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sur les soulèvements des chaînes de montagnes, leur direction, leurs rapports entre eux et la succession des formations sédimentaires : après avoir ainsi posé les bases d’une théorie nouvelle de géologie stratigraphique, il la défendit pendant les dernières années de sa vie contre toutes les attaques dont elle fut l’objet. Enfin, avec M.M. Brochant de Villiers et Dufrénoy, il prit une part considérable à l’établissement de la Carte géologique de France, ouvrage monumental qui a plus de sept mètres de largeur, et dont le premier fragment a paru à l’Exposition universelle de 1855.

ENFANTIN (Barthélemy-Prosper), l’un des fondateurs du saint-simonisme, né à Paris en 1796, m. en 1864 ; fut d’abord voyageur de commerce ; se lia avec Saint-Simon, et, après sa mort (l825), devint un des plus ardents propagateurs de ses doctrines ; fut élu, en 1830, l’un des Pères suprêmes de l’association saint-simonienne, qui fut dissoute, en 1832, par mesure de police ; organisa, la même année, à Ménilmontant, avec le concours de quarante disciples, dont plusieurs se sont fait depuis un nom dans l’industrie et les finances, une nouvelle communauté qui fut également dissoute ; se fit plus tard maître de poste, fut un des membres de la commission scientifique de l’Algérie (1841) et devint, en 1845, directeur du chemin de fer de Lyon. Ses principaux ouvrages sont : Économie politique (1831) ; J !orale (1832) ; Correspondance philosophique, religieuse et politique (1847-49) ; la Vie éternelle (1861). Ses Œuvres ont été publiées par ses disciples, avec celles de Saint-Simon.

FARADAY (Michel), physicien anglais, né en 1794, m. en 1867 ; entra comme préparateur au laboratoire de sir Humfrey Davy à l’Institut royal de Londres (1813), et y succéda à son maître comme professeur de physique et de chimie. Ses principaux travaux sont : Recherches expérimentales sur l’électricité (1855, 3 vol. in-8) ; Mémoire sur les formes qu’affectent les fluides en vibration sur des surfaces élastiques, etc. Célèbre expérimentateur, il a particulièrement étudié l’électricité dans ses rapports avec la lumière et la chaleur, et est arrivé à cette conclusion que ce ne sont que les agents naturels d’une même force variant dans ses effets.

FÉNIANS (Société des), association fondée vers les premières années de ce siècle par des Irlandais émigrés en Amérique, dans le but de soustraire l’Irlande à l’oppression de l’Angleterre. Elle s’est recrutée depuis parmi les partisans des réformes sociales, et compte, dit-on, plus de cent mille adhérents répandus dans le monde entier, particulièrement dans l’Amérique du Nord. A la fin de 1865, à la suite d’une proclamation de la République irlandaise, faite à Philadelphie, une conspiration de Fénians éclata en Irlande ; elle fut réprimée immédiatement de la manière la plus énergique par le gouvernement anglais. On ignore la véritable origine du nom des Fénians : selon les uns, il vient de celui des Phéniciens, qui auraient autrefois peuplé l’Irlande ; selon d’autres, il est tiré du phénix, oiseau qui serait pour cette Société le symbole de la renaissance de l’Irlande.

FERDINAND Ier, ex-empereur d’Autriche, né à Vienne en 1793, du second mariage de l’emp. François Ier avec Marie-Thérèse de Naples ; épousa en 1831 une des filles de Victor-Emmanuel, roi de Sardaigne (la princesse Anne-Caroline) ; monta sur le trône en 1835, continua d’abord la politique de son père, laissa la direction des affaires à son oncle l’archiduc Louis et au prince de Metternich, et donna un grand essor à l’industrie et aux chemin de fer ; puis céda au courant révolutionnaire de 1848, se sépara de M. de Metternich, fit faire un projet de constitution ; enfin, voyant l’inutilité de ses efforts de conciliation, et découragé par deux révoltes successives à Vienne (mai et oct. 1848), abdiqua en faveur de son neveu François-Joseph ler (déc. 1848), et passa le reste de sa vie à Prague sans prendre part aux affaires publiques.

