Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/67

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— Comment, je n’ai pas dîné ! En êtes-vous bien sûr ?

— Très-sûr, monsieur, et mieux que moi vous devez le savoir.

— Alors c’est différent, donnez-moi quelque chose.

— Que désirez-vous ?

— Ce que vous voudrez.

Mais n’anticipons point et revenons de quelques pas en arrière, car la jeunesse de l’illustre maître offre quelques particularités dignes d’intérêt. Beethoven (Louis) naquit à Bonn, sur le Rhin, le 10 décembre 1770, d’une famille originaire de Hollande, ce qui explique la particule Van qui précède le nom de l’illustre compositeur.

Beethoven apprit de son père, dès l’âge de cinq ans, les premiers principes de la musique. Son maître de piano fut Vander Eden, organiste de la cour, qui de lui-même offrit ses conseils et, en véritable artiste, donna gratuitement ses leçons. Après sa mort arrivée en 1782, son successeur Neefe ne se montra pas moins bienveillant ; il est vrai que l’enfant, attirant déjà l’attention publique par ses rares dispositions, lui était recommandé par l’électeur Maximilien d’Autriche. Neefe n’hésita pas à initier de suite son élève aux grandes conceptions de Bach et Haendel, et l’enthousiasme de l’enfant fut tel que, non content d’exécuter sur le piano ces admirables compositions, il voulut s’essayer à les imiter, tout ignorant qu’il fût des règles de l’harmonie, et composa plusieurs morceaux (sonates et chansons) où se trahit surtout son inexpérience et qu’il désavoua plus tard comme l’œuvre indigne d’un débutant.

Vers l’année 1786 ou 1787, il fit un voyage à Vienne