Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Solange et Herminie ! Ces deux noms sonnent avec une douceur telle parmi le charivari et la mascarade des noms de théâtre contemporains qu’on se complaît amoureusement rien qu’à les écrire. Et n’éprouve-t-on pas à les voir imprimés dans les comptes rendus de premières ou les « soirées parisiennes », l’impression troublante qu’on a rencontré par hasard deux brebis pêle-mêle avec des vilaines bêtes, ou deux oiseaux des îles à la basse-cour ? Tant la vertu nous touche en certains cas, c’est-à-dire quand on pourrait si bien s’en passer, quand on n’y comprend rien, quand elle est du luxe ! Ni Solange, ni Herminie n’avaient en effet d’amant. On ne leur en attribuait même pas. Chacune d’elles vivait bien sage et modeste dans son logis, la plus châ-