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maine; mais son importance ne date que du règne d'Éthelbert. Elle a beaucoup souffert des guerres, des incendies et de la peste.

ROCHESTER, v. des États-Unis (New-York), sur le canal Érié et la Gennesée, à 13 kil. de son embouchure et à 500 k. N. O. de New-York : 45 000 h. Rues larges et droites; beaux édifices publics. Grand entrepôt. — Cette ville fut fondée en 1812 par Nathaniel Rochester; elle n'avait encore que 1500 h. en 1820.

ROCHESTER (J. WILMOT, comte de), courtisan et poëte, fils de H. Wilmot, célèbre par sa fidélité aux Stuarts, naquit en 1648. Il parut à la cour de Charles II à 18 ans, et y obtint les plus grands succès par ses grâces et son esprit; il montra aussi une très-grande intrépidité dans la guerre navale contre la Hollande (1665 et 66). Il déplut souvent à Charles, ainsi qu'aux courtisans, par son esprit caustique et par ses saillies, qui ne respectaient rien, et fut plus d'une fois exilé, mais il sut toujours rentrer en grâce. Ses mœurs étaient fort dissolues et la débauche le vieillit avant le temps : il mourut en 1680, à peine âgé de 33 ans. Rochester a laissé des poésies qui annonçaient un grand poëte; la plupart sont des satires réunies à celles de Dorset, Roscommon, etc.; elles forment 2 vol. in-12, Londres, 1774.

ROCHE-SUR-YON (LA). V. NAPOLÉON-VENDÉE.

ROCHETTE (Raoul), archéologue, né en 1789 à Saint-Amand (Cher), m. en 1854, fut d'abord professeur au lycée Louis-le-Grand, remporta en 1813 un prix à l'Institut pour un Mémoire sur les colonies grecques, fut nommé en 1815 maître de conférences à l'École normale et admis dès 1816 à l'Académie des inscriptions, devint en 1818 conservateur du cabinet des médailles, remplaça en 1820 Quatremère comme professeur d'archéologie, fit partie en 1828 de la commission scientifique envoyée en Morée, fut élu en 1838 membre de l'Académie des beaux-arts et devint bientôt après secrétaire perpétuel de cette compagnie. Outre l’Histoire des colonies grecques, on a de lui : Monuments inédits d'antiquité figurée, 1828; Peintures antiques inédites, 1836 ; Cours d'archéologie, publié d'après ses leçons par la sténographie, 1828-1835, de nombreux mémoires et d'intéressantes Notices sur plusieurs membres de l'Académie des beaux-arts. Ses premiers écrits n'avaient pas été à l'abri des objections; mais, avec le temps et le travail, il était devenu un antiquaire de premier ordre.

ROCHEUSES (montagnes), grande chaîne de l'Amérique du N., est comme le prolongement des Andes du Mexique, et s'étend dans la partie occid. des États-Unis et de la Nouv.-Bretagne, entre 42°-69' lat. N., et lll°-130° long. O., depuis les sources du Missouri jusqu'à l'embouchure de la Mackensie, sur une longueur d'env. 3500 kil. Elles forment le partage des eaux entre l'Atlantique et le Pacifique. Leur direction est généralement du N. O. au S. E.; le sommet le plus élevé est le pic James (3836m). Il sort de ces montagnes un grand nombre de rivières : du versant oriental, le Missouri, l'Yellow-Stone, la Platte et le Saskatchawan; du versant occid., l'Orégon, le Lewis, le Clark et le Frazer.

ROCHON (Alexis Marie), astronome et navigateur, né à Brest en 1741, m. en 1817. Nommé en 1766 astronome de la marine, il alla reconnaître les îles et les écueils qui se trouvent entre les côtes de l'Inde et les îles de France et de Bourbon (1768), fut à son retour nommé garde du cabinet de physique et d'optique du roi (1774), fit des recherches sur les instruments d'optique, fut envoyé à Londres au sujet de la réforme des poids et mesures (1790), puis nommé membre de la commission des monnaies, et entra à l'Institut en 1795. Il fit construire en 1796, un phare au port de Brest, perfectionna les lunettes nécessaires à la marine et inventa le micromètre à double image connu sous le nom de Lunette de Rochon. On a de lui : Mémoires sur la mécanique et sur la physique, Paris, 1783; Nouveau voyage à la mer du Sud, 1783; Voyages aux Indes Orientales et en Afrique, 1787 ; Essai sur les monnaies anciennes et modernes, 1792; des Mémoires sur la construction des verres lenticulaires et achromatiques ; — sur l'emploi du mica pour l'éclairage, etc.

