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Charlemagne confirma et augmenta considérablement cette donation ; il érigea la Romagne en comté. Ce comté, en 1221, fut conféré par Frédéric II à deux comtes de Hohenlohe ; la maison de la Polenta s'en appropria le domaine en 1275 après la chute des Hohenstaufen; Venise leur en ravit une partie en 1441. César Borgia envahit la Romagne en 1501, et reçut du pape Alexandre VI le titre de duc de Romagne ; mais Jules II, aidé de Louis XII, la lui enleva dès 1503 et l'annexa à l’État ecclésiastique, dans lequel elle forma les légations de Ravenne et de Forli. Perdue de nouveau pour les papes à la suite de la Révolution française (1796), elle leur fut restituée en 1804; mais, disposée sans cesse à se soulever, elle n'était contenue que par la présence des Autrichiens. A leur départ, en 1859, elle s'empressa de s'annexer au roy. d'Italie.

ROMAGNESI (Jean Ant.), acteur et auteur, né à Namur en 1690, d'une famille italienne, m. en 1742, excellait dans les rôles d'ivrogne, de Suisse et d'Allemand. Il a écrit, soit seul, soit avec Riccoboni, des parodies et des pièces bouffonnes, dont un choix fut publié en 1774. — Ant. Joseph R., son petit-neveu, né à Paris en 1781, m. en 1850, compositeur de musique et éditeur, s'est fait un nom par des romances, remarquables par la grâce et la mélodie, qui eurent une vogue extraordinaire. — Louis-Alex. R., cousin germain du préc., né en 1776, fut un sculpteur de mérite. On a de lui : la Paix, 1808; Minerve protégeant le fils de Napoléon, 1812 ; les bustes de Louis XVIII, 1814; de Pothier, de Fénelon, 1819; Orphée chantant, etc. On lui doit l'invention du carton-pierre, dont il a fait la plus heureuse application au moulage et à la statuaire ; mort en 1852.

ROMAGNOSI (Dominique), jurisconsulte, né en 1761 à Salso, près de Plaisance, m. en 1835, enseigna le droit pendant la domination française , dans les universités de Parme, de Pise et de Milan, et perdit ses emplois en 1814. On lui doit : Genèse du Droit pénal, Pavie, 1791, où il fonde le droit sur la nécessité; Introduction à l'histoire du Droit public universel, 1805; Projet de Code de procédure, 1807; Journal de jurisprudence universelle, 1812-14.

ROMAIN (Empire). On désigne proprement sous ce nom l'empire constitué sous Auguste l'an 29 av. J.-C., empire qui, continué sous les successeurs de ce prince, forma un seul et unique État jusqu'à Dioclétien, ou plutôt jusqu'à la mort de Théodose (395 après J.-C.), et qui, partagé depuis en empire d'Occident et en empire d'Orient, se prolongea en Occident jusqu'en 476. (Pour les résurrections modernes du nom d’Empire, V. l'art, EMPEREUR). — Nous donnerons ici la géographie de l'Empire romain, renvoyant pour la partie historique aux art. ROME et ORIENT.

On doit distinguer dans l'empire romain l’Italie et les Provinces (ou pays conquis). L'Italie reçut, soit sous Auguste, soit avant et après lui, des divisions qui varièrent, et qu'on trouvera indiquées à l'art. ITALIE. — Les provinces étaient, avant Auguste, la Sicile (de toutes la plus anc.), la Sardaigne, la Corse, l'Espagne Citérieure, l'Espagne Ultérieure, la Gaule Cisalpine, la Gaule Transalpine (dite d'abord Province romaine de Gaule et devenue, de 58 à 50, par les exploits de César, la Gaule tout entière), l'Afrique, la Numidie (réduite en prov. après la bataille de Thapse, en 46), l'Illyrie, l'Achaïe, la Macédoine, l'Asie (c.-à-d. le roy. de Pergame), la Cilicie, la Syrie, Cypre et la Cyrénaïque. — Auguste comprit la Cisalpine dans l'Italie, partagea l'Espagne en 3 prov. (Tarraconaise, Lusitanie, Bétique), la Gaule en 4 (Narbonnaise ou anc. Celtique diminuée, Aquitaine ou anc. Aquitaine très-agrandie, et Belgique avec les deux Germanies), conquit l’Égypte (30), la Rhétie et la Vindélicie, le Norique, la Pannonie et la Mésie, qu'il divisa en 2 provinces. De plus, il fit avec le Sénat le partage de toutes les provinces, se réservant les prov. frontières et récemment conquises; de là la distinction des Prov. sénatoriales et des Prov. impériales. Les prov. sénatoriales furent la Sardaigne et la Corse, la Sicile, la Narbonaise, la Bétique, la Macédoine, l'Achaïe, la Crète, l'Asie, la Bithynie, Cypre, l'Afrique, la Numidie, la Cyrénaïque. Tout la reste était prov. impériale.

Lors de la constitution des deux Empires d'Orient et d'Occident, au IVe s., tout l'Empire forma, 4 Préfectures, divisées comme suit :

EMPIRE D'OCCIDENT. — 1° Préfecture des Gaules.
Bretagne 1re et 2e.
Diocèse de Bretagne, Grande Césarienne.
Flavie Césarienne.
Valentie.
Belgique 1re et 2e.
Germanique 1re et 2e.
Lyonnaise 1re, 2e, 3e et 4e.
Grande-Séquanaise.
Dioc. des Gaules Aquitaine 1re et 2e.
Novempopulanie
Narbonaise 1re et 2e.
Viennaise (plus tard subdivisée en 1re et 2e).
Alpes Grecques,
Alpes maritimes.
Tarraconaise.
Gallécie.
Carthaginoise.
Dioc. d'Hispanie, Lusitanie.
Bétique.
Baléares.
Mauritanie Tingitane.
Préfecture d'Italie.
Rhétie 1re et 2e
Alpes Cottiennes.
Vénétie.
Diocèse d'Italie propre, Ligurie.
Émilie.
Flaminie.
Diocèse d'Italie, Tuscie et Ombrie.
Valérie.
Picenum Suburbicaire.
Campanie.
Diocèse de Rome, Samnium.
Apulie et Calabre.
Lucanie et Brutium.
Sicile.
Sardaigne.
Corse.
Afrique et Byzacène.
Numidie.
Dioc. d'Afrique, Mauritanies Césarienne et Sitifienne.
Tripolitaine.
Norique 1re et 2e
Pannonie 1re et 2e
Diocèse d'Illyrie Valérie.
Savie.
Dalmatie.
EMPIRE D'ORIENT. – 3° Préfecture d’Illyrie.
Dacie 1re et 2e.
Diocèse de Dacie, Mésie 1re.
Dardanie.
Prévalitane.
Macédoine.
Diocèse de Macédoine. Épire (anc. et nouvelle).
Achaïe ou Grèce.
Ile de Crète.
Préfecture d'Orient.
Mésie 2e.
Thrace.
Dioc. de Thrace, Hémimont.
Rhodope.
Europe.
Petite Scythie.