Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/195

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par la passion de la popularité, par le vain désir de jouer un grand rôle, d’être un personnage important dans l’État :

    Ton âme, insatiable aux choses du moment,
    Redemandait toujours un nouvel aliment.
    Quand ton char eut touché la borne de l’arène,
    Tu voulus réunir dans ta main souveraine
    La palme politique et celle des beaux-arts.

Chateaubriand croyait sans doute, comme il le disait, n’écouter que la voix du patriotisme quand c’était surtout un sentiment personnel, égoïste qui lui soufflait ses résolutions et lui dictait plus d’une fausse démarche. « M. de Villèle, dit Feller, lui obtint le ministère des affaires étrangères ; mais Chateaubriand ne croyait lui devoir aucune reconnaissance pour tant de bons offices : la domination du premier ministre lui devenait insupportable, il prit la résolution de le supplanter, et l’on ne peut s’empêcher de blâmer sa conduite à cette époque. M. de Villèle lui était sans doute infiniment inférieur comme écrivain, mais il lui était de beaucoup supérieur comme homme d’état ; pour le renverser, Chateaubriand descendit à des manœuvres peu dignes de lui… Contre son intention sans doute, les coups qu’il avait portés à M. de Villèle étaient retombés sur le gouvernement et contribuèrent à décider la chute de la Restauration. »

Dans la brochure intitulée : De la Restauration et de la Monarchie élective, publiée en 1831, on lit cette phrase entre autres : « Je suis bourbonnien par honneur, royaliste par raison et conviction, républicain par goût