FLOURENS (Marie-Jean-Pierre), physiologiste et écrivain français, né à Maureilhan (Hérault) en 1794, m. en 1867 ; fut docteur en médecine à dix-neuf ans ; collabora à divers recueils scientifiques ; fut chargé par Cuvier de deux cours d’anatomie au Muséum d’hist. nat. au Coll. de France (1832~1835) ; devint membre (1828), puis (1833) secret. perpétuel de l’Acad. des sciences, membre de l’Acad. franç. (1840), député (1837), pair de France (1846-48), membre du Conseil municipal de Paris (1864). Ses principaux ouvrages sont : Recherches expérimentales sur les propriétés et les fonctions du système nerveux dans les animaux vertébrés (1824) ; Examen de la phrénologie (1841) ; Cours de physiologie comparée (1854) ; de la Longévité humaine (1854) ; de la Vie et de l’Intelligence (1841) ; Analyse raisonnée des travaux de G. Cuvier (1841) ; Buffon, ses idées, ses travaux (1844) ; Fontenelle ou la philosophie moderne (1854) ; Examen du livre M. Darwin sur l’origine des espèces (1864), etc. – Un de ses fils, Gustave Flourens (né en 1839), s’est fait un nom comme un fougueux révolutionnaire dès les dernières années du règne de Napoléon III. Il a pris une part active à l’insurrection du 31 octobre 1870, pendant le siége de Paris, et a été tué en avril 1871 à la tête d’une des bandes de la Commune, qu’il conduisait contre l’armée de Versailles.

FORCADE LA ROQUETTE (J.-L.-Victor-Adolphe), homme politique français, né à Paris en 1820, m. en 1874 ; était frère utérin du maréchal de Saint-Arnaud ; débuta comme avocat en 184l ; devint maître des requêtes au conseil d’État lors de la réorganisation de 1852 ; directeur général des forêts en 1857 ; directeur général des douanes et contributions indirectes en 1859 ; fut une année ministre des finances (1860), puis sénateur, vice-président du conseil d’État (1863), ministre de l’agriculture et du commerce (1867) ; enfin fut chargé, en 1868, du portefeuille de l’intérieur qu’il garda après le message de juillet 1869, où était annoncé le retour à la responsabilité ministérielle, et qu’il ne quitta que lors de la formation du ministère Émile Ollivier (janvier 1870). Il rentra dans la vie privée après la chute de l’Empire.

FOREY (Élie-Frédéric), maréchal de France, né à Paris en 1804, m. en 1872 ; prit ses premiers grades en Algérie ; prêta, comme général de brigade, un concours énergique au coup d’État du 2 déc. 1851 ; fut chargé momentanément du commandement des troupes françaises devant Sébastopol (1854) ; se distingua dans la campagne d’Italie, à la tête du premier corps d’armée (1859), et surtout au Mexique, où il gagna le titre de maréchal ; réunit, après la prise de Puebla (17 mai 1863), les pouvoirs civils et militaires, et prépara l’avénement de l’empereur Maximilien ; puis céda le commandement au général Bazaine.

FOUCAULT (Jean-Léon), physicien français, né à Paris en 1819, m. en 1868 ; s’occupa d’abord de médecine, puis de physique et de théories mécaniques pour le Bureau des longitudes, et rendit sensible, par un pendule libre oscillant dans l’espace, le mouvement et la rotation de la terre ; fit plusieurs découvertes relatives au daguerréotype, à la photographie, à la lumière électrique ; obtint pour ces divers travaux la grande médaille décernée par la Société royale de Londres ; fut nommé physicien à l’Observatoire (1855) et membre de l’Académie des sciences (1865). Une partie de ses Mémoires ont été insérés dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences ; ses OEuvres étant restées en partie inédites, le ministre de l’instr. publique a chargé une commission de les publier.

FOUDRAS (L.-Aug.-Théodore, marquis de), romancier français, né à Paris en 1810, m. en 1872 ; fut, sous la Restauration, d’abord officier, puis atta-