Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/179

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— Si vous faites cela, je ne vous reverrai de ma vie.

— J’en aurai un véritable regret, madame, car j’attache infiniment de prix à votre société ; mais pardonnez-moi de préférer le bonheur à venir de ma fille à ma satisfaction particulière. »

Et Élisa fut bel et bien fouettée.

« Viens, mon enfant, viens, pauvre petite, dit alors la mère de Joséphine, ta maman est une méchante, laisse-la.

— Taisez-vous, madame, répondit vivement Élisa, je ne vous aime plus, vous dites des sottises à maman. Tu as bien fait de me punir, ma petite maman mignonne, afin de m’empêcher de voler. Si maman ne m’avait pas corrigée, madame, j’aurais pris tout ce qui m’aurait fait plaisir ; elle a bien fait, car je ne volerai plus jamais, jamais. Pardonne-moi, ma chère maman, pour cette fois, va, je t’aime encore davantage, ajouta-t-elle en sautant au cou de sa mère.

— Tu as bien plus raison que moi, Élisa, reprit la mère de Joséphine, demande pour moi pardon à ta mère !

— Vous ne le ferez plus, vous ne direz plus de sottises à maman ?

— Non, mon enfant.

— Eh bien, tiens, ma petite maman mignonne, pardonne-lui, elle ne le fera plus.

Cette toute charmante anecdote qui fait autant d’honneur au bon sens de la mère qu’à l’excellent cœur de l’enfant n’est pas de celles assurément que je rangerai parmi les longueurs et qu’il déplaît de lire. Je la préfère aux détails sur les leçons de lecture données par Élisa à sa poupée ou relatifs à ses précoces dispositions