Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/314

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« ce n’est pas la profession qui honore l’homme, mais l’homme la profession, »

En effet, La Quintinie (Jean), né à Chabannais (Angoumois), en 1626, après avoir fait ses études à Poitiers, vint à Paris où il se fit recevoir avocat ; et, d’après un contemporain, l’abbé Lambert, « une éloquence naturelle, accompagnée des autres talents qui forment les grands orateurs, le fit briller dans le barreau, et lui concilia l’estime des premiers magistrats. »

L’un de ces derniers, M. Tamboneau, président en la chambre des comptes, conçut pour lui une telle estime qu’il le pria de se charger de l’éducation de son jeune fils, en accompagnant sa demande des offres les plus avantageuses. Soit que la profession d’avocat, malgré de brillants débats, ne tentât que médiocrement La Quintinie, soit que sa situation de fortune, voisine de la gêne, ne lui permit pas d’attendre, ou ce qui semble plus probable, qu’il pensât trop modestement de lui-même, il n’hésita point à accepter, et le président n’eut qu’à s’en féliciter pour son fils et pour lui-même.

« Quoique le précepteur fît sa principale occupation du soin qu’il devait à l’éducation de son jeune élève, dit l’abbé Lambert, cependant comme son emploi lui laissait bien des moments de libres, il les consacra tous à l’étude de l’agriculture pour laquelle il avait une forte inclination. Columelle, Varron, Virgile, et généralement tous les autres auteurs anciens et modernes, qui ont écrit sur cette matière, furent les sources dans lesquelles ce grand homme puisa ce fonds de science qui l’a mis en état de porter au plus haut degré de perfection l’art dans lequel il a exercé. L’avantage qu’eut La Quin-