ROCHON DE CHABANNES, auteur dramatique (1730-1800), fit représenter plusieurs pièces qui eurent quelque succès : aux Français, Heureusement (1762), le Jaloux (1784); à l'Opéra-Comique, Alcindor (1787), les Prétendus (1789), le Portrait (1790).

ROCKINGHAM, vge d'Angleterre (Northampton), à 32 k. N. O. de Northampton, au milieu d'une vaste forêt; 500 h. Titre de marquisat. Près de là est un château fort construit par Guillaume le Conquérant, qui servit quelque temps de résidence aux rois d'Angleterre : il s'y tint en 1094 un concile pour juger le différend qui s'était élevé entre Guillaume le Roux et Anselme, archevêque de Cantorbéry, au sujet du droit d'hommage au St-Siége.

ROCKINGHAM (Ch. WATSON-WENTWORTH, marquis de), ministre anglais, né en 1730, m. en 1782, était un des chefs du parti whig. Nommé en 1765 1er lord de la trésorerie au commencement des troubles des colonies anglo-américaines, il ne sut pas les apaiser et fut obligé de donner sa démission dès 1766. Il s'opposa, ainsi que lord Chatham, aux projets de lord North, et rentra au ministère après la retraite de celui-ci (1782) ; mais il mourut très-peu après. Rockingham était immensément riche, mais il n'avait que de médiocres talents. Il a laissé des Mémoires.

ROCOUX ou ROCOUR, vge de Belgique (Liège), à 6 k. N. O. de Liège, 600 hab. Les Français, commandés par le maréchal de Saxe, y défirent le 11 oct. 1746 les alliés commandés par le duc Charles de Lorraine.

ROCQUENCOURT, vge et château de Seine-et-Oise, à 3 k. N. de Versailles, sur une colline; 250 h. Exelmans y défit les Prussiens en 1815.

ROCROY, ch.-l. d'arr. (Ardennes), à 30 k. N. O. de Mézières, dans une grande plaine, à 9 kil. de la r. g. de la Meuse et à 20 k. de la frontière belge; 3282 h. Trib. de 1re inst., collége, société d'agriculture. Ferblanterie. — François I fortifia Rocroy en 1537 ; Henri II l'agrandit. Les Espagnols l'assiégeaient lorsque le duc d'Enghien (depuis le Grand Condé) leur fit lever le siége et remporta sur le comte de Fuentès, leur général, une victoire éclatante, le 19 mai 1643. Le même Condé, qui commandait alors les Espagnols, prit cette ville pour eux en 1653, mais elle fut rendue à la France en 1659, par la paix des Pyrénées.

RODE (Pierre), violoniste, né à Bordeaux en 1774, m. en 1830, élève de Viotti et rival de Baillot, se distinguait par le jeu le plus pur et le plus gracieux. Il occupe aussi une place distinguée comme compositeur de concertos et de quatuors. Dès la fondation du Conservatoire de musique de Paris, il y fut nommé professeur de violon : il écrivit avec Baillot une Méthode de violon pour cet établissement. En 1803, il alla occuper une place de 1er violon dans la musique de l'empereur de Russie Alexandre Ier.

RODEMACK, bg de la Moselle, à 13 kil. N. E. de Thionville; 1100 h. Jadis ville forte, et résidence de seigneurs puissants. Les Français s'en emparèrent en 1552, 1639 et 1667 ; mais elle ne fut réunie à la France que par le traité de Nimègue, 1678.

RODERIC. V. RODRIGUE

RODEZ, ville de France. V. RHODEZ.

RODNEY (George BRIDGE), amiral, né à Londres en 1717, m. en 1792, enleva aux Français en 1761 les îles St-Pierre, la Grenade, Ste-Lucie, St-Vincent, se distingua de 1779 à 1782 dans plusieurs combats contre les Espagnols et les Français, battit don Juan Langara en 1780, le comte de Grasse en 1782, et reçut à son retour, avec le titre de baron, la pairie et une pension de 2000 liv. sterling (50 000 fr.).

RODOGUNE. V. RHODOGUNE.

RODOLPHE (S.). V. RAOUL (S.).

RODOLPHE I, fils du comte d'Auxerre Conrad II, se fit couronner en 888 roi de la Bourgogne Transjurane, après la déposition de l'empereur Charles le