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de terre ; Mémoire sur le houblon, et Traité de la fabrication de diverses sortes de bières (1822-1829) ; Manuel du cours de chimie organique appliquée aux arts industriels et agricoles (1841-1843) ; Traité de la distillation des principales substances qui peuvent fournir de l’alcool, etc., etc.

PELOUZE (Théophile-Jules), chimiste français, né à Valognes en 1807, m. en 1867 ; passa plusieurs années dans le laboratoire de Gay-Lussac qu’il suppléa à l’École polytechnique en 1831 ; remplaça ensuite le baron Thenard au Coll. de France, et acheva sa carrière à la Monnaie, où il fut successivement (1833-48) essayeur, vérificateur et président de la Commission des monnaies. Il était de l’Académie des sciences depuis 1837. On lui doit plusieurs découvertes (éther œnanthique, coton-poudre, etc.), un important Traité de Chimie en collaboration avec M. Frémy (1853-56, 6 vol. in-8) et de nombreux mémoires insérés dans les Annales de physique et de chimie.

PÉRIER (Auguste-Casimir), homme politique français, né à Paris en 1811, mort en 1877 ; était le fils aîné du célèbre ministre de Louis-Philippe ; entra dans la carrière diplomatique et devint ministreplénipotentiaire au Hanovre ; quitta ses fonctions diplomatiques en 1846 pour venir siéger à la Chambre des députés ; fit partie de la Législative en 1849, et soutint d’abord la politique de L. Napoléon, mais fut parmi ceux qui protestèrent contre le coup d’État du 2 décembre ; s’occupa, sous l’Empire, de grands travaux agricoles dans ses propriétés du département de l’Aube, et y resta au moment de l’invasion, tandis que son fils servait dans un bataillon de mobiles ; fut emprisonné par les Allemands ; fut nommé représentant du peuple à l’Assemblée nationale de 1871 par trois départements, et se fit remarquer par sa compétence dans les questions financières ; devint, sous la présidence de M. Thiers, ministre de l’intérieur, du 11 octobre 1871 au 2 février 1872, et se distingua dans ce poste par une franche adhésion aux institutions républicaines en même temps que par la défense résolue des principes conservateurs. — Il a Publié quelques études d’économie politique : le Traité avec l’Angleterre, 1860 ; les Finances de l’Empire, 1861 ; la Réforme financière, 1862 ; les Finances et la Politique, 1863 ; les Sociétés de coopération, 1864 ; etc.

PERRAUD (J.-Joseph), sculpteur français, né à Morey (Jura), en 1821, m. en 1877 ; fut élève de MM. Ramey et Dumont, et se signala par un sentiment profond de l’art antique : son Enfance de Bacchus a obtenu la médaille d’honneur à l’Exposition de 1863.

PERSIGNY (Jean-Gilbert-Victor FIALIN DE), homme politique français, né à Saint-Germain-Lespinasse (Loire) en 1808, mort en 1812. Fils d’un officier de l’Empire sans fortune, il fit ses études au collège de Limoges, s’engagea à dix-sept ans, et sortit le premier de l’école de Saumur (1828). Ayant quitté le service, il vint à Paris, y changea son nom de Fialin contre celui de vicomte de Persigny qui appartenait à sa famille, se jeta dans le journalisme, et embrassa dès 1834 la cause bonapartiste. Activement mêlé aux tentatives de Strasbourg et de Boulogne, il fut condamné par la Cour des pairs à vingt ans de détention. Rendu à la liberté en 1848, il devint un des membres les plus actifs du parti bonapartiste, fut, après le 10 décembre, nommé aide de camp du prince-président, et fut envoyé à l’Assemblée législative (1849). Il prit une grande part au coup d’État du 2 décembre, devint ministre de l’intérieur (1852), puis sénateur, ambassadeur à Londres (1855-1859), redevint ministre de l’intérieur (1859-1863), et resta depuis ce temps éloigné des affaires. Il avait été fait comte en 1852, lors de son mariage avec la fille du prince de la Moskowa, puis duc en 1863. — M. de Persigny se distinguait, parmi les serviteurs du second Empire, par un dévouement absolu à Napoléon III, dont il était depuis longtemps l’ami personnel.

