Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/81

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Là-dessus il lui assure qu’elle ne ressemble pas aux autres demoiselles galantes, qu’elle a le cœur d’une très honnête femme, qu’il l’a bien devinée, et ne l’aima que pour cela. Il parle d’enfance, de première communion. Sa voix tremble ; Adeline pleure.

« — Va, dit-elle au milieu de ses larmes, si tu savais comme je m’en moque de ces bêtes de lettres ! Elles sont là, dans ce tiroir : tu peux les brûler.

— Non pas les brûler, Adeline. Mais donne-les moi — comme un gage d’amour. » Elle répondit tout bas : « Prends-les… » et se dorlota toute la journée dans les bras de son petit Gilbert, pour se récompenser de sa vertu.

L’effet fut prodigieux à Chantilly. Le