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CHAUVEAU-LAGARDE



Cet homme éminent, l’une des gloires les plus pures du barreau moderne, peut et doit être proposé en exemple aux jeunes stagiaires comme aux avocats en renom ; car il réunit toutes les vertus qui rendent cette profession si admirable quand on l’exerce comme elle devrait toujours s’exercer. Véritablement éloquent, de « cette éloquence qui est l’âme même, » comme a dit si bien le père Lacordaire, et dont, en effet, les inspirations venaient du cœur, Chauveau-Lagarde ne montrait pas pour ses clients moins de zèle que de désintéressement, et plus d’une fois il leur ouvrit sa bourse, bien loin d’accepter des honoraires. À ces vertus il joignait le courage qui ne reculait pas devant l’accomplissement d’un devoir pour lui sacré, fut-ce au péril de sa vie.

Né à Chartres, le 21 janvier 1756, Chauveau-Lagarde (Claude-François) était fils d’un modeste artisan récompensé, ce qui n’arrive pas toujours, des sacrifices bien lourds qu’il s’était imposés pour son éducation, par les succès de l’enfant au collége d’abord, puis par ceux du jeune homme au barreau. Car, avant 89, Chauveau-Lagarde comptait déjà parmi les avocats distingués au Parlement, et les évènements politiques vinrent ouvrir