Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/315

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tinie d’accompagner son jeune élève en Italie lui procura de nouvelles lumières. Aucun des beaux jardins de Rome et des environs qui ne lui offrît quelque objet digne d’attention, et sur lequel il ne fît de savantes et utiles observations. Il ne lui manquait plus que de joindre la pratique à la théorie, et c’est ce qu’il fit, dès qu’il fut de retour en France. M. Tamboneau, qui ne cherchait que les occasions de l’obliger, se fit un plaisir de lui abandonner le jardin de sa maison (nouvellement construite à l’entrée de la rue de l’Université), en lui permettant d’y faire tous les arrangements qu’il jugerait les plus convenables. »

La Quintinie ne trompa point la confiance que lui témoignait le propriétaire, et sur le terrain qu’il pouvait disposer à son gré, il créa un grand et beau jardin en plein rapport au bout de peu d’années, et qui joignait, suivant le précepte du poète, l’agréable à l’utile. Si les fleurs récréaient la vue, proche de la maison, elle n’était pas moins réjouie par les carrés de superbes légumes, ou les fruits magnifiques qui mûrissaient à quelque distance. Tout en s’occupant des plantations nouvelles, l’habile horticulteur avait profité de ces travaux divers pour des observations et des expériences qui lui furent par la suite du plus grand profit. « Ainsi, dit M. Louvet, il constata qu’un arbre transplanté ne reçoit point de nourriture pour les racines qu’on lui a laissées, qui se sèchent et se pourrissent ordinairement ; mais que tout le suc nourricier qu’il tire lui vient uniquement des nouvelles racines qu’il a poussées depuis qu’on l’a planté, d’où il suit qu’on doit débarrasser un arbuste qu’on transplante du plus grand nombre des ra-