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VIESTI, Apenestæ? Merinium? v. d'Italie (Capitanate), sur l'Adriatique, près du cap Gargano, à 40 kil. N. E. de Manfredonia; 5000 hab. Évêché. La ville doit son nom à un anc. temple de Vesta.

VIÈTE (François), Vietus, profond mathématicien, né en 1540 à Fontenay-le-Comte, m. en 1603, était maître des requêtes et ami du président de Thou. Il fit faire de grands progrès à l'analyse mathématique, représenta les quantités connues par des lettres, eut la 1re idée de l'application de l'algèbre à la géométrie, et résolut par des méthodes à lui propres les problèmes les plus difficiles avec une facilité qui le faisait passer pour sorcier. Ses Œuvres ont été réunies par Schooten, Leyde, 1646, in f.

VIETNAM, royaume d'Asie. V. ANNAM.

VIEUSSENS (Raymond), anatomiste, né en 1641 dans le Rouergue, vint à Paris où il fut nommé médecin de Mlle de Montpensier, puis alla se fixer à Montpellier, y devint médecin de l'hôpital St-Éloi et y mourut vers 1720. Il s'est surtout occupé du cerveau et du système nerveux, et a publié sur ce sujet un ouvrage estimé, Nevrographia universalis, Lyon, 1685. On a aussi de lui un Traité des liqueurs du corps humain, Toulouse, 1715.

VIEUX, Viducasses, vge du Calvados, à 10 k. S. O. de Caen; 550 h. Jadis ch.-l. des Viducasses.

VIEUX (le) DE LA MONTAGNE, chef de la secte des Assassins. V. ASSASSINS et HAÇAN-BEN-SABBAH.

VIF, ch.-l. de c. (Isère), sur la Grèze, à 17 k. N. de Grenoble; 2417 hab. Aux environs, marne.

VIGAN (le), Vindomagus, ch.-l. d'arr. (Gard), sur l'Arre, au pied des Cévennes, à 72 k. O. N. O. de Nîmes; 5376 h. Trib., collége. Ville ancienne et mal bâtie, environs pittoresques. Fabriques de bonneterie, d'étoffes de soie et de coton, tanneries, mégisseries. Patrie du chevalier d'Assas, auquel une statue a été élevée sur la place de la ville.

VIGÉE (Étienne), homme de lettres, né à Paris en 1758, m. en 1820, se fit connaître par quelques poésies dans le genre de Dorat, fut secrétaire de Madame, sœur de Louis XVI, dirigea longtemps l’Almanach des Muses, fit après La Harpe, mais avec moins de succès, un cours de littérature à l'Athénée, et fut nommé en 1814 lecteur de Louis XVIII. Il composa pour le théâtre plusieurs pièces qui ne sont pas sans mérite : les Aveux difficiles, 1783; la Fausse Coquette, 1784; la Belle-Mère, 1788; l'Entrevue, 1788 (c'est la meilleure); la Matinée d'une jolie femme. Il s'exerça aussi dans l'épître et l'épigramme, mais, sans s'élever au-dessus du médiocre.

VIGÉE (Mme LEBRUN, Dlle), peintre de portraits, née à Paris en 1755, morte en 1842, était fille de Louis Vigée, peintre distingué, et avait épousé M. Lebrun, qui faisait le commerce de tableaux. Elle attira de bonne heure l'attention des connaisseurs, notamment de Joseph Vernet, qui lui donna des conseils, fit en 1779 le portrait de Marie-Antoinette, fut admise en 1783 à l'Académie de peinture, émigra en 1789, se vit recherchée par tous les souverains de l'Europe, revint en France en 1801, et y mena jusqu'à sa mort (à l'âge de 87 ans) la vie la plus douce. Outre un grand nombre de portraits (662 environ), parmi lesquels on remarque le sien, outre une foule de paysages, on lui doit quelques tableaux d'histoire : on connaît surtout la Paix ramenant l'Abondance, 1783 (au ministère de l'intérieur) et la Sibylle. Ses portraits se distinguent par le bon goût des ajustements, par la vérité de l'expression et par une couleur brillante. Elle a laissé 3 vol. de Souvenirs, 1835.

VIGENÈRE (Blaise de), traducteur, né en 1523 à St-Pourçain (Bourbonnais), m. en 1592, fut secrétaire du duc de Nevers, puis secrétaire d'ambassade à Rome (1666). Il avait reçu les leçons de Turnèbe et de Dorat, qui lui inspirèrent le goût des lettres : il a traduit César, Tite-Live (1re décade), Philostrate et Onosander, avec des notes érudites. On lui doit aussi la 1re traduction du Tasse et un Traité des chiffres ou Secrète manière d'écrire, 1586.

VIGENNA, riv. de Gaule, auj. la Vienne.

VIGEOIS, ch.-l. de c. (Corrèze), sur la Vezère, à 35 kil. N. de Brives; 2519 hab.

VIGER (le P. François), Vigerius, savant jésuite, né vers 1590 à Rouen, m. en 1647, a donné une bonne traduction latine de la Préparation évangélique d'Eusèbe, avec notes, Paris, 1628, et un traité estimé De præcipuis linguæ græcæ idiotismis, 1632, complété et amélioré par Zeune et Hermann.

VIGEVANO, Victumviæ, v. d'Italie, dans les anc. États sardes (Novare), sur la Mora, à 110 kil. E. de Turin; 15 500 h. Évêché. Vieux château fort sur un rocher. Filoselle, bonneterie, mouchoirs ; chapeaux, savon ; macaroni ; vers à soie. Lieu natal de Fr. Sforza, dernier duc de Milan. Aux environs est la belle Villa Sforzesca, ancien couvent de Dominicains.

VIGILANCE, Vigilantius, hérésiarque, né dans la Gaule, à ce qu'on croit, à Calagorris (Cazères), chez les Convenæ (pays de Comminges), voyagea en Palestine, en revint mécontent de l'accueil qu'il avait reçu de S. Jérôme, et se mit à dogmatiser contre les reliques des saints, contre les miracles qui avaient lieu sur leurs tombeaux, contre les jeûnes, les veilles et les aumônes, le célibat des clercs et contre les moines. S. Jérôme le combattit et par lettres et par un traité spécial.

VIGILE, veille d'une grande fête dans la religion catholique. V. ce mot au Dictionnaire des Sciences.

VIGILE, pape, natif de Rome, fut élu du vivant même du pape Silvère (537), par l'appui de l'impératrice Théodora, qui crut trouver en lui un adversaire du concile de Chalcédoine, et fut reconnu universellement après la mort de Silvère (538). Il parut d'abord approuver la doctrine d'Anthime et des Acéphales (c.-à-d. sans chef) ; mais il ne tarda pas à les condamner hautement et s'attira ainsi le ressentiment de l'impératrice Théodora, qui le fit traîner, une corde au cou, dans les rues de Constantinople, puis enfermer dans un cachot (547). Dans l'affaire des Trois chapitres, il refusa d'abord de condamner ces écrits; mais, dès que le concile de Constantinople eut prononcé (553), il adhéra à sa décision, en épargnant toutefois la personne des auteurs des chapitres. Cette restriction donna lieu à une scission momentanée de quelques églises d'Occident. Vigile mourut en 555, à Syracuse, en revenant à Rome.

VIGINTIVIRAT, magistrature subalterne de l'anc. Rome, était exercée, comme le dit le nom, par vingt membres qui formaient un collège. Les Vigintivirs étaient chargés de l'intendance de la voie publique à Rome, de la surveillance de la fabrication des monnaies, du soin des prisons, et de la présidence des différentes sections du tribunal des Centumvirs. C'était le 1er degré des honneurs.

VIGNEMALE, mont. de France (Htes-Pyrénées), à 28 k. S. S. E. de Luz; 3298m de haut.

VIGNEUL DE MARVILLE. V. ARGONNE (Bonav. d').

VIGNEULLES, ch.-l. de c. (Meuse), à 29 kil. E. N. E. de Commercy; 1000 hab. Brasserie.

VIGNOLA, bg du Modénais, à 20 kil. S. de Modène. Patrie de Muratori et de l'architecte Vignole.

VIGNOLE (Jacq. BAROZZIO, dit), architecte, né à Vignola en 1507, m. en 1573, étudia longtemps à Rome, passa deux ans en France, puis revint en Italie, où il éleva plusieurs édifices remarquables (à Bologne, à Parme, à Pérouse, à Rome, notamment, dans cette dernière ville, les églises de St-André et de St-Pierre de Jésus), et fut nommé architecte de St-Pierre. C'est lui qui fournit au roi d'Espagne les plans pour modifier l'Escurial. On le regarde comme le premier qui ait fixé les règles de l'architecture; on lui doit un excellent Traité de la perspective, publié en 1583, et un Traité des cinq ordres, qui fait encore autorité et qui a été traduit et commenté par Daviler, 1691. Lebas et Debret avaient entrepris en 1815 une édition complète de ses Œuvres; mais elle n'a pas été achevée.

VIGNOLES (DES), chronologiste. V. DESVIGNOLES,