PHILIPPE (Mathieu Bransiet, en religion frère), né en 1792, m. en 1874 ; entra en 1809 à Lyon, dans la congrégation des Frères de la Doctrine chrétienne ; devint en 1823 directeur des Écoles de Paris, et en 1838 supérieur général ; et donna, en cette qualité, une forte impulsion à l’enseignement primaire. Pendant la guerre de 1870-1871, il organisa les Frères de la Doctrine chrétienne en corps d’ambulanciers qui allaient relever les blessés sur les champs de bataille. Il a composé des livres élémentaires estimés.

PICARD (Louis-Joseph-Ernest), avocat et homme politique français, né à Paris en 1821, m. en 1877 ; débuta au barreau sous les auspices de M. Liouville, dont il devint le gendre ; fut envoyé en 1858, par le département de la Seine, au Corps législatif, et s’y fit remarquer par la vivacité incisive de sa parole comme un des cinq députés de l’opposition ; devint au septembre 1871, membre du gouvernement de la Défense nationale, et fut chargé du ministère des finances ; fit partie, comme ministre de l’intérieur, du premier ministère de M. Thiers ; fut ensuite (nov. 1871) ministre de France à Bruxelles, et, en 1875, sénateur inamovible ; a toujours depuis siégé au centre gauche.

PICOT (François-Édouard), peintre français, né à Paris en 1786, m. en 1868 ; fut élève de Vincent et membre de l’Institut (1836). Ses premiers ouvrages sont le Portrait de Talma, l’Amour et Psyché, l’Entrée du duc de Guise à Calais ; il a peint plusieurs plafonds au Louvre et à Versailles.

PIE IX (Jean-Marie, comte de Mastaï-Ferretti), pape, a occupé la chaire de Saint-Pierre pendant plus longtemps qu’aucun de ses prédécesseurs (trente-deux ans, de 1846 à 1878). Né à Sinigaglia en 1792, il quitta la carrière militaire pour entrer dans les ordres. Ordonné prêtre en 1827, il fut nommé archevêque de Spolète en 1827, puis transféré au siége d’Imola, et promu au cardinalat en 1840. Devenu pape en 1846, il inaugura son pontificat par des mesures qui eurent un certain retentissement : dissolution de la garde des Suisses, amnistie pour les délits politiques, établissement de la liberté de la presse, création d’une représentation nationale sous le nom de Consulte d’État. La guerre ayant éclaté, en 1848, entre le roi de Piémont, Charles-Albert, et l’Autriche, il se produisit en Italie une grande agitation au sujet de l’indépendance et de l’unité des États de la Péninsule ; le ministre du Pape, Rossi, qui luttait contre l’esprit révolutionnaire, fut assassiné sur les marches de la Chambre des députés ; une émeute éclata dans Rome, et la République fut proclamée. Pie IX alla demander un asile au roi de Naples, et séjourna à Gaëte près d’un an (de nov. 1848 à sept. 1849). L’expédition française lui rouvrit les portes de Rome. Il y rentra, avec invitation de poursuivre les réformes qu’il avait entreprises en 1847. Mais les événements de la première partie de son pontificat avaient inspiré à Pie IX une défiante réserve ; il apporta, dans les nouvelles mesures que prit sont gouvernement en matière politique, un esprit qui le fit accuser de marcher dans une voie contraire à celle où il était entré au début de son règne. Du reste, à partir de cette époque, le cardinal Antonelli, nommé secrétaire d’État, fut chargé presque exclusivement de tout ce qui se rattachait aux détails de la politique et de la diplomatie ; Pie IX se réserva les questions religieuses dont il s’occupa avec une grande activité. C’est dans cette seconde phase de son pontificat qu’il faut placer la multiplication des siéges épiscopaux, le développement considérable des missions, le rétablissement de la hiérarchie régulière dans la Grande-Bretagne. En