Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/294

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ceaux, fit, pour le noviciat des Jésuites, son tableau de saint François-Xavier ressuscitant une jeune fille, un chef-d’œuvre, quoique l’artiste eût été fort pressé de l’exécuter, tant à cause de l’époque fixée que par la multitude et la diversité de ses autres occupations. Bien qu’il fût convenu, avant son départ, qu’on ne l’occuperait en France qu’à peindre « des tableaux et des plafonds, » on ne laissa pas de lui demander diverses autres choses, des dessins pour tapisseries, des frontispices pour livres, etc. Aussi se plaint-il assez vivement à son protecteur et ami : « Vous m’excuserez, monsieur, si je parle si librement ; mon naturel me contraint de chercher et aimer les choses bien ordonnées, fuyant la confusion qui m’est aussi contraire et ennemie comme est la lumière, les ténèbres. »

Et, tout en menant de front ces travaux et d’autres plus sérieux, il lui fallait donner la meilleure part de son temps aux études de la grande galerie du Louvre, pour laquelle surtout il avait été appelé. Mais ses projets, qui avaient fait rejeter les plans de l’architecte du roi, Lemercier, contrariaient fort aussi le peintre Fouquières, chargé de peindre dans la galarie des vues de France ; il en résulta contre Poussin des hostilités qui furent pour lui une source incessante d’ennuis et de déboires auxquels ne fut pas étranger sans doute Vouet, qui ne pouvait lui pardonner le mot de Louis XIII.

Ajoutons qu’il avait aussi à souffrir du climat qui était alors ce que nous le voyons aujourd’hui, hélas ! témoin cette lettre au commandeur del Pozzo :