Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/254

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Malheureusement, cette illusion n’est guère possible quand on a lu certains passages des écrits de l’illustre céramiste ; comme aussi, d’après divers témoignages contemporains, on ne peut douter que Palissy qui, « d’abord ne croyait point aller si loin, » prêtant une oreille trop docile aux conseils du prêtre apostat Hamelin, et des comte et comtesse de Marennes, Antoine de Pons et Anne de Partenay, en vint, après abjuration du catholicisme, à se déclarer ouvertement et obstinément huguenot. La tenacité, qui était le fond de son caractère, et sans doute aussi l’orgueil du sectaire le firent s’opiniâtrer de plus en plus et ne lui permirent pas de reculer. « Il est clair, dit M. Audiat, que, avec la coupe émaillée qui décida la vocation du peintre verrier, dans les fourgons d’Antoine de Pons se trouva le protestantisme qui fit de Palissy un adepte et une victime. »

Mais victime qu’on est moins tenté d’excuser sinon de plaindre quand on voit son entêtement pour les idées nouvelles, c’est à dire pour l’erreur volontairement embrassée et non point sucée avec le lait, et son zèle à la propager dans la Saintonge où « dit M. Serret, l’un des premiers, il se fît protestant et contribua beaucoup à la fondation de l’église réformée de Saintes. » « L’évêque de Saintes, Tristan de Bizet, dit de son côté M. Audiat, faisait tout son possible pour arrêter les ravages de l’hérésie… Il parcourait son diocèse, exhortant, rassurant par sa pensée les âmes fermes, raffermissant les chancelantes et arrêtant la hardiesse des huguenots. Efforts impuissants ! Au siége même de l’évèché, Palissy rassemblait dans sa maison quelques dévots et, en l’ab-