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LA BATAILLE DU COR

puis il continua sa course, frappant à dextre et à senestre, tranchant les lances et les bras, et faisant tant d’armes que nul n’osait l’attendre. Patride galopa vers lui, l’épée haute ; mais Xerxès leva son écu, dont le coup sépara un grand morceau, et il riposta si rudement que Patride dut s’incliner sur le cou de son destrier. Alors le roi Baudemagu, qu’on avait remonté, vint aider à Patride : il haussa son arme et, l’abattant sur Xerxès, fendit le heaume, la coiffe de mailles et l’os du crâne, en sorte que le sénéchal tomba mort. Et, ses gens lâchèrent pied.

Les chevaliers de Gorre les poursuivirent ; mais ils se heurtèrent à la troisième échelle : aussitôt le corps du roi Brangore accourut pour les soutenir, et la troisième ligne des ennemis fut déconfite à son tour. Ce que voyant, le roi Claudas envoya en grande hâte deux de ses chevaliers à Gannes et les chargea d’en ramener tout ce qui pouvait porter les armes, hors une petite garnison qui devait rester dans la cité.

À midi, cependant, son armée tout entière se trouvait engagée contre les huit premiers corps de ceux de Logres. Messire Gauvain et Hector combattaient de compagnie et leurs épées frappaient si vite et si fort, qu’elles brillaient comme la foudre et faisaient plier les reins. Voyant cela, Claudin prend une lance courte et roide,