Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/212

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nité de guerre. Il s’agissait de 400 mille fr. par mois :

« Je vous remercie, messieurs, mais ne puis rien accepter pour moi-même, répondit Moncey ; mais puisque vous comprenez que le soldat souffre, vous donnerez à chaque fusilier quatre sous par jour ; les généraux seront satisfaits. »

C’est bien là le langage de celui qui disait : « L’officier doit se lever le premier et se coucher le dernier ; il est le protecteur du soldat. »

Pendant le consulat, Moncey eut la plus grande part à l’organisation de la gendarmerie, destinée à remplacer l’ancienne maréchaussée, et dont il fut tout naturellement nommé commandant en chef : « Un jour, dit le capitaine Ambert, Moncey faisait observer à l’Empereur que le poste de chef de la force publique à l’intérieur était d’une telle importance, qu’il y faudrait placer un frère du monarque.

« Ce poste est tellement important, son influence est si grande, disait Moncey, qu’il faut, pour l’occuper, plus que des talents de guerre, plus que des dignités sociales. — C’est vrai, dit l’Empereur, on ne confie pas une telle armée à tous les bras ; mais Moncey est trop fort et trop sûr, pour que je ne la lui abandonne pas toujours. »

Condisciple de Pichegru, Moncey resta lié avec ce général ; aussi lors de l’arrestation de Pichegru, des lettres de Moncey furent trouvées dans ses papiers, lettres d’ailleurs nullement compromettantes. Pourtant « quelqu’un crut pouvoir hasarder de perfides insinuations contre les généraux dont les lettres se trouvaient dans le portefeuille de Pichegru. » L’attaque dans sa