Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

RICHTER (Matthieu), historien. V. JUDEX (Matth.).

RICHTER (Jérémie Benjamin), chimiste, né en 1762 à Hirschberg en Silésie, m. en 1807, fut essayeur des mines à Breslau, puis attaché à la manufacture de porcelaine de Berlin. On lui doit de savantes recherches sur le palladium, le nickel, le cobalt, la glucine, etc.; mais il a surtout bien mérité de la science par la découverte de la loi des proportions des éléments chimiques, loi formulée depuis par Berzélius ; ses recherches sur ce point important sont consignées dans ses Rudiments de Stœchiométrie ou Art de mesurer les éléments chimiques, 3 v. in-8, Breslau, 1792-94.

RICHTER (J. P. Fr.), dit communément Jean Paul, écrivain allemand, né en 1763 à Wunsiedel en Franconie, m. en 1825, fut conseiller aulique du duc de Saxe-Hildburghausen, s'établit à Weimar, où le prince primat Ch. de Dalberg lui faisait une pension, que lui continua le roi de Bavière, et passa les dernières années de sa vie à Bayreuth. Ses principaux ouvrages sont : Choix fait parmi les papiers du diable, 1782 ; les Procès groënlandais, 1783; l'Hespérus, 1795; Quintus Fixlein, 1796 et 1800; Entretiens biographiques et amusants sur le crâne d'une géante; la Vallée de Campan, 1797; Palingénésie, 1798; Titan, 1800-1803; les Années d'un écolier, 1805; Levana ou Leçons d'éducation, 1807; Introduction à l'esthétique, 1814 (trad. en 1862 par A. Büchner et L. Dumont). Jean Paul se distingue par l'originalité, la délicatesse et une sentimentalité rêveuse ; mais chez lui le trivial est souvent voisin du sublime, et en visant sans cesse à l'effet il manque de naturel. Du reste, ses écrits offrent de grandes vues pour la réforme de l'ordre social. Ses Œuvres choisies ont été trad. par Philarète Chasles, 1834-38, 4 vol. in-8.

RICIMER, général romain , d'origine suève, était par sa mère petit-fils du roi goth Wallia. Admis au service des empereurs d'Occident, il parvint promptement par sa valeur aux premiers grades, fut fait consul en 459 et disposa pendant 18 ans de l'empire à son gré : il détrôna Avitus (456), le remplaça par Majorien, qu'il fit bientôt assassiner (461), puis donna la pourpre à Libius Sévère, toléra l'élévation d'Anthemius au suprême pouvoir (467), et devint gendre de ce prince ; mais bientôt il le fit égorger lui-même et le remplaça par Olybrius (472). Il mourut 40 jours après.

RIDEAU, riv. de l'Amérique du Nord (Bas-Canada), sort du lac Rideau et tombe dans l'Ottawa par 73° 33' long. O;, 45° 22' lat. N., après un cours de 200 kil. Près de son embouch., chute de 29m de haut.

RIDING, mot anglais qui signifie en général l'espace qu'on peut parcourir à cheval, désigne en particulier les divisions territoriales du comté d'York : East-Riding, West-Riding, North-Riding.

RIDOLFI (Ch.), peintre et écrivain, né en 1602 à Lonigo, près de Vicence, mort en 1660, a peint pour les églises de Venise plusieurs tableaux estimés, et a donné : Vie de Jacq. Robusti (le Tintoret), Venise, 1642; Vie de Charles Cagliari (fils de Paul Véronèse), 1646 ; Vies des peintres vénitiens (1648), ouvrage justement estimé, qui valut à l'auteur de la part de la république de Venise un chaîne et une médaille d'or.

RIDUNA, nom latin de l'île d’Alderney.

RIÉGO ( Raphael del), l'auteur de la révolution espagnole de 1820, naquit en 1785, dans les Asturies, combattit les Français en 1808, fut fait prisonnier et s'initia pendant sa captivité aux idées libérales, recouvra la liberté en 1814, et fut nommé lieutenant-colonel du régiment des Asturies. Il fut un des principaux acteurs de la conspiration de Cadix en 1819 : quand Quiroga et ses autres compagnons eurent été arrêtés, il leva l'étendard de l'insurrection et proclama la Constitution des Cortès de 1812 (1er janv. 1820). Il délivra Quiroga, parcourut l'Andalousie, contraignit Ferdinand VII à accepter la Constitution, fut nommé maréchal de camp et capitaine général de l'Aragon, élu député aux Cortès en 1822 et devint président de cette assemblée. Chargé en 1823 par le parti constitutionnel du commandement des troupes stationnées à Malaga, il arrêta Ballesteros; mais il voulut en vain s'opposer aux progrès de l'armée française que Ferdinand avait appelée à son secours, se vit forcé de fuir après avoir été grièvement blessé, fut pris et livré au gouvernement du roi, qui le fit condamner à être pendu : il subit le 5 nov. 1823 ce supplice ignominieux. C'est lui qui avait composé en 1820 l’Hymne patriotiq. qui porte son nom.

