Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/96

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quel est ce mythe faussé, quelle est cette race de prétendus monstres que la seule vue des femmes ou l’odeur du vin jette hors d’elle-même, et qui donne naissance à un être aussi ennuyeux, aussi monotone et solennel que ce vieux Chiron ?

Ici, mon camarade Jacques remplit d’un pommard exquis le verre de Noël Marion, qui reprit avec un certain lyrisme :

— Ah, quelques-uns de ces animaux divins furent étrangement beaux pourtant, comme ce jeune Cyllare, si bien décrit par Ovide, et dont je reconstituai l’image dans l’une des mosaïques d’Oued Saâli : les longs cheveux et la barbe dorés, un torse d’Hermès, un corps de Pégase, le poil d’un noir de jais, la queue toute blanche, et pareillement quatre pattes blanches…

— Quatre balzanes, rectifiai-je en rou-