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8077 hab. Chemin de fer. Trib. de 1re inst., collége, petit séminaire, hospice d'aliénés. Boissellerie, construction de bateaux, commerce de toile de coton, de bois, de fer et d'objets de fonte. Aux env., forges, hauts fourneaux, fonderies de fer. — La ville doit son nom à un évêque de Langres, martyrisé au IIIe s. Jadis ville forte, elle fut prise en 1544 par Charles-Quint après un siége mémorable, mais rendue par la paix de Crespy. Napoléon battit les Alliés aux environs les 27 janv. et 26 mars 1814.

SAINT-DOMINGUE. V. HAÏTI et SANTO-DOMINGO.

SAINT-DONAT, ch.-l. de c. (Drôme), à 26 kil. N. de Valence; 2512 h. Filature et organsinage de soie.

SAINTE-...., Pour les mots commençant ainsi, V. après la série des mots commençant par SAINT.

SAINT-ELME (Ida), la Contemporaine, aventurière qui, après avoir mené une vie désordonnée et avoir plusieurs fois changé de nom, publia en 1827, sous le titre de Mémoires d'une Contemporaine, un tissu de contes scandaleux sur la Révolution et l'Empire. Ces Mémoires, arrangés par quelques hommes de lettres, eurent une vogue prodigieuse et firent la fortune de l'éditeur (Ladvocat). Quant à la Contemporaine, elle mourut dans la misère, à l'hospice des Ursulines de Bruxelles, en 1845, à 67 ans.

SAINT-ÉMILION, bg du dép. de la Gironde, près du confluent de l'Isle et de la Dordogne, à 9 k. E. de Libourne; 3014 hab. Excellents vins rouges. Patrie de Guadet. — Ce bourg se forma vers le VIIIe s. autour d'un ermitage, et fut fortifié au XIe : on voit encore les ruines de ses fortifications. Il occupe à peu près l'emplacement de l'ancien Lucaniacum, villa d'Ausone. On y remarque l'église paroissiale, l'ermitage de St-Émilion, la rotonde et un temple monolithe qu'on suppose avoir été dédié au dieu Teutatès.

SAINT-ESPRIT (le), la 3e personne de la sainte Trinité, est fêté le jour de la Pentecôte. V. SAINT-ESPRIT dans notre Dict. univ. des Sciences.

SAINT-ESPRIT, anc. ch.-l. de c. du dép. des Landes, en face de la ville de Bayonne, à laquelle il est réuni depuis 1858, et dont il forme un faubourg. Consistoire israélite, synagogue. — V. QUIROS et ESPIRITO-SANTO.

SAINT-ESPRIT (Ordre du), ordre de chevalerie institué le 31 déc. 1578 par le roi de France Henri III, en mémoire de ce qu'il avait été élu roi de Pologne et était parvenu à la couronne de France le jour de la Pentecôte, jour où le St-Esprit descendit sur les apôtres. Le nombre des chevaliers fut limité à cent, dont neuf ecclésiastiques ; ils portaient une croix d'or à 4 branches, ornée d'une image du St-Esprit et suspendue à un large cordon bleu. Pour être admis dans cet ordre, il fallait être catholique et avoir déjà reçu l'ordre de St-Michel, qui exigeait la noblesse. Supprimé en 1789, cet ordre fut rétabli à la Restauration : il a été de nouveau supprimé en 1830.

SAINT-ESTÈPHE, bg du dép. de la Gironde, dans l'anc. Médoc, sur la Gironde, à 16 k. S. E. de Lesparre ; 2455 hab. Vins excellents.

SAINT-ÉTIENNE, ch.-l. du dép. de la Loire, sur le Furens, à 465 kil. S. E. de Paris par la route et 469 par le chemin de fer; 92 250 h. Trib. de 1re inst. et de commerce, lycée, école de mineurs, église calviniste, chambre consultative des manufactures, banque; société d'agriculture, bibliothèque, musée. Immense industrie métallurgique : manufacture impér. d'armes, serrurerie, quincaillerie, coutellerie, outils, enclumes, grosses pièces de forges, etc.; rubans de soie, padou, velours, lacets, tulles, galons. Aux env., forges, aciéries, martinets, etc. Les eaux du Furens sont excellentes pour la trempe du fer et de l'acier. Le commerce de St-Étienne est immense; il est alimenté par les riches houillères des environs, et favorisé par plusieurs canaux ainsi que par un chemin de fer. — St-Étienne ne fut d'abord qu'un château, bâti au Xe s. par les comtes du Forez; elle prit de l'importance au XVe s. ; mais elle eut à souffrir de la peste en 1585 et 1628. Elle s'est fort agrandie depuis 30 ans par suite de l'application de la vapeur à l'industrie. Patrie de Jean et Nic. Bouillet, habiles armuriers, de J. Fauriel, Jules Janin, etc. La préfecture du dép., qui était précédemment à Montbrison, a été transférée à St-Étienne en 1856.

