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orientaux de l'Oder, le Frische-Haff et la Baltique, et est unie au continent par trois ponts ; 26 kil. sur 22 ; 6000 h.; ch.-l., Wollin (sur la côte E. ; 3000 hab.), anc. ville slave, ruinée par les pirates danois.

WOLSEY (Th.), cardinal, ministre de Henri VIII, né en 1471 à Ipswich, était fils d'un riche bourgeois d'Ipswich (et non d'un boucher, comme on l'a dit). Il dirigea d'abord une école, puis devint successivement précepteur des fils du marquis de Dorset, chapelain de l'archevêque de Cantorbéry, aumônier de Henri VII, et doyen de Lincoln; Henri VIII, dont il avait gagné la faveur par sa gaieté et sa souplesse, l'appela au conseil d'État (1510), lui donna plusieurs évêchés, puis le promut à l'archevêché d'York, le nomma grand chancelier du royaume (1515), et se laissa en tout diriger par lui. Wolsey fut nommé par Léon X cardinal et légat a latere en Grande-Bretagne, et à la mort de ce pape il tenta de se faire élire, mais il n'y put parvenir. En un temps où l'équilibre de l'Europe tenait à la ligne de conduite que suivrait l'Angleterre, Wolsey joua le rôle le plus important : d'abord favorable à Charles-Quint, avec lequel il conclut le traité de Bruges contre François I (1521), il se déclara ensuite pour François I, et réunit contre le premier les forces de la France et de l'Angleterre. Arrivé au faite de la puissance, Wolsey éprouva la plus éclatante disgrâce : il était commissaire pour l'affaire du divorce de Henri VIII avec Catherine d'Aragon; comme il ne hâtait pas la solution de cette affaire au gré du prince, il fut, à l'Instigation d'Anne de Boulen, accusé devant la cour du banc du roi de crimes imaginaires, se vit privé du sceau et de presque tous ses revenus, et éloigné de la cour. Il se retira dans son diocèse, où il se livra tout entier à l'accomplissement de ses fonctions épiscopales. Néanmoins, il fut mandé à Londres pour subir un 2e jugement, mais il mourut en route, à Leicester (1530), regrettant, disait-il, de n'avoir pas servi son Dieu avec le même zèle que son roi. Wolsey avait amassé d'immenses richesses : son revenu égalait presque celui de la couronne; il s'était construit à Hampton-Court un palais magnifique. Ce prélat s'était fait beaucoup d'ennemis par son caractère dur et superbe. Néanmoins, il fit quelque bien : il fonda le collège de Christ-Church à Oxford ainsi que plusieurs chaires. Sa vie a été écrite par G. Cavendish, Fiddes et Galt.

WOLTMANN (Ch. L.), historien, né en 1770 à Oldenbourg, m. en 1817 à Prague, fut professeur d'histoire à Goettingue et à Iéna, puis conseiller et résident du prince de Hesse-Hombourg à Berlin. On a de lui, outré des traductions estimées de Tacite et de Salluste, des Hist. de France, Berlin, 1797 ; — d'Angleterre, 1799 ; — de la Réforme, 1803; — de la paix de Westphalie, 1808 (trad. par Mailber de Chassat); — de Bohême, 1815.

WOLVERHAMPTON, v. d'Angleterre (Stafford), sur le chemin de fer du N. O., à 25 kil. S. de Stafford, à 18 k. de Birmingham; 72 000 h. (population quintuple de ce qu'elle était il y a peu d'années). Ville manufacturière : serrurerie, clefs, verrous, haches, poignées d'épée, ustensiles de tôle, de fer, de cuivre, d'étain. Aux env., mines de fer et de houille. Anc. abbaye, fondée en 996.

WOOD (Ant.), antiquaire et biographe anglais, né en 1632 à Oxford, m. en 1695, passa sa vie à explorer les archives d'Oxford, sa ville natale, et publia des ouvrages fort estimés pour leur exactitude : Historia et antiquitates universitatis Oxoniensis, 1686-90, 2 vol. in-fol. (en latin) ; Athenæ Oxonienses (histoire des écrivains, évêques, etc. d'Oxford), 1691-92, in-fol. (en anglais). Historien impartial, il n'a pas craint, lorsqu'il le fallait, de choquer les nobles familles intéressées dans ses récits.

WOOD (Robert), archéologue irlandais, né en 1707, m. en 1775, fit deux voyages en Orient, visita la Syrie, recueillit nombre de médailles, d'inscriptions et de manuscrits, et fut à son retour nommé secrétaire d'État. Il a laissé les Ruines de Palmyre, Londres, 1753; les Ruines de Balbeck, 1757 ; Essai sur le génie original et les écrits d'Homère, 1769, avec une comparaison de la Troade ancienne et actuelle.

WOODSTOCK, v. d'Angleterre (Oxford), à 12 k. N. O. d'Oxford; 8000 hab. Célèbre château royal avec un parc magnifique, construit par le roi Henri II pour la belle Rosemonde, sa maîtresse, et auj. détruit. Walter Scott, dans un de ses romans, a raconté l'histoire de ce château.

WOODSTOCK (Thomas). V. GLOCESTER.

WOODVILLE (Élisabeth). V. ÉLISABETH.

WOOLSTON (Thomas), écrivain, né en 1669 à Northampton, se livra au ministère évangélique, occupa une chaire au collège de Sidney (à Cambridge), mais la perdit à cause de la hardiesse de ses opinions. Il est surtout connu par ses Discours sur les miracles de J.-C. (1727-29), qui ont fourni des armes à Voltaire et aux incrédules : il y présentait ces miracles comme de pures allégories. Son ouvrage fut réfuté par plusieurs théologiens, entre autres par Sherlock; en outre, l'auteur fut déféré au tribunal séculier, condamné à l'amende et jeté dans une prison où il resta jusqu'à sa mort (1731).

WOOLSTONCRAFT (Mary). V. GODWIN.

WOOLSTROPE, bg d'Angleterre (Lincoln), à 48 k S. O. de Lincoln; 500 h. Patrie de Newton.

WOOLWICH, v. d'Angleterre (Kent), sur la r. dr. de là Tamise, à 14 kil. E. de Londres; 30 000 hab. Grand arsenal de la marine royale, école d'artillerie, hôpital des troupes de la marine; immenses chantiers de construction pour les vaisseaux de ligne (corderie, magasins, etc.), fonderie de canons. Cette ville n'était qu'un hameau avant Henri VIII.

WORCESTER, Branonium, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Worcester, sur la r. g. de la Saverne et sur le chemin de fer de Bristol, à 175 kil. N. O. de Londres; 28 000 hab. Évêché anglican; siège des assises, école latine. Cathédrale gothique du XIVe s., hôtel de ville, prison à la Howard. Cromwell y gagna en 1651 une victoire célèbre sur les Royalistes. — Le comté, entre ceux de Stafford, Warwick, Glocester, Hereford, Shrop, a 55 k. sur 30; 235 000 h. Sol fertile, climat sain, tempéré. Beaucoup d'industrie et de commerce. Ce comté est traversé par le canal de Worcester-et-Birmingham.

WORDSWORTH (W.), poëte anglais, l'un des astres de la pléiade des Lakistes, né en 1770 à Cockermouth (Cumberland), m. en 1850, voyagea en France, en Suisse et en Italie, et débuta en racontant en vers son excursion (1793); se retira de bonne heure à la campagne, d'abord à Alfoxton (Somerset), où il composa ses Ballades lyriques (1798) et où il se lia avec Coleridge, puis à Grassmere, près des lacs du Westmoreland, qu'il se plut à chanter (d'où le nom donné à son école) : il y vivait d'un modeste patrimoine et des émoluments d'un emploi de percepteur. Il donna en 1807 deux volumes de Poésies diverses, et, après quelque interruption, fit paraître depuis 1814 plusieurs petits poèmes : le Reclus, le Chien de Rylstone, Peter Bell, le Charretier, la Rivière de Duddon, la Visite à Yarrow. Son style, simple et naturel, est empreint d'une douce sensibilité; on lui reproche l'abus des descriptions. Wordsworth remplaça Southey comme poëte lauréat. Il a laissé des Mémoires, publ. en 1851 par son frère.

WORINGEN, Buruncum, v. des États prussiens (Prov. Rhénane), à 22 k. N. O. de Cologne; 1500 h. Innocent IV fit élire dans cette ville roi des Romains Guillaume, comte de Hollande, en 1245. Le duc de Brabant Jean I y remporta sur le comte de Luxembourg une victoire qui lui valut le Limbourg.

WORMHOUDT, ch.-l. de c. (Nord), à 20 kil. S. E. de Dunkerque; 3811 hab.

WORMIUS (Olaüs), antiquaire, né à Aarhuus en 1588, m. en 1654, voyagea en Allemagne, en France et en Italie, fut reçu docteur en médecine à Bâle,