Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/140

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naire et en même temps de plus éloquent que cet étonnant chapitre sur la Destruction violente de l’espèce humaine. Écoutons ce passage :

« Il y a lieu de douter, au reste, que cette destruction violente soit, en général, un aussi grand mal qu’on le croit : du moins, c’est un de ces maux qui entrent dans un ordre de choses où tout est violent et contre nature, et qui produisent des compensations. D’abord, lorsque l’âme humaine a perdu son ressort par la mollesse, l’incrédulité et les vices gangreneux qui suivent l’excès de civilisation, elle ne peut être retrempée que dans le sang.

»… Tonnons cependant contre la guerre, et tâchons d’en dégoûter les souverains ; mais ne donnons pas dans les rêves de Condorcet, de ce philosophe si cher à la révolution, qui employa sa vie à préparer le malheur de la génération présente, léguant bénignement la perfection à nos neveux. Il n’y a qu’un moyen de comprimer le fléau de la guerre, c’est de comprimer les désordres qui amènent cette terrible purification. »

Après ce dont nous avons été témoins récemment, ces paroles n’ont pas besoin de commentaire. Nous nous sommes interdit, pour cette étude, le terrain glissant de la politique ; aussi nous ne dirons rien d’autres et remarquables chapitres où les questions de ce genre sont traitées avec une force de logique et une verve incomparables. Par le même motif de réserve, nous ne ferons qu’indiquer le Principe générateur des Constitutions. Ce livre profond condense dans un petit nombre de pages le résultat de trente années d’études et de méditations sur cette force inconnue qui préside à la