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du littoral

Perguet, canton de Fouesnant, rivage que tant d’habitants de Quimper fréquentent l’été, on a mesuré la largeur des dunes il y a une cinquantaine d’années. C’était devant une propriété appartenant à M. Garabis. Le mesurage donnait une largeur de 30 mètres ; un second relevé fait de ces mêmes dunes en 1875, n’accusait plus que 4 mètres.

L’île Tudy était primitivement un amas de roches complètement entourées d’eau. Un saint moine nommé Tudy s’y retira avec quelques pêcheurs qu’il avait évangélisés au ive siècle. Pendant un laps de temps qu’il est impossible de préciser, des sables se sont accumulés, ont transformé les dunes actuelles en presqu’île, et l’on s’aperçoit que les largeurs de ces dunes diminuent constamment.

Il y a une cinquantaine d’années, un inspecteur des Contributions Indirectes, en résidence à Quimper, annonçait que, dans les temps reculés, une communication terrestre existait entre l’île Tudy et les Glénans, îles qui sont au large, car dans les basses marées extraordinaires, on pouvait voir des troncs d’arbres alignés vers les Glénans. Il est certain que là on a trouvé des traces de forêts submergées.

Les marins de l’époque rirent beaucoup de cette idée, et cela fut considéré comme un effet d’imagination ; mais une personne digne de foi et âgée d’une soixantaine d’années, m’affirmait encore, ces temps