Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/240

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tout que les économistes faisaient valoir que « sur une matière brute de 60 millions, il revenait à la France un bénéfice net que l’on pouvait évaluer à 24 millions, profitant aux autres branches de commerce. »

« Aussi, dit Rabbe, qui n’est point suspect, Louis XVI, protecteur éclairé des inventions utiles, apprécia les importants services d’Oberkampf déjà naturalisé Français et lui accorda des lettres de noblesse conçues dans les termes les plus favorables. »

Bientôt on vit les courtisans comme les citadins, se couvrir à l’envi des produits de sa fabrique. On aime à pouvoir dire à la louange de l’homme supérieur, qu’il n’en resta pas moins modeste, et jamais ne parut porté à s’enorgueillir de ses succès, tout au contraire, il était enclin à douter de son mérite. Plus tard, le conseil général de son département, reconnaissant des services rendus par le généreux industriel à la population ouvrière, décida qu’une statue s’élèverait en son honneur et vota des fonds dans ce but. Tous applaudirent à l’exception d’Oberkampf s’opposant énergiquement à ce qu’il fût donné suite au projet qui, en effet, d’après ses prières instantes, fut abandonné.

Homme de bien, il n’avait d’autre ambition que celle d’être utile ; la place de sénateur lui ayant été offerte, il la refusa comme avait fait naguère Ducis. Pourtant, il ne put être indifférent à la médaille d’or que lui décerna le jury, lors de l’Exposition de 1806, et il dut accepter bientôt après la croix de la Légion d’Honneur, à lui donnée dans des circonstances qui ne permettaient pas le refus. L’Empereur étant venu visiter l’établissement du seigneur de Jouy, comme il se plaisait à l’appeler,