Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/57

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pas laid, Armand, sans doute, mais naïf, mais fat, mais hautain, mais simple enfin. Et qu’eût-il valu sans fortune ? Il descendait de ces d’Oinèche, tous des parvenus : il n’y avait pas cinquante ans qu’ils s’appelaient encore Doinèche, et comment eussent-ils montré, eux, quelque portrait d’ancêtre charmant, quelque Anselme de Lorizon, peint tout souriant dans un beau parc, le col ouvert, la calame aux doigts et la fine épée au côté ? Ah, il avait bien su, celui-là, faire succéder les marquises aux filles d’opéra, et vivre en roué sans un sou vaillant…

Un dimanche que Gilbert songeait plus tristement que jamais, en errant dans le parc, à l’injustice du sort, un camarade rencontré par hasard le présenta à M. Feuilleuse, bibliothécaire