Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/228

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raît-il, mourant même — je l’espère.

— Il faudrait, dit sentencieusement Benoît, trouver quelque mérite de Sylvie à quoi il n’eût pas songé. L’a-t-il chantée toute entière, l’a-t-il seulement dévêtue en quatrains sans rien omettre, ni une grâce, ni un signe…

— Ni une fossette…

— Eh mais, s’écrie l’Italien, tu m’y fais penser, Vortas, une fossette… »

Puis un long silence s’ensuit. Les trois poètes méditent.

« — Voilà, reprend Gouche le premier, nous allons écrire un recueil de chansons, d’épigrammes et d’idylles. Il s’appellera Les fossettes de Sylvie. J’y sèmerai, moi, des vers toscans. Et chaque pièce célébrera quelque douceur cachée de l’ingrate qui nous a trahis. Nous placerons nos fossettes où il nous