Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/114

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Mais tout de même j’en voulais avoir le cœur net, et pénétrer dans le fourré où ce qui les emmenait avait sauté. Le galop de cette bête nous avait frappé les oreilles avec une force inaccoutumée. Je m’approche : je vois avec stupeur les branches brisées beaucoup plus haut que la tête d’un cerf ne l’aurait pu faire. Je remarque entre toutes une brindille, toute mince, et, messieurs…

— Continuez, La Ramée, ordonna plus bas lord Bansborough.

— Elle était non point cassée, mais tordue, vous m’entendez, tordue comme par des doigts ! Aucune bête connue ne peut tordre une brindille ainsi… C’était donc un être humain que les chiens chassaient ? Je me sentais devenir fou, fou ! À peine sorti du buisson, je m’élance sur la voie. La meute, là-bas,