Lorsque je vois l’aube venir
Je ne sais rien si fort haïr :
Elle fait loin de moi partir
Mon ami que j’aime d’amour.
Je ne hais rien tant que le jour,
Ami, qui me départ de vous !
Quand je gis seulette en mon lit
Et regarde alentour de mi
Sans plus y trouver mon ami,
Que je regrette mes amours !
Je ne hais rien tant que le jour,
Ami, qui me départ de vous !
Doux ami, vous vous en irez…
À Dieu soyez recommandé !
Mais qui aura de moi pitié ?
Ha, mon cœur est étreint d’amour !
Je ne hais rien tant que le jour,
Ami, qui me départ de vous.
Je prie tous les vrais amants
D’aller cette chanson chantant
Quoi qu’en disent les médisants :
Tant pis pour les maris jaloux !
Je ne hais rien tant que le jour,
Ami, qui me départ de vous !
Quand elle eut fini, Sagremor reprit, et cette fois Giflet chanta avec lui, et messire Yvain