Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/56

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tôt qu’on en sort. Gilbert, inlassablement amical et patient, tenait donc chaque semaine auprès des deux amants le rôle du compagnon qui fait rire et parler. Puis il lisait ou s’allait promener pendant qu’Armand revoyait une par une les fossettes d’Adeline. Aussi celle-ci embrassait-elle au dîner « son petit Gilbert », pour le récompenser, et lui donnait-elle du « Mon chéri » tant qu’il en voulait…

Mais Gilbert souffrait. Pourquoi était-il sans ressources, lui, tandis qu’Armand en regorgeait ? Pourquoi ne trouvait-il pas les lèvres d’une amie, au crépuscule, pour le consoler d’avoir tant manié son malheureux fusil durant une interminable journée ? Il déplorait sa destinée et se prenait à mépriser furieusement son cousin. Quoi ! il n’était