Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/206

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« Il eut cependant de grandes difficultés à vaincre, dit un écrivain militaire. Ce n’est pas ici que nous rappellerons les embarras de toutes sortes que l’on suscita au maréchal Moncey, et qui auraient porté le dégoût dans une âme moins bien trempée que la sienne. Ce n’est pas ici non plus que nous redirons combien, pendant la dernière campagne d’Espagne, Moncey fut digne de sa réputation impériale. À cheval vingt heures par jour, il fut à soixante-dix ans ce qu’il avait été toute sa vie, actif, intrépide, juste, respecté des ennemis, adoré de ses soldats. »

Aussi le poète des Méditations put dire dans le Chant du Sacre :

C’est Moncey ! Des combats le bruit l’a rajeuni
Malgré ses traits flétris sous les glaces de l’âge,
Les camps l’ont reconnu… mais c’est à son courage.

Ce glorieux passé, auquel Lamartine fait allusion, nous aurions dû, suivants les errements habituels de la biographie, le raconter d’abord, mais entraîné par le sujet nous sommes entré tout d’abord de plain pied dans le récit, et il est bien tard pour revenir en arrière. Aussi nous bornons-nous à résumer, en quelques lignes, la première partie de la carrière militaire du maréchal.

Né à Besançon, le 31 juillet 1754, Moncey (Bon-Adrien Jannot, de), était fils d’un avocat au parlement de la capitale de la Franche-Comté. Entraîné par son penchant vers l’état militaire, dès l’âge de quinze ans, s’échappant du collége, il s’engageait dans le régiment de Conti-Infanterie. Racheté six mois après, un peu contre son gré, par son père qui désirait qu’il suivît une