ST-ÉTIENNE, ch.-l. de c. (Alpes marit.), arrond. de Puget-Théniers; 2106 h. Anc. ville forte.

SAINT-ÉTIENNE-DE-BAIGORRY, ch.-l. de c. (B.-Pyrénées), dans la vallée de Baigorry, à 40 k. O. de Mauléon; 2600 hab. Forges, fer, cuivre, plomb, marbre.

SAINT-ÉTIENNE-DE-LUGDARÈS, ch.-l. de c. (Ardèche), à 32 kil. N. O. de l'Argentière; 1522 hab.

SAINT-ÉTIENNE-DE-MONTLUC, ch.-l. de c. (Loire-Inf.), à 16 kil. S. E. de Savenay; 4783 hab. Porcelaine.

SAINT-ÉTIENNE-DE-ST-GEOIRE, ch.-l. de c. (Isère), à 28 kil. N. de St-Marcellin ; 1857 hab.

SAINT-ÉTIENNE-EN-DEVOLUY, ch.-l. de c. (Htes-Alpes), à 40 k. N. O. de Gap; 790 h. Caverne.

SAINT-ÉTIENNE-LES-ORGUES, ch.-l. de c. (B.-Alpes), à 15k. N. de Forcalquier; 1115 h. Draperie, essences.

SAINT-EUSTACHE, une des Antilles hollandaises, à 12 kil. N. O. de St-Christophe, par 65° 20' long. O., 17° 30'lat. N.; 14 000 hab., dont env. 10 000 noirs; ch.-l., St-Eustache (petit port sur la côte O.). L'île est fertile et bien cultivée ; volcan éteint. — Les Hollandais occupèrent cette île en 1635. Plusieurs fois prise par les Anglais et les Français, elle fut restituée aux Hollandais en 1814.

SAINT-ÉVREMOND (Ch. MARGUETEL DE ST-DENYS, seigneur de), écrivain du XVIIe s., né en 1613 à St-Denys-le-Guast, près de Coutances, m. en 1703, servit sous le duc d'Enghien (prince de Condé), se distingua à Rocroy, à Nordlingue, mais se brouilla avec le prince pour quelques railleries. Pendant la Fronde, il défendit la cause royale de son épée et de sa plume; il obtint quelque temps par là les bonnes grâces de Mazarin et fut fait maréchal de camp ; mais, ayant plaisanté sur la paix des Pyrénées dans une lettre qui tomba entre les mains du roi, il se vit obligé, pour éviter la Bastille, de sortir de France (1661) : il se retira en Angleterre. Louis XIV refusa pendant 28 ans de le laisser rentrer dans sa patrie ; il ne lui accorda cette permission qu'en 1689, lorsque St-Évremond, accablé par l'âge (il avait 76 ans), ne pouvais plus en profiter. Avant son exil, il avait été lié avec les hommes les plus distingués en France, entre autres avec le maréchal de Créqui; en Angleterre, il vécut à la cour de Charles II et de Guillaume III, qui lui firent une pension. St-Évremond était un homme d'esprit et un philosophe épicurien. Il a beaucoup écrit, mais n'a rien publié lui-même. Cependant on imprima furtivement de son vivant plusieurs de ses écrits; ils furent avidement recherches. La 1re édition de ses Œuvres parut en 1705 à Londres, 3 vol. in-4, par les soins de Desmaizeaux et Silvestre. On n'y trouve guère que des morceaux détachés, parmi lesquels on distingue : les Observations sur Salluste et Tacite, les Réflexions sur la tragédie et la comédie, les Discours sur les belles-lettres, les Réflexions sur l'usage de la vie, Sur le génie du peuple romain, le Parallèle de Turenne et de Condé, et ses Lettres, qui sont de petits chefs-d'œuvre de finesse et d'aimable causerie. On trouve dans ses écrits de l'élégance, de l'originalité, des vues profondes et une grande liberté de pensée. Deleyre a donné l’Esprit de St-Évremond (1761); M. Hippeau (1852), M. Giraud (1866), et Gidel (1867), des Choix de ses Œuvres ; M. Gilbert et M. Gidel ont donné chacun un Disc. sur St-Évremond, couronné par l'Acad. franç. (1866).

SAINT-ÉVROUL, Uticense monasterium, monastère de Normandie, dans l'ancien pays d'Ouche (Orne), près d'Argentan, fondé par S. Évroul (VIe s.).

SAINT-FARGEAU, ch.-l. de c. (Yonne), sur le Loing, à 50kil. S. O. de Joigny ;2587 hab. Beau château du Xe s., parc superbe. Tanneries, commerce de bois. Domaine des Lepelletier de St-Fargeau.

SAINT-FÉLICIEN, ch.-l. de c. (Ardèche), à 33 kil. O. de Tournon; 2109 hab.