RIENZI (Colà GABRINO, dit), tribun de Rome, né à Rome en 1310 ou 1313, était fils d'un cabaretier, mais n'en reçut pas moins une éducation soignée. Il était notaire apostolique, et avait fait partie d'une députation chargée de prier Clément VI de venir résider a Rome, quand, pour faire cesser l'anarchie dont souffrait cette ville, il proclama, le 20 mai 1347, une constitution nouvelle : il chassa de Rome les barons qui l'opprimaient, fit exécuter les bandits, et reçut les titres de tribun et de libérateur avec un pouvoir dictatorial. Il forma alors le plan gigantesque de réunir l'Italie en une république unique, dont Rome serait le centre : Pérouse, Arezzo se soumirent à lui, d'autres villes y étaient aussi disposées; mais les nobles de la campagne marchèrent alors contre Rome, et le peuple, que le libérateur s'était aliéné par son arrogance et sa tyrannie, refusa de s'armer pour le défendre. Rienzi se réfugia au château St-Ange, puis s'enfuit à Prague près de l'emp. Charles IV (1348). Ce dernier le livra au pape. Clément VI, qui allait le mettre à mort lorsqu'il expira lui-même (1352). Innocent VI, son successeur, imagina de mettre à profit, pour rétablir son autorité dans l’État ecclésiastique, l'éloquence de l'ancien tribun : il le nomma sénateur de Rome et le mit sous la direction de son légat le cardinal Albornoz. Reçu à Rome avec enthousiasme, Rienzi signala son 2e gouvernement par une sage énergie, et fit trancher la tête au fameux brigand Montréal, qui parcourait l'Italie avec une troupe de 20 à 30 000 hommes; mais il s'aliéna de nouveau les esprits et fut massacré dans une insurrection (8 oct. 1354). Rienzi était fort lettré pour l'époque; il était lié d'une étroite amitié avec Pétrarque. Sa Vie a été écrite par le P. Ducerceau (1734) et par Dujardin Boispréaux (1743). Gustave Drouineau a donné en 1826 une tragédie de Rienzi.

RIESENGEBIRGE (c.-à-d. Montagne des Géants), Asciburgius mons, chaîne de montagnes de l'Allemagne orientale, sur les frontières de la Bohême et de la Silésie, entre les bassins de l'Elbe et de l'Oder, continue au N. O. les monts Sudètes, et se joint vers l'O. aux montagnes de Lusace; elle a une longueur d'env. 80 kil., et donne naissance aux deux Neisse, affluents de l'Oder, à l'Iser et à la Métau, affluents de l'Elbe, ainsi qu'à l'Elbe et à la Queiss. Ses principaux sommets sont le Schneekoppe (1650m), le Sturmhaube (1513m), et le Tafelfichte (1125m).

RIETI, Reate, v. du roy. d'Italie, sur le Velino, à 65 kil. N. E. de Rome ; 12 000 hab. Évêché, fondé au Ve s. Ville ancienne; endommagée par le tremblement de terre de 1785. Les Français y battirent les Napolitains en 1798. Anc. ch.-l. de délégation de l’État ecclésiastique, réuni depuis 1860 au roy. d'Italie.

RIEUMES, ch.-l. de c. (Hte-Garonne), à 19 k. O.S.O. de Muret; 2302 hab. Belle forêt.

RIEUPEYROUX, ch.-l. de c. (Aveyron),à25kil. S. E. de Villefranche ; 3752 hab.

RIEUX, Rivi, ch.-l. de c. (Hte-Garonne), sur l'Arize, à 26 k. S. de Muret ; 1994 hab. Aux env., grotte naturelle très-curieuse. Draps, faïence. Jadis évêché (créé par Jean XXII en 1318); anc. cathédrale, clocher remarquable par sa hauteur et sa légèreté. — Il y a dans l'anc. Bretagne, auj. dans le dép. du Morbihan, un autre Rieux, à 6 k. S. O. de Redon.

RIEUX (Jean de), né vers 1342, m. en 1417, issu des ducs de Bretagne, servit d'abord les Anglais, puis passa au service de Charles VI, défit en 1404 les