Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/321

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vain d’être incorrect et diffus ; par nos courtes citations, on a pu voir que le style de La Quintinie ne manque pas de certaines qualités, et prouve qu’on parle toujours bien de ce qu’on aime.

Le portrait que l’auteur fait du bon jardinier ne nous paraît pas moins bien touché : « En cas qu’on soit satisfait de l’extérieur, il en faut venir aux preuves essentielles du mérite… C’est-à-dire qu’on vienne à savoir premièrement qu’il est homme sage et honnête en toutes ses maximes de vivre, qu’il n’a point une avidité insatiable de gagner, qu’il rend bon compte à son maître de tout ce que son jardin produit, sans en rien détourner pour quelque raison que ce puisse être, qu’il est toujours le premier et le dernier à son ouvrage ; qu’il est propre et curieux dans ce qu’il fait, que ses arbres sont bien taillés, bien émoussés, ses espaliers bien tenus, qu’il n’a point de plus grand plaisir que d’être dans ses jardins, et principalement les jours de fêtes, si bien qu’au lieu d’aller ces jours-là en débauche ou en divertissement, comme il est assez ordinaire à la plupart des jardiniers, on le voit se promener avec ses garçons, leur fait remarquer en chaque endroit ce qu’il y a de bien et de mal, déterminant ce qu’il y aura à faire dans chaque jour ouvrier de la semaine, ôtant même les insectes qui sont de dégât, etc., etc. »

Après ce portrait du jardinier je ne saurais mieux terminer que par cet éloge du jardinage dû à Pluche, le savant et ingénieux auteur du Spectacle de la nature :

« Généralement tous, tant que nous sommes, nous naissons jardiniers ; la culture des fleurs et des fruits est notre première inclination. Nous nous partageons