passion l'antique et le modèle vivant, et fut, peu après son retour, reçu à l'Académie de peinture et de sculpture. Malgré les offres brillantes de divers souverains, il voulut rester eh France; il y fut bientôt reconnu pour le plus grand peintre d'histoire du temps. De 1771 à 1781, il fut de nouveau envoyé à Rome comme directeur de l'école française de cette ville; en 1788, il fut nommé 1er peintre du roi. La Révolution lui avait enlevé toutes ses places : Napoléon le créa sénateur, comte et commandeur de la Légion d'honneur. Vien a commencé la régénération de la peinture, tombée si bas en France, au XVIIIe s., et a préludé à l'œuvre qu'accomplit David, son élève. On a de lui 179 tableaux ; on admire surtout l’Ermite endormi, la Prédication de S. Denis, à St-Roch, la Résurrection de Lazare, les Adieux d'Hector et d'Andromaque, l’Amour et Psyché.

VIENNAISE (la), Viennensis (sous-entendu provincia), la partie occid. du Dauphiné et de la Provence, plus le Comtat Venaissin; une des 17 prov. de la Gaule romaine, formée aux dépens de l'anc. Narbonaise, était placée entre la Narbonaise 1re à l'O. et la Narbonaise 2e à l'E.; et avait pour borne à l'O. le Rhône. Elle comprenait les Allobroges, les Ségalaunes, les Helviens, les Tricastins, les Voconces, les Cavares, et avait pour capit. Vienne, (Vienne). — Au Ve s. on compta deux Viennaises, dites 1re et 2e, et ayant pour ch.-l., l'une Vienne, l'autre Arles.

VIENNE, en latin Vindobona, Flaviana castra, Juliobona, en allemand Wien, capit. de l'Autriche et de toute la monarchie autrichienne, sur la r. dr. du Danube et sur la Wien, à 1390 kil. E. de Paris, par 14° 2' long. E., 48° 12' lat. N.; env. 600 000 hab. Archevêché catholique ; université (créée en 1365), célèbre surtout pour la médecine, école orientaliste, collège Theresianum, école de cadets, académie Joséphine (de médecine et de chirurgie), académie des beaux-arts, académie des sciences (fondée en 1846); institut polytechnique, écoles militaire, vétérinaire, de musique (ou conservatoire) ; cinq gymnases. La ville proprement dite est entourée de murailles ; elle est petite et ne compte guères que 60 000 hab., mais elle est entourée de grands faubourgs très-peuplés. On y remarque le Burg, château impérial (composé d'une foule de bâtiments divers, dont plusieurs magnifiques), la chancellerie de la cour, les palais des chancelleries d'Autriche et de Bohême, de Hongrie, de Transylvanie; l'hôtel du conseil de guerre; de superbes églises (St-Étienne, St-Pierre, St-Charles, etc.); le Belvédère, les Invalides, l'hôtel de ville, deux arsenaux, la banque, la douane, la monnaie, le théâtre, le grand hôpital, la fabrique impériale de porcelaine, les palais Esterhazy, Lichtenstein, Auersberg, Stahrenherg; quelques belles place (Hof, Graben, avec les statues de S. Joseph et de S. Léopold, Josephplatz, avec celle de Joseph II), nombreux ponts, belle porte, dite Burgthor; promenades renommées (Prater, Augarten, Brigitten-Au, Bastions, Volksgarten). Observatoire, plusieurs bibliothèques, dont la Bibliothèque impériale, très-riche, surtout pour les Incunables, collections en tous genres, galerie de tableaux, musée brésilien et égyptien ; arsenal et musée d'artillerie. Fabriques d'armes, de porcelaine, glaces, étoffes diverses, velours, dentelles d'or et d'argent, rubans, indiennes, fleurs artificielles, voitures, instruments de musique, orfèvrerie, bijouterie; importantes imprimeries. Grand