Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/304

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porta le pied à l’étrier, en me tendant la main : « Mio caro, ajouta-t-il, vous serez mon témoin. » Et, s’éloignant enfin au petit galop : « Very well, répétait-il avec entrain, very well ! »

Asdrubale Nani jargonnait en anglais par genre, et non sans un accent italien bien plus prononcé alors et bien plus drôle que celui dont il ne pouvait déjà se défaire en parlant français. Pour moi, je vous l’ai dit, mes enfants, sa désinvolture et sa bonne grâce me désarmaient, m’étourdissaient. Et puis, quoique je fusse en ce temps-là bien jeune pour tenir un pareil rôle, la pensée d’assister sur le terrain l’un des personnages les plus en vue de Paris venait de me remplir d’orgueil. J’avais donc accepté d’enthousiasme, sur-le-champ, sans même songer, il faut l’avouer, au singulier dan-