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Anglais qui ravageaient la Bretagne et fut fait maréchal. — Son fils, Pierre de R., seigneur de Rochefort, 1389-1439, lui succéda dans la dignité de maréchal, seconda Jeanne d’Arc à Orléans, défendit St-Denis contre les Anglais (1435), leur reprit Dieppe et les força à lever le siège d’Harfleur. Étant tombé au pouvoir du commandant de Compiègne, Guillaume de Flavy, dévoué aux Anglais, il fut jeté dans une prison où on le laissa mourir de misère. — Un autre Jean de R., petit-neveu de Pierre, 1437-1518, fut maréchal de Bretagne et lieutenant général des armées du duché, eut la tutelle d’Anne de Bretagne, fut nommé par Louis XII commandant du Roussillon, et chargé de défendre la Bretagne contre une descente des Anglais. — Jean de R., fameux ligueur, défendit avec succès le château de Pierrefonds contre Épernon (1591), puis contre Biron, secourut Noyon assiégé par Henri IV, fut sur le point de prendre ce prince par embuscade dans la forêt de Compiègne, mais tomba lui-même aux mains des royalistes, et fut pendu à Compiègne en 1593 : il avait commis toutes sortes de brigandages.

RIEZ, Reii Albiœci, ch.-l. de c. (B.-Alpes), à 32 k. S. O. de Digne ; 2386 hab. Cardes, tanneries ; huile, amandes, truffes ; bons vins. Belles ruines (rotonde romaine). — Jadis capitale des Reii et évêché, dont S. Prosper fut le 1er évêque. Deux conciles furent tenus à Riez en 439 et 1285.

RIFF (le), de ripa, rive ? partie du Maroc, entre l’Atlas et la Méditerranée, le Garet à l’E. et l’Hasbat à l’O. Habitants à demi sauvages, adonnés à la piraterie.

RIGA, v. forte et port de la Russie d’Europe, jadis capit. de duché de Livonie et auj. du gouvt de Riga ou de Livonie propre, sur la Dwina occid., à 660 kil. S. O. de St-Pétersbourg et à 15 kil du golfe de Riga ; 58 000 hab. Consistoire luthérien, cour d’appel, consulats. Assez bien fortifiée du côté de la mer ; belles rues, quelques édifices remarquables : hôtel de ville, bourse, arsenal, ancien château des grands maîtres de l’ordre Teutonique, hôpital, cathédrale, église St-Pierre, etc. ; colonne de la victoire, élevée en 1817 ; magnifique pont de bateaux de 870m de long ; chemin de fer. Commerce considérable d’exportation en lin, chanvre, bois de construction, peaux, etc. Le port de Riga dispute à Odessa le 2e rang pour l’importance commerciale. — Riga a été fondée en 1200 par l’évêque Albert ; elle eut longtemps des archevêques qui y étaient souverains ; elle se rendit indépendante en 1522, en adoptant la Réforme. Elle passa ensuite sous la domination de la Pologne, 1561, et de la Suède, 1621 ; elle appartient à la Russie depuis 1710. Les Français brûlèrent une partie de ses faubourgs en 1812. — Pour le gouvt de Riga. V. LIVONIE.

RIGA (Golfe de) ou de Livonie, enfoncement de la mer Baltique sur la côte occid. de la Russie, au S. O. du golfe de Finlande, est entouré par les gouvts d’Esthonie au N., de Courtaude au S. E., et fermé par les îles d’Œsel et de Mœn au N. O. : 180 kil. sur 110.

RIGAUD (Hyacinthe), le Van Dyck français, peintre de portraits, né à Perpignan en 1659, m. en 1743, jouit d’une réputation européenne sous Louis XIV et Louis XV, fut le portraitiste de la cour et devint directeur de l’Académie. Son Œuvre se compose de plus de 200 portraits historiés, qui ont été reproduits par les plus habiles graveurs.

RIGAUD (André), mulâtre de St-Domingue, né aux Cayes en 1761, avait été élevé en France. Rival de Toussaint-Louverture, il fut vaincu par lui et se réfugia en France. Laissé en liberté sous surveillance, il s’évada, retourna à St-Domingue, s’y fit chef d’une faction opposée à Pétion, sépara le sud de l’île de l’autorité du président et s’y maintint jusqu’à sa mort en 1811.

RIGAULT (Nic.), en latin Rigaltius, philologue, né à Paris en 1577, m. en 1654, fut successivement conseiller au parlement de Metz, procureur général à Nancy, intendant de la province de Toul. On lui doit des éditions annotées de Phèdre, Martial, Juvénal, Tertullien, Minutius Felix, S. Cyprien, ainsi que diverses collections : Rei accipitrariæ scriptores, 1612 : Rei agrariæ script., 1613.

RIGHI (le), Rigidus mons, montagne isolée de Suisse (Schwytz), entre les lacs de Goldau, de Zug, de Lowerz, et des Quatre-Cantons ; 1850m. Du haut de cette montagne on a une perspective très-étendue.

RIGNAC, c.-l. de c. (Aveyron), à 23 kil. N. O. de Rhodez ; 1850 hab. Étoffes de laine.

RIGNY (A. GAUTHIER, comte de), vice-amiral, né à Toul en 1783, m. en 1835, entra de bonne heurs dans la marine, devint capitaine de vaisseau in 1816, prit en 1822 le commandement de l’escadre du Levant, et reçut l’ordre de soutenir la cause des Grecs. Élevé en 1825 au grade de contre-amiral, il commandait en 1827 l’escadre française à Navarin, et prit une part importante à l’action. Après la victoire, il fut nommé vice-amiral. Depuis 1830, il fut successivement ministre de la marine, ministre des affaires étrangères et ambassadeur à Naples.

RIGOLEY DE JUVIGNY (Ant.), littérateur, né à Dijon, fut avocat, puis conseiller au parlement de Metz, et mourut à Paris en 1788. Il a laissé, outre quelques opuscules et factums, une édition des Bibliothèques françaises de Lacroix du Maine et Duverdier, 1772, une édition des Œuvres de Piron, 1776, édition trop complète, et un Mémoire sur la vie et les ouvrages de La Monnaye. C’était un écrivain médiocre, mais un homme sincèrement pieux, qui combattit avec force les doctrines des philosophes.

RIGORD, Rigordus ou Rigoltus, religieux de St-Denis, m. vers 1207, a laissé une Histoire de Philippe-Auguste (en latin), continuée par Guill. le Breton, et insérée dans l’Historiæ Francorum scriptores de Pithou, dans les Historiens de France (t. XVII) et trad. en français dans la Collection Guizot.

RIG-VÉDA. V. VÉDA.

RILLE (la), riv. de France, sort de l’étang de St-Wandrille (Orne), coule au N. E., arrose L’Aigle, puis entre dans le dép. de l’Eure, se dirigeant au N., puis au N. O., baigne Beaumont-le-Roger, Brionne, Pont-Audemer, reçoit la Charentonne, et tombe dans la Seine, par la r. g., au-dessous de Quillebœuf, après un cours de 140 kil.

RIMINI, Ariminum, v. murée du roy, d’Italie (Forli), près de l’embouch. de la Marecchia, à 45 k. S. E. de Forli ; 18 000 hab. Archevêché. Petit port, château, beau pont romain en marbre. Cathédrale, élevée sur l’emplacement d’un ancien temple de Castor et Pollux et qui renferme les tombeaux des Malatesti, bel arc de triomphe en l’honneur d’Auguste, bien conservé, restes d’un pont antique, etc. Soieries, exploitation du soufre, fabriques d’acide sulfurique et nitrique et de liqueurs, grand commerce de poisson. — Ville très-ancienne : son port, construit en marbre, était renommé. César s’en empara l’an 49 av. J.-C., après avoir passé le Rubicon. Vitigès, roi des Ostrogoths, l’assiégea, en 538 ; elle fut délivrée par Bélisaire. Elle tomba dans la suite au pouvoir des Lombards : elle faisait partie de la Pentapole, qui fut donnée aux papes par Pépin. Les Malatesti, auxquels l’emp. Othon III en avait fait don, y dominèrent du XIIIe au XIVe s. ; elle revint aux papes en 1528. Un tremblement de terre combla son port en 1671.

RIMINI (Françoise de). V. FRANÇOISE.

RIMNIK, v. de Valachie, sur la Rimnik. (affluent du Sereth), à 135 k. N. E. de Boukharest. Les Austro-Russes y battirent les Turcs en 1789 : cette victoire valut à Souvarov le titre de Rimniksky.

RINALDI (Odoric), oratorien, né à Trévise en 1595, m. en 1671, devint supérieur général de sa compagnie. Il continua les Annales ecclésiastiques de Baronius, et en donna les volumes XIII-XXII, qui mènent jusqu’à 1565 : ces volumes ne valent pas ceux de Baronius. Rinaldi a donné lui-même un Abrégé des Annales ecclésiastiques, Rome, 1669, in-fol.

RINTELN, v. murée des États prussiens, chef-lieu de cercle, sur la r. g. du Weser, à 100 kil. N. O. de Cassel ; 4000 hab. Pont de bateaux. Cour d’appel,