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toute la Nouv.-Russie, où il introduisit la civilisation. Rentré en France en 1814, il fut nommé l'année suivante ministre des affaires étrangères et président du conseil. Profitant de l'affection que lui portait l'empereur de Russie, il fit alléger les charges qui pesaient sur la France et réduire la durée de l'occupation. Il se retira du ministère peu après avoir obtenu ce résultat (1818) : les chambres lui votèrent, comme récompense nationale, une dotation de 50 000 fr. de rente; mais il ne l'accepta que pour fonder un hospice dans la ville de Bordeaux. Rappelé à la présidence du conseil après l'assassinat du duc de Berri (1820), il eut à réprimer l'esprit d'indépendance et de mécontentement qui se montrait partout; il perdit dans cette lutte une grande partie de sa popularité et se vit bientôt obligé à quitter de nouveau les affaires (1821). Il mourut peu après, en 1822, universellement estimé. Le duc de Richelieu était de l'Académie française ; son Éloge y fut prononcé par Dacier, son successeur.

RICHEMONT (Arthur DE BRETAGNE, comte de), 2e fils de Jean V, duc de Bretagne, né en 1393, fut connétable de France sous Charles VII (1425), chassa les Anglais de Normandie et de Guyenne, après s'être défait de Giac, de Beaulieu, de La Trémoille, indignes ministres du roi, s'associa aux exploits de Jeanne d'Arc et de Dunois, rétablit la discipline dans l'armée, et créa les compagnies d'ordonnance. Il devint duc de Bretagne en 1457 sous le nom d'Arthur III; mais il mourut dès 1458.

RICHEPANCE (le général Ant.), né à Metz en 1770, m. en 1802, fut fait général de brigade dès 1796, servit sous Moreau à l'armée du Rhin, eut une part importante à une foule de combats, et décida, par une manœuvre intrépide, le gain de la bataille de Hohenlinden (1800). Nommé en 1802 commandant de la Guadeloupe, il comprima l'insurrection des noirs de cette île, mais il fut emporté par la fièvre jaune peu après. Une rue de Paris a reçu son nom.

RICHER, moine de St-Remi de Reims au Xe s., m. en 1010, fut chargé par Gerbert, alors archevêque de Reims, de rédiger une Chronique, qui s'étend de 882 à 998. Cette Chronique, qui n'a été découverte qu'en 1833 par Pertz dans la biblioth. de Bamberg, renferme de précieux renseignements sur la chute des Carlovingiens et l'avènement des Capétiens, ainsi que sur les irruptions normandes de 885 à 888 et sur la lutte de Louis d'Outre-mer et de Lothaire avec Hugues le Grand. Elle a été publ. avec une trad. française par Guadet, 1845.

RICHER (Edmond), syndic de la faculté de théologie, né en 1560 à Chaource (Aube), m. en 1631, fit paraître en 1611 un traité De ecclesiastica et politica potestate, et en 1616 une Apologie de Gerson, où il professait, au sujet des droits politiques et des libertés gallicanes, des doctrines hardies qui le firent condamner en France et à Rome, et qui lui firent perdre son syndicat. On a en outre de lui un traité d'éducation, Obstetrix animorum, 1600, et une bonne édition des Œuvres de Gerson, 1607. A la fin de sa vie, il rétracta ses erreurs.

RICHER (Henri), avocat au parlement de Rouen, né en 1685, m. en 1748, a traduit en vers les 8 premières héroïdes d'Ovide, a composé 2 faibles tragédies (Éponine et Sabinus, Coriolan), 12 livres de Fables (1729-44) qui sont estimées, et une Vie de Mécène.

RICHER (Franç.), jurisconsulte, né en 1718 à Avranches, m. en 1790, a donné, outre diverses éditions, le recueil intitulé : les Causes célèbres, 1772-88, 22 vol. in-12. — Son frère, Adrien R., 1720-98, a laissé, entre autres compilations : Vies des hommes illustres depuis la chute de l'Empire romain, 1756, Vies des plus célèbres marins, 1784-89, 13 vol. in-12.

RICHER D'AUBE. V. D'AUBE.

RICHER DE BELLEVAL. V. BELLEVAL.

RICHERAND (le baron Anthelme), habile chirurgien, né à Belley en 1779, m. à Paris en 1840, ouvrit à Paris, dès l'âge de 20 ans, des cours particuliers qui attirèrent la foule, fit paraître en 1802 ses Nouveaux éléments de physiologie, qui obtinrent un grand succès, fut de bonne heure-nommé chirurgien en chef de l'hôpital St-Louis, professeur à l'École de Médecine, et remplit ces fonctions jusqu'à sa mort. Outre ses Éléments de physiologie, qu'il améliora progressivement, on a de lui : Nosographie chirurgicale, 1805 et 1821 ; Des erreurs populaires relatives à la médecine, 1809; Hist. des progrès récents de la chirurgie, 1825. Richerand visa surtout au mérite de propagateur de la science; il brille par la pureté et l'élégance du style autant que par la lucidité. Quoique lié avec Cabanis et la société d'Auteuil, ce profond physiologiste n'adopta jamais leurs doctrines désolantes de matérialisme et d'athéisme.

RICHIER (Ligier), sculpteur lorrain du XVIe s., né vers 1500 à St-Mihiel (Meuse), m. vers 1572, étudia sous Michel-Ange et ne fut pas indigne d'un tel maître. Son œuvre capitale est le Sépulcre du Christ, dans l'église St-Étienne de sa ville natale : la passion du Sauveur y est représentée dans 13 figures de grande proportion. On cite aussi de lui un Crucifix, l’Évanouissement de la Ste Vierge, et une Notre-Dame de pitié, en bois, dans l'église St-Michel de St-Mihiel. M. J. Bonuaire, de Nancy, a décrit son Œuvre.

RICHMOND, v. d'Angleterre (York), à 65 kil. N. O. d'York ; 5000 hab. Immense château fort en ruines, bâti par Alain de Bretagne, 1er comte de Richmond et gendre de Guillaume le Conquérant. Patrie de Middleton. — Le comté, dont Henri Tudor (depuis Henri VII) portait le titre, fut réuni à la couronne par Henri VIII, érigé en duché par ce prince et donné à son fils naturel Henri, qui mourut sans héritiers (1535). Le titre de duc de Richmond appartint depuis à la maison de Lenox.

RICHMOND, autre v. d'Angleterre (Surrey), à l5 kil. O. S. O. de Londres, sur la Tamise, r. dr., et sur un chemin de fer; 8000 h. Résidence royale, beaux jardins, observatoire. La beauté de sa situation l'a fait surnommer le Tivoli, le Montpellier de l'Angleterre. Ce lieu portait d'abord le nom de Shene ; il doit son nom actuel au roi Henri VII comte de Richmond, qui l'habita et y mourut en 1609.

RICHMOND, v. des États-Unis, capit. de l’État de Virginie, sur la r. g. du James-River, vis-à-vis de Manchester, à 180 kil. S. O. de Washington; 32 000 hab. Évêché catholique, consulat français. Bon port, belle ville : capitole (bâti sur le modèle de la Maison Carrée de Nîmes), église épiscopale, bibliothèque. Fonderie de canons, manufactures d'armes, de tabac, raffinerie de sucre. Aux env., riches mines de houille et de fer. — Cette ville fut fondée en 1742 par l'Assemblée de la Virginie et devint capitale du pays en 1780. Choisie pour capitale des États sécessionnistes en 1861, elle a joué un grand rôle dans la guerre civile des États-Unis. Le général fédéral Mac-Clellan fut battu sous ses murs le 18 juillet 1862.

RICHMOND (Ch. LENOX, duc de), petit-fils de Ch. Lenox, fils naturel que Charles II avait eu de la duchesse de Portsmouth, né en 1735, mort en 1806, fit une vive opposition à lord Bute et à G. Brenville (1763), devint secrétaire d'État dans le cabinet de Rockingham, puis, étant sorti du pouvoir, présida les délégués des sociétés constitutionnelles de la Grande-Bretagne, qui voulaient la réforme parlementaire , et occupa enfin le poste de grand maître de l'artillerie (1782-95). Ce seigneur aimait beaucoup les arts : jouissant d'une immense fortune, il l'employait à encourager les artistes ; il créa en leur faveur des cours gratuits et des prix annuels.

RICHMOND (Henri TUDOR, comte de). V. HENRI VII.

RICHOMME (Théod.), graveur, 1785-1849, remporta en 1806 le grand prix, fit à Rome une étude particulière des œuvres de Raphaël et de Jules Romain et les reproduisit avec une admirable perfection. Il a aussi gravé d'après les grands peintres contemporains, Gérard, Guérin, Ingres, etc. Il fut admis à l'Institut